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Mali : Que peut-on reprocher au Président IBK ?

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Ibrahim Boubacar Kéita, dit IBK » ambitionnait de mettre le Mali sur le chemin du développement durable ; de rétablir l’honneur et la dignité du Malien et de protéger l’intégrité physique du territoire. Un programme de société pour lequel il a été élu président de la République en 2013.

Pour les détracteurs du président « IBK », il est celui qui a plongé ou continue de plonger le pays dans l’insécurité, la misère, le doute et le désespoir du peuple malien. Il est même celui par qui le Mali va se diviser. Un tableau sombre est présenté pour son bilan à la tête du pays depuis quatre ans.

Il est tout de même loisible pour chacun d’apporter son appréciation sur ce bilan. Mais le constat général est que le Mali, quoiqu’on dise, a progressé de 2012 à nos jours. En 2012, c’était le chaos. Les groupes rebelles et leurs alliés terroristes, aux portes de Sévaré, après avoir mis en déroute l’armée nationale depuis Konna, menaçaient de progresser vers le centre. Rare sont ceux qui étaient prêts, à Bamako, à rester pour faire face à l’avancée des colonnes rebelles. Il se dit que certaines personnes avaient même fait le plein de carburant de leur véhicule, prêts à voyager par le chemin opposé. Il est clair que ceux qui n’ont pas de tels moyens personnels, étaient plus exposés aux balles des terroristes. Mais bon, « la guerre n’a pas lieu, les braves hommes sont nombreux ».

A entendre parler certains hommes politiques aujourd’hui, on a surtout le sentiment qu’ils sont patriotes jusqu’à la moelle. Mais, les analystes de la crise actuelle au Mali, disent que le mal du Mali remonte à plus longtemps que l’avènement du président IBK à la tête du pays.

Certes, le problème de la rébellion au nord du pays, ne date pas d’aujourd’hui. Elle ne prend même pas naissance sous la démocratie. Le pouvoir de Modibo Kéita, de Moussa Traoré ont eu à faire avec elle. Il est évident que la gestion de cette crise a toujours posé problème. Chaque pouvoir a essayé de gérer le problème à sa manière. En fait, le problème n’est jamais réglé. De fuite en avant en fuite en avant, le problème est devenu un gros problème difficile à gérer.

Si en 2012, cette fois-ci, le pouvoir de Bamako n’a pu régler le problème en sa manière, c’est qu’il n’avait ni les hommes, ni les femmes ni les moyens matériels qu’il fallait. Le régime  de Moussa Traoré a chuté avec le peu de dignité qui restait encore à l’homme malien. De 1991 à 2012, c’est à l’effritement des valeurs qu’on a assisté. Le vol des deniers publics s’est vite érigé en principe. Celui qui ne puise pas dans les caisses de l’Etat, est présenté comme « danga dè » (enfant maudit). Il suffit d’être nommé directeur et le lendemain ce sont les proches qui incitent à puiser dans les caisses publiques. Le refus est assimilé à la lâcheté, la malédiction. Une société qui se corrompe petit-à-petit entraînant dans l’abîme la justice. Du coup, on n’a plus peur de voler, puisqu’il suffit de corrompre le représentant de la loi. La prison, est devenue une sorte de blanchissement de l’argent. Le condamné accepte de passer quelques jours en prison en cas d’échec de la « négociation » puis, un jour, en sorte pour profiter allègrement des fonds détournés. Si on n’a plus peur de voler, c’est qu’on n’a plus peur de tuer. Tuer son prochain, devient une telle banalité que certains chauffeurs s’en vantent. « N’ bi faga fou, foyi chi té bo a la » (je te tue et rien n’en sortira). Un slogan qu’on entend à longueur de journée dans la bouche de certains chauffeurs de la circulation routière.

Cet effritement des valeurs de la société accompagnent celles politiques. On ne prône plus l’éthique politique mais la malhonnêteté, la tricherie, vite érigées en règle où le plus adroit en la matière remporte l’élection. Pendant de longues années, les hommes politiques, au lieu de s’occuper de l’intérêt du pays, former un bon citoyen, se sont plutôt intéressés à leur bien-être.

La course à l’argent (facile), aux postes nominatifs, a fait du Malien un être cupide et insouciant. Le plongé dans la crise (politique et sociale) depuis 2012, à cause de cet état de fait. Et encore, une fois de plus, nous assistons à cette insouciante voire même l’hypocrisie des hommes politiques qui se battent pour leurs privilèges tels des charognards.

Peut-on changer cela ? Et comment ?

La question est plutôt, pourquoi reproche-t-on au président « IBK » de n’avoir pas pu changer cela en quatre ans ? L’on demande et on reproche au président IBK- et c’est bien marrant – ce sont ceux qui ont leurs propres excréments collés sur le drapeau malien, de n’avoir pas pu nettoyer « les immondices maliennes » en un laps de temps. Il suffirait pourtant que chaque malien, accepte de se rendre propre pour que la nation retrouve sa propreté.

Le mérite du président IBK, c’est de poser les jalons d’un vrai développement et les bases d’un Malien de type nouveau même si les résultats tardent à se faire réellement sentir. Le tableau sombre que présentent ses détracteurs qui avancent l’insécurité, n’est en réalité un moyen pour mettre sous éteignoir la progression opérée depuis 2013 à nos jours. Le Mali se relève et tente d’avancer malgré un contexte environnemental malsain.

Youma

 

Source: Le Sursaut

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