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Le Fespaco enchanté par Alpha Blondy et «Thomas Sankara»

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Alpha Blondy avait promis de chanter «Norbert Zongo» et «Thomas Sankara» et finalement toute la cérémonie d’ouverture du plus grand festival de cinéma africain avait des allures révolutionnaires et burkinabè. L’actuel président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a donné samedi 25 février à Ouagadougou le traditionnel immense clap d’ouverture du Fespaco. Et chaque mention du nom de Thomas Sankara par les artistes et les politiques a déclenché l’enthousiasme du public venu nombreux au stade municipal d’Ouagadougou.

envoyé spécial à Ouagadougou,

Parmi les spectateurs dans les tribunes du stade municipal, chacun a sa raison d’aller au festival panafricain de cinéma et de l’audiovisuel à Ouagadougou. C’est la deuxième fois cette année que Scheinfora Gomet-Konate vient au Fespaco. Elle est même cette fois accompagnée d’étudiants de l’école de journalisme dont elle est directrice à Abidjan.

Assister à la grande messe du cinéma

Ses élèves font de la production audiovisuelle, du journalisme et – grâce à elle – aussi du cinéma. « Le Fespaco est la grande messe du cinéma et de l’audiovisuelle. C’est la rencontre entre tous les professionnels du cinéma et de l’industrie du film. » Pour elle, cette 25e édition est une année spéciale : ses étudiants participent avec des fictions et des documentaires dans la catégorie des films des écoles africaines de cinéma. Pour le Burkinabè Denis Ouadrago, « le Fespaco est une fête très importante et c’est le moment pour faire revivre le cinéma. Sinon le cinéma a tendance à perdre du poids, surtout en Afrique. » Irène Sekabouré, elle, habite à Ouagadougou et se sent au Fespaco un peu comme à la maison : « le plus beau moment que j’ai vécu au Fespaco, ce sont les films regardés ici. » Lesquels ? « J’ai oublié le titre, c’étaient des films burkinabè et politiques. »

« Bienvenue au pays de Thomas Sankara »

Lors de l’ouverture du Fespaco, tout le monde semble s’identifier avec Thomas Sankara, le président assassiné en 1987. Sur scène, le rappeur burkinabè Smokey chante les révolutions du passé et celles à venir. Maurice Kakou Bandama, le ministre de la Culture de la Côte d’Ivoire, le pays à l’honneur cette année, cite Sankara comme exemple pour faire de la culture un levier essentiel pour son pays. Son homologue burkinabè, Tahirou Barry, entre même en courant au stade pour transmettre son message d’urgence sur la scène : « bienvenue au pays du peuple insurgé, bienvenue au pays de Thomas Sankara… notre cœur bat au rythme du cinéma pour affronter tous les défis. » Soutenu par un public enthousiaste, il déclare : « une salle de cinéma fermée, c’est une bibliothèque de notre patrimoine cinématographique qui meurt. » Et promet de réhabiliter 15 salles sur tout le territoire burkinabè et transformer le Fespaco 2017 en « une édition de la vérité et du sursaut ».

Le « Ouaga Rock » d’Alpha Blondy

Pour l’occasion, Alpha Blondy, la mégastar du reggae africain, a même composé une chanson reggae à l’honneur de Ouagagoudou pour remercier et encourager les hommes et femmes intègres des révolutions burkinabè. Les spectateurs se montrent enchantés : « Le Ouaga Rock était une bonne inspiration. Cela nous a beaucoup plu. » « Le concert était fabuleux, extraordinaire. Il nous a émerveillés ce soir. On rentre rempli de joie et la chanson sur Ouaga était cool ; il pense à nous. » En plus, Alpha Blondy a tenu parole et chanté pour la première fois depuis la révolution Norbert Zongo et Thomas Sankara au Burkina Faso. Et ces chansons continuent à enflammer le public : « Jusqu’à aujourd’hui, il n’y a toujours pas de justice pour Thomas Sankara. On a vraiment mal au cœur, mais cela nous touche quand on entend cette chanson. Thomas Sankara est aujourd’hui l’idole de tout un pays, on pourrait presque dire de toute l’Afrique. » « Alpha Blondy donne un bon exemple à la jeunesse africaine en véhiculant des messages de paix. C’est un exemple à suivre. »

Quant au Fespaco, le plus grand festival de cinéma africain, il démarre ce dimanche 26 février avec le premier des 20 films en lice pour le trophée de l’Étalon d’or de Yennenga, Frontières, le long métrage très attendu de la réalisatrice burkinabè Apolline Traoré.

 

Source: RFI

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