En mars 2015, l’Assemblée nationale a voté la loi portant statut de l’opposition. L’article 13 de ce statut stipule que : « L’opposition politique est représentée par un porte-parole qui prend le titre de chef de file de l’opposition… Il est désigné, en son sein, par les partis politiques déclarés dans l’opposition ayant le plus grand nombre de députés à l’Assemblée nationale à l’occasion des dernières élections législatives ».
La classe politique avait salué cette avancée démocratique. L’URD de Soumaila Cissé, ayant eu le plus grand nombre de députés (17 ) parmi les partis déclarés de l’opposition a, donc de droit, désigné son leader comme le chef de file de l’opposition. Celui-ci est désormais doté d’un budget de 500 000 000Fcfa pour son opérationnalisation. Aussitôt qu’il a reçu ce joli pactole, Soumaila Cissé s’est mis au travail, en prenant comme siège un immeuble imposant, flambant neuf à quelques mètres du siège de sa formation politique, l’URD.
De même, il a rapidement constitué son cabinet, désormais dirigé par Ibrahima N’Diaye dit Iba, un vieux renard de la politique malienne. Cet ancien ministre d’ATT, a été aussi ancien collaborateur d’Alpha Oumar Konaré et d’IBK pour avoir été maire du district de Bamako, secrétaire général et vice-président de l’ADEMA. Il faisait partie du groupe des dix qui avait combattu en 2002 la candidature de Soumailé Cissé au profit d’ATT. Le voici aujourd’hui dans la nuque de Soumaila Cissé. Ah politique quand tu nous tiens !
Soumaila Cissé a accéléré depuis la semaine passée la formation de son cabinet en souhaitant y intégrer les autres partis de l’opposition représentés à l’hémicycle. Il s’agit du PDES, du PARENA, du PRVM-Faso ko et des FARE. Ils ont tous accepté à l’exception de cette dernière formation politique dirigée par l’ancien Premier ministre, Modibo Sidibé. Celui-ci, par jalousie, refuse de reconnaitre le leadership bien mérité de Soumaila Cissé. En effet, il est le plus représentatif des partis de l’opposition.
En témoigne le nombre de députés et d’élus glanés par l’URD lors des récentes communales. Aucun justificatif convaincant n’a été donné par le parti FARE en dehors, d’une maladresse sortie dans la presse, signée de son premier vice-président, Souleymane Tiefolo Koné. Selon lui, le parti FARE a « des réserves » par rapport au statut de chef de file de l’opposition.
En fait, il n’a pas été en mesure d’expliquer lesdites réserves. Si réserves il y a sérieusement, le parti FARE aurait dû l’expliquer à l’Assemblée nationale. Ce qui n’a pas été le cas. En réalité, c’est une question de jalousie, voire de contestation du leadership de Soumaila Cissé. Même le tonitruant Tiébilé Dramé du PARENA, ce vrai démocrate, qui participe aux débats politiques mieux que tous les autres, a accepté ce leadership. C’est une émanation de la loi. Dura lex sed lex ( la loi est dure mais c’est la loi).
On peut comprendre l’attitude de Modibo Sidibé, surtout lorsque l’on a appris que récemment son nom aurait été évoqué pour occuper le fauteuil de Premier ministre à la place de Modibo Keita. Cette grande manœuvre politique qui n’a pas encore abouti est-elle de saison ? En tout cas, le parti FARE ne semble pas jouer franc jeu au sein de l’opposition républicaine et démocratique. Le parti FARE est-il en train de jouer au trouble fête ? Est-il encore et toujours en mission ? Les jours à venir nous édifieront.
A suivre
Chahana Takiou
Source: 22 Septembre