Les enseignants du Nord observent depuis quelque temps une grève illimitée, qu’ils, comme les magistrats, entendent mener à terme, c’est-à-dire jusqu’à satisfaction de leurs doléances. Parmi lesquelles le paiement d’une prime de risque. Cette requête se justifie d’abord, selon eux, par le risque qu’ils courent en exerçant dans les endroits les plus reculés du pays (là où l’Etat lui-même est absent : pas de forces de sécurités, justice…), et ensuite par les menaces qui pèsent sur eux à chaque fois qu’ils sont obligés d’aller chercher leurs salaires dans les villes, en raison de l’absence de banques dans les villages et autres petites villes. Plusieurs enseignants, selon leurs témoignages, ont ainsi été victimes d’agressions de la part de bandits armés qui leur ont pris tout leur argent. Imaginez le pauvre enseignant dépouillé en plus de son salaire, dans un endroit où tout est plus cher à cause de l’insécurité et des difficultés à y acheminer les vivres et autres produits de première nécessité ! Ce sont des revendications tout à fait légitimes. Dans tous les cas, contrairement aux magistrats, les enseignants ont le soutien total de toute la population malienne. Alors, à moins que le gouvernement ne dise clairement aux Maliens que les magistrats sont plus importants que les autres, et donc plus que les enseignants qui les forment, ces derniers méritent absolument un traitement favorable de leur dossier.
Source: Le Point