Un honneur de plus pour Abdoullah Coulibaly. Après l’organisation du sommet Afrique France tenu les 13 et 14 janvier dernier, Bamako s’est retrouvé à nouveau au centre de l’Afrique et du monde à l’occasion de la tenue du Forum de Bamako.
La 17ème édition Forum de Bamako qui s’est déroulée du 23 au 25 février à l’Hôtel Radisson de Bamako aura été un grand succès. Elle avait pour thème de réflexion « L’Afrique face à la croissance urbaine : Les défis et les enjeux ». Cette édition a constitué un véritable cadre de réflexion, de partage d’expériences et de points de vue sur les grands sujets de l’heure qui touchent le continent africain. La rencontre a permis des débats de haut niveau sur l’avenir du continent.
Placée sous le haut parrainage du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta et présidée par le Premier ministre, Modibo Keïta, la 17ème édition du Forum de Bamako a regroupé de nombreuses personnalités et organisations venues de tous les horizons. Autour du Premier ministre Modibo Keita et du président de la Fondation Forum de Bamako, Abdoullah Coulibaly, la cérémonie d’ouverture de ce forum a enregistré la présence du chef de la Délégation de l’Union européenne au Mali, M. Holleville Alain, de l’ambassadrice de France au Mali, Mme Evelyne Decorps, du Représentant spécial du secrétaire général (RSSG), chef de la MINUSMA, M. Mahamat Saleh Annadif. Le Forum avait pour invité d’honneur, l’Algérien, Ali Haddad, président du Forum des chefs d’entreprise de l’Algérie.
Pendant trois jours, les participants à la rencontre ont mené des réflexions sur plusieurs sous-thèmes dont « la problématique de la construction des villes africaines du XXIème siècle », « le financement du développement urbain en Afrique », « la lutte contre le terrorisme : menace multidimensionnelle en Afrique.
Dans son discours de bienvenue aux participants et invités, le président du Forum de Bamako Abdoulah Coulibaly n’a pas manqué de s’attaquer au phénomène de la spéculation foncière au Mali. Selon lui, il n’est point besoin de démontrer la pertinence et la grande actualité du thème quand on sait que la ville attire les ruraux, telle la lumière, les insectes. La question de l’urbanisation interpelle tous a t-il estimé. Mettant l’accent sur la croissance urbaine, Abdoullah Coulibaly dira qu’elle n’a pas seulement changé Bamako, mais elle l’a aussi défiguré par endroits. « L’accaparement de l’espace a fini de détruire ce que la nature avait mis des siècles à construire. Ni les champs des pauvres paysans, ni les cimetières, ni les cours d’eau, ni les espaces verts, poches d’oxygénation indispensables à tous, n’échappent au déferlement de la ville. Par endroits, tout au long des berges du fleuve Niger, il y a un Bamako méconnaissable », a indiqué le président de la fondation forum de Bamako. Avant de déplorer que notre capitale est une ville perdue au milieu d’immondices, de charognes, d’eaux usées et de déchets de tous genres sur lesquels ne règnent que des colonies de mouches et de moustiques qui, de temps à autre, sont perturbées par des trieuses d’ordures.
Abondant dans le même sens, le président du Forum des chefs d’entreprise de l’Algérie dira que l’urbanisation est une croissance économique, une richesse « Nos villes ne doivent pas être des cités dortoirs. Le secteur privé a un rôle à jouer dans l’urbanisation. Nos pays doivent lutter contre les inégalités, le chômage… », a-t-il conclu.
Pour sa part, le Premier ministre Modibo Keita a indiqué qu’au-delà de l’analyse sur les causes de l’attraction de ville, il faudra réfléchir sur la répartition des richesses, à travers la création des conditions pouvant maintenir les jeunes dans les villages. Il a lui aussi souligné qu’il faut faire de nos villes, le pôle de développement.
Daniel KOURIBA
Source: 22 Septembre