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Conférence d’Entente Nationale : L’opposition face à son devoir historique pour la nation

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Prévu dans l’article 5 de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, la Conférence d’Entente Nationale que notre pays s’apprête à vivre dans quelques semaines est un rendez-vous d’échanges sur notre avenir commun. Elle aura l’avantage de tracer de nouveaux sillons verdoyants dans le champ commun où il y aura suffisamment à manger et à boire pour tous les fils du pays. Mais, vu  sous le prisme de la reconstruction simpliste du vivre ensemble, le vrai enjeu des débats risque de passer sous silence. Or, il se trouve que nombre d’acteurs politiques restent à la périphérie des vrais débats au lieu d’aider la commission d’organisation à mieux centrer et se concentrer sur les vraies questions. Par exemple, l’opposition politique invitée par le président de la commission d’organisation, le doyen Baba Hakib Haïdara, à apporter sa contribution à l’amélioration de la qualité des débats dans le but d’enrichir le document de synthèse de la conférence, l’honorable Soumaïla Cissé et les siens se sont embourbés dans des querelles de terminologie au lieu de faire des propositions. Le président du CNAS-Faso Hèrè Soumana Sacko s’est simplement démarqué au motif qu’ils n’ont pas été associés au processus de discussions d’Alger.

Encore, les mêmes refrains des mêmes personnes qui font toujours usage de la politique de la chaise vide en terme militaire « utiliser le terrain » pour laisser le pouvoir avec la patate chaude pour dire ensuite qu’ils ont dit que la conférence d’entente nationale n’était pas la meilleure stratégie. D’autres acteurs s’attardent sur le calendrier alors qu’ils sont appelés à produire des réflexions pouvant aider le Mali à se tirer de l’impasse dans laquelle il se trouve. Car, à l’issue de ce grand forum, une Charte pour la Paix, l’Unité et la Réconciliation nationale sera  élaborée sur une base consensuelle, en vue de prendre en charge les dimensions mémorielles, identitaires et historiques de la crise malienne et de sceller son unité nationale et son intégrité territoriale.

Il convient donc de rappeler une phrase célèbre de l’ancien président de la République, Alpha Oumar Konaré, qui disait aux Européens au sujet de la crise migratoire que ‘’nul ne peut se sauver en laissant les autres sur le quai de l’histoire’’. Certains estiment qu’IBK a été élu par ses concitoyens sur la base de sa fermeté historique qui correspondait à la circonstance et au contexte sociopolitique de 2013. Et donc, il est de son devoir de répondre seul aux attentes des Maliens et des Maliennes tout seul. Ceux-ci ont tort sur toute la ligne. Car, il ne s’agit point de sauver un homme ou un régime, mais le pays. La raison est simple : lorsque la case commune brule, il est du devoir de tous les fils d’apporter son seau d’eau pour sauver la demeure commune du péril.

Mettre le Mali au dessus des querelles intestines et politiciennes

Ce que les uns et les autres ne doivent pas perdre de vue, ce sont les enjeux géostratégiques et géopolitiques liés à l’organisation de cette conférence, à moins que les contestataires aient le courage de dire à la face des Maliens qu’ils sont mèche avec les ennemis du pays, qui veulent se servir de cette tribune pour sceller définitivement le sort de notre pays. Car, le vrai enjeu de la conférence réside dans la définition et la place que les Maliennes et les Maliens auront donné au concept « Azawad », dans le vocabulaire populaire commun. Tel que posé dans l’accord, quelque soit l’issue, le risque est que le document final ne porte pas les germes d’un nouveau conflit. Or en se donnant les mains, on peut ensemble anticiper en amont sur toute crise éventuelle. Simplement en posant ensemble des balises infranchissables. D’ailleurs, cette union sacrée était nécessaire depuis la phase des discussions de l’accord d’Alger. Appelée ou pas, l’Opposition devrait s’incruster dans la dynamique. Car, c’est l’avenir du pays qui est en jeu. En le faisant, on n’allait pas avoir besoin de poser cette problématique. Qui porte en elle le germe de la division. Son absence ayant fragilisé le Pouvoir, les rebelles touarègs et leurs alliés français ont imposé leur loi et arraché au forceps l’organisation d’un forum pour trancher la question d’utilisation du concept « Azawad » » comme le « « Wassoulou » » ou le « Kénédougou » dans le langage populaire au Mali. Or, ce qu’ils n’ont pas dit tout haut, c’est qu’ils savent que ces deux termes n’ont pas surgi de nulle part comme celui de l’Azawad. Ils représentent, dans la mémoire collective, des entités politiques, économiques et sociales dans l’histoire du Mali. Comme pour dire que « l’Azawad » forge ainsi son destin politique, économique et social maintenant au bout de leur canon avec l’aide des néo-colonialistes français. C’est pourquoi, le risque de partition est très réel. Mais, IBK pouvait-il faire autrement, lorsque ses propres frères tirent sur lui de tous les côtés, l’accusent d’avoir fait perdre au Mali, la ville de Kidal avec le séjour éclair de son Premier ministre Moussa Mara ayant occasionné un conflit militaire dans lequel, nos militaires ont perdu des plumes face à des combattants touaregs appuyés par des ‘’mains de Dieu’’. En réalité, le Mali a perdu face à la coalition des yeux bleus et non pas face aux petits combattants du MNLA, qui ont été battus en un temps deux mouvements par les hommes du GATIA peu de temps après à Ménaka et jusqu’à la porte de Kidal, où ils ont été stoppés par les militaires français de Barkhane sous les couleurs de la force onusienne : la MINUSMA.

Si par malheur, cette problématique a été imposée au Mali par le biais de l’Accord de paix, va-t-on se permettre à nouveau de s’amuser avec l’avenir des enfants du pays ? Soumaïla Cissé et ses camarades doivent se ressaisir et se dire que l’heure est grave et le « politicide » autrement dit le massacre collectif n’est pas permis. Sinon, ils vont se retrouver sur le même banc de l’histoire pour leur complicité passive et de non assistance à personne en danger face à des adversaires hyper lourds que soi. Ils doivent donc s’impliquer dans l’organisation de cette conférence d’entente nationale qui est appelée à trancher la question d’utilisation de ce concept dans le langage officiel comme non officiel malien conformément aux prescriptions de l’Accord. Ce qui n’est pas dit tout haut, c’est que les planificateurs de la division de notre pays ont bien pensé à la stratégie qui peut aboutir si l’on n’y prend garde, sur de nouveaux conflits (tôt ou tard). Le cas des deux Soudans est encore très récent.

L’opposition appelée à savoir raison garder

Aujourd’hui, beaucoup  de gens appellent à rejeter ledit concept. Mais, le hic qui fait tilt est que personne ne peut prédire la réponse des mouvements armés de Kidal et leurs alliés français au cas où le rejet l’emporterait sur l’acceptation. De la même manière qu’on ne peut rien prédire de la réaction de la majorité silencieuse des Maliens au cas où l’on profitera de notre division pour imposer aux participants à la conférence l’acceptation de ce concept dans notre vocabulaire commun dans le document final. Au cas où le terme est accepté, quel va être donc le contenu de ce concept dans l’histoire contemporaine de notre pays ? N’est-ce pas que ces genres de questions méritent d’être analysées avec beaucoup de lucidité par les politiques en vue de se positionner contre toute velléité sécessionniste un jour ? Car, une chose est certaine, les leaders des mouvements rebelles ne peuvent pas se battre pendant de longs mois pour simplement abdiquer avec leurs armes derrière un choix démocratique du peuple malien. Si tel était le cas, avaient-ils besoin de prendre des armes pour revendiquer la reconnaissance populaire de ce concept ? Pas du tout. De toutes les façons, il convient de rappeler que ce concept s’était déjà imposé de lui-même de façon subtile depuis les décennies 90 et 2000.

Tous les consommateurs du thé vert de Chine se souviennent d’un paquet de thé appelé « Thé Azawad » vendu au Mali. Il était identifiable par cette appellation et un chameau chargé de marchandises marchant seul sur une dune de sable. Ce thé avait inondé le marché malien juste après la rébellion des années 90. En son temps, certains observateurs avertis avaient dénoncé dans les médias ce concept commercial. Qui selon eux était loin d’être neutre. Donc, de façon intelligente, l’on a appris aux Maliens à consommer ce concept depuis de longues années. Il restait quoi maintenant ? Conférer à ce concept un contenu politique derrière lequel, se cache un territoire érigé sur les vestiges historiques de l’Empire Songhoï, qui peut être revendiqué au moment venu par une poignée de Targuis avec le soutien de la France. Pour quelle fin ? L’histoire nous édifiera un jour. Mais, en attendant, ce qu’il ne faut pas perdre de vue, c’est que la France est ses alliés Targuis n’ont jamais été aussi proches de leur objectif de création d’un territoire tampon dans le Sahara entre l’Algérie et les pays noirs au Sud du Sahara que maintenant. Cette idée a émergé à la fin des années 50 et fait toujours son petit chemin jusqu’à maintenant. Et, après chaque rébellion au Mali, l’on s’y rapproche d’un pas de géant. C’est dire que l’heure est très grave. Donc arrêtons la digression et donnons-nous la main pour sauver notre pays d’une division certaine. Sinon en laissant le président IBK fragile tout seul devant le problème, il ne pourra pas résister à la pression des Français et leurs complices Targuis du MNLA et leurs  multiples formes de présentation.

M. A. Diakité

Source: Tjikan

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