Le Sénégal annonce l’arrestation de deux jihadistes. Il s’agirait de deux terroristes présumés originaires du Mali, et qui pourraient être liés à l’attentat de Grand-Bassam, Côte d’Ivoire, en mars 2016. En tout cas, Senenews n‘en doute pas. Selon ce journal sénégalais en ligne, ces deux hommes « ont été accusés d’avoir fait exploser des bombes à Grand Bassam. Ils étaient en cavale pendant un bon moment maintenant ». Et pour être bien compris de ses lecteurs, ce site Internet enfonce le clou. Les deux hommes « de sources sûres, font partie des terroristes qui ont installé le chaos dans la ville de Grand Bassam ».
« Deux Djihadistes tombent à Dakar », enchérit le quotidien sénégalais EnQuête, à la Une duquel deux hommes photographiés de dos, rangers aux pieds et kalachnikov en bandoulière, déambulent main dans la main dans une rue anonyme. En légende de ce cliché trompeur, les noms des deux terroristes présumés, leur nationalité – malienne – et la précision selon laquelle l’un d’eux « a été identifié comme le contact du planificateur des attentats de Grand Bassam ».
On l’aura compris, la photo n’est qu’une illustration. Elle est en effet sans rapport direct avec les intéressés, mais par ce procédé éditorial, EnQuête entend manifestement souligner l’importance de la prise. Mais faute de mieux à cette heure, ce journal se borne à rapporter le contenu du communiqué de la police nationale sur les circonstances de l’arrestation des deux hommes. Le premier, Ould Sidi Mouhamed Sina, « a été formellement identifié comme le contact de Ould Nouini, planificateur des attentats de Grand Bassam » et il « a été interpellé à l’auberge Keur Damel », où il avait séjourné un mois durant. Le second, « un chauffeur (…) résidant à l’Unité 26 des Parcelles Assainies, a été appréhendé à la gare routière des Baux Maraîchers ». EnQuête ajoute que les « deux mis en cause sont encore entre les mains des limiers de la DIC (la Division des investigations criminelles), pour interrogatoire ».
Comment cette double arrestation a-t-elle été rendue possible ? « Grâce à l’exploitation d’une information, dans le cadre de la communauté du renseignement mise en place depuis l’avènement de la menace terroriste dans le pays », énonce le communiqué de la police sénégalaise, également relayée par le journal en ligne de Saint-Louis Ndar Info. Lequel ajoute que « plusieurs djihadistes présumés sont en détention préventive au Sénégal, un pays encore indemne des attaques djihadistes qui secouent l’Afrique de l’Ouest depuis plusieurs années ».
Afrique du Sud : haro sur l’allochtone
En Afrique du Sud, une manifestation est programmée dans la journée à Pretoria pour protester contre la présence des étrangers. Des étrangers, et notamment des Nigérians, accusés par la population de trafic de drogue et de prostitution. Bizarrement, la presse sud-africaine en ligne disponible ce matin ne s’étend guère sur le sujet, tant que l’irréparable n’est pas consommé, sans doute.
Mais l’inquiétude est palpable ailleurs. L’inquiétude, mais aussi la gêne. Témoin le quotidien Le Pays, au Burkina Faso, qui s’indigne. « La nation arc-en-ciel fait honte, tonne ce quotidien ouagalais. (…) En se vautrant ainsi dans la boue, la nation arc-en-ciel est en train de ternir durablement ses belles couleurs ».
Attention, prévient Le Pays, il y a « péril en la demeure. Le mal est très profond. Comment des populations peuvent-elles initier une marche spécialement contre la présence des étrangers sur leur sol ? Comment peuvent-elles avoir la certitude que les étrangers sont la cause quasi-exclusive de leur misère ? ». Selon ce journal burkinabè, « en faisant preuve d’un degré si élevé de haine vis-à-vis des étrangers, les Sud-Africains écornent sérieusement l’image de marque de leur pays façonnée par des hommes de valeur de la trempe de Nelson Mandela. (…) Madiba a dû une fois de plus se retourner dans sa tombe au regard de ce qu’est devenue l’Afrique du Sud », bûcheronne Le Pays.
Source: RFI
