Depuis les démarches et les sondages portant sur l’élaboration de la feuille de route en vue des négociations, les populations civiles des régions du nord et même une frange importante de la classe avaient mis en exergue des réserves et des inquiétudes qui se sont révélées au fil du temps.
Est-il nécessaire de revenir sur les nombreux va et vient auxquels les délégations, pilotées par le Ministre Abdoulaye Diop, se sont livré ? C’était des jours où il fallait mettre en place les bases de ce qui allait tenir l’avenir d’un pays tombé en disgrâce. Les différents acteurs militaires et politiques des groupes armés n’avaient pas la même approche. Ce qui provoqué progressivement des démissions et des dissensions dans les rangs du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad.
Avec plus de peine et au forceps, l’Assemblée nationale avait laissé le document prendre une valeur juridique sans que ses propres observations ne soient pas prises en compte. L’application qui devait se faire avec intelligence a provoqué le chaos à une échelle surprenante.
Les morts ne se comptent plus, les FAMa et les forces étrangères sont victimes au quotidien sous les yeux des politiques qui n’avouent ni leur incapacité ni celle de leurs partenaires. Après son paraphe et sa signature, des forums ont vu et continuent de voir le jour. C’est la phase de l’appropriation qui est en marche avec la participation d’acteurs.
La patience a atteint ses limites et les jeunes de la cité mystérieuse, comme partout ailleurs au Mali, montrent la barrière que personne ne doit franchir sans leur consentement ou leur consultation. Longtemps considérée comme la ville des peureux et des pacifiques, Tombouctou et ses victimes populations contrattaquent. Les circonstances faisant les hommes, un gout de révolte et de révolution s’impose. Les tombouctiens ont connu toutes sortes de violences, une ville mise à feu et à sang, des femmes violées, des jeunes flagellés, des bras coupés
Depuis le début de semaine, les syndicats des différents enseignants du nord ont déserté les classes pour revendiquer la tenue des promesses qui leur ont été faites. Tombouctou est un cas spécifique. Du malaise à la grève, la cité des 333 saints est paralysée. Le censeur et le proviseur ont été relevés. Toute chose qui n’est pas la solution selon Harandé Touré, membre du comité citoyen pour e contrôle à l’action publique.
Najim Baba Cissé
Source: Le FIGARO DU MALI