Depuis une année, le Mali à l’instar de nombreux pays africains est en proie à d’interminables grèves. Oui, la grève est presque dans tous les secteurs, paralysant une grande partie de l’activité économique dans le pays.
Pour le cas spécifique de notre pays (enclavé au beau milieu de l’Afrique sans débouchée à la mer et où tout est économiquement lié à quelques services pourvoyeurs de recettes) le ton a d’abord été donné par des grévistes non-salariés, notamment ; les bouchers, les boulangers, les acteurs du secteur des transports en commun, entre autres. A chaque fois, ce sont des soubresauts de la part des autorités à juguler ces crises de travailleurs et faire face à d’autres doléances.
Justement, après les acteurs du secteur informel, ce fut au tour des fonctionnaires de prendre de la grève répétitive, à commencer par les enseignants, puis ; les médecins et surtout les travailleurs du ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale. Mais le plus dure de ces cessations temporaires de travail, a été la grève des magistrats qui est venue prolonger la longue liste des travailleurs grévistes. Toujours et à chaque fois c’est le même refrain : la défense des droits et la revendication de certaines doléances jugées opportunes.
La grève est légitime et la constitution l’a prévue. L’histoire nous apprend que les plus anciens mouvements de travailleurs connus, dont l’histoire ait gardé la trace, ont eu lieu en Egypte, lorsque des esclaves s’étaient révoltés face à la diminution puis de la suspension de l’ail dans les rations quotidiennes pendant la construction de la Pyramide de Khéops vers les années 2558 av. J.-C.
Il est donc normal pour le travailleur d’observer la grève mais elle implique aussi des responsabilités. Après les séries de grèves observées au Mali, les résultats ne se sont pas fait entendre. La plupart des doléances des différents grévistes ont été prises en compte du moins en grande partie par les autorités, qui semblent se rendre compte de l’évidence. Mais d’après, un adage, il y a un temps pour revendiquer et un autre temps pour remplir son devoir. Ainsi, après quelques satisfactions nées des entrevues entre Gouvernement et grévistes, il revient désormais aux travailleurs de faire preuves de professionnalisme en s’acquittant correctement de leur devoir. Si les conditions de travail sont les plus décriées au Mali, la corruption, la lenteur de l’administration et le non-respect vis-à-vis des affaires publiques sont également dénoncés par les citoyens de façon quotidienne. Une chose est de revendiquer, une autre est d’exécuter normalement la tâche assignée. Malheureusement, la politique politicienne aidant, certains syndicats en connivence avec des politiciens aux idées derrière la tête n’hésitent plus à faire de la grève un moyen de chantage et une arme de guerre pour ternir l’image du Gouvernement en place, ignorant parfois la réalité des faits.
La Rédaction
Source: SOLONI