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MULTIPLICATION DES PREAVIS DE GREVES La méthode à l’ivoirienne

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 Le Mali est sur les traces de son voisin ivoirien. C’est ce qui ressort de la multiplication des grèves dans notre pays.

De dépôt en dépôt des préavis, les grèves se multiplient au Mali au point que le pays risquerait d’en devenir champion. Des Enseignants aux Magistrats en passant par les agents des secteurs de la Santé publique, des Transports et des fonctionnaires de certains départements ministériels, le Gouvernement malien a du pain sur la planche  pour taire le front social en ébullition. Entre ces grèves qui ont émaillé la vie sociale du pays, celle des Magistrats semble avoir  été la plus ressentie. Car, elle a donné du tournis aux autorités nationales.

Les 15 et 16 février dernier, ce sont les Greffiers aussi qui montent au créneau avec une kyrielle de revendications qui donne du fil à retorde au Gouvernement.

Cette situation laisse entrevoir un enlisement total du front social. Avec des réclamations par ci, par là ; d’un syndicat à un autre, l’Exécutif désormais court le risque de se retrouver asphyxié par un mouvement d’ensemble au cas où ces premiers syndicats qui servent d’éclaireurs auront gain de cause dans leurs réclamations.

La succession des grèves dans notre pays étant devenue légion, il ne serait pas surprenant de voir du jour au lendemain le cas de figure selon lequel plusieurs mouvements d’humeur se déroulent aux mêmes moments. Un scénario à l’ivoirienne est, donc, en perspective pour qui connaît ce qui s’est passé récemment chez ce voisin où un petit feu naissant a rapidement embrasé tout le pays dans le mécontentement des militaires. Pour l’heure seuls les Magistrats et les Greffiers, réunis sous la bannière des SAM, SYLIMA et du SYNAG, portent le flambeau des réclamations avec, pratiquement, les mêmes cris. Des exigences qui se résument généralement à l’amélioration des conditions de vie et de travail des Fonctionnaires.

Pour les Greffiers en particulier, les points de revendications portent sur l’octroi d’une indemnité de participation à la judicature aux Greffiers et aux Secrétaires de Greffes et Parquets ; la relecture du décret n°95- 211 du 31 mai 1995 portant tarif des frais de justice en matière pénale et du décret n°95-255 du 30 mai 1995 portant frais de justice en matière civile et commerciale, l’évaluation des ressources financières générées par la justice et l’évaluation d’un guide de Greffe.

Par ailleurs, les revendications portent sur la relecture de l’ordonnance n°05/104 du 22 juin 2005 portant Statut du personnel des Greffes, Secrétaires de Greffes et Parquets pour une nouvelle qualification professionnelle commençant par la maîtrise en Droit, complétée par une formation professionnelle de deux ans (BAC plus 6) à l’Institut de formation judiciaire et le changement de l’appellation «Secrétaires de Greffes et Parquets » en «Assistants des Greffes et Parquets».

La satisfaction de ces différents points de revendication aura, à coup sûr, un impact de nature à susciter la révolte chez les autres corporations professionnelles publiques. Cela, en ce sens qu’il s’agit des doléances dont l’incidence est évaluée à 1,3 milliard de nos francs. Qui, donc, voudra taire ses doléances devant une telle facilité si le Gouvernement prenait le soin de se prêter à ce jeu ?

Vivement, le scénario ivoirien profile à l’horizon et tout le pays est en passe d’être paralysé.

  1. C. ADOHOUN

 

Source: Le Soft

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