Le dimanche 26 février dernier, le Haut Conseil Islamique du Mali a organisé un grand meeting au Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba, sur la problématique des conflits intercommunautaires. A cette occasion, le président du Haut Conseil Islamique, Mahmoud Dicko, a virulemment critiqué la France qui selon lui serait derrière les récents affrontements intercommunautaires. Mais aussi, il a protesté contre le projet de loi devant interdire la pratique de l’excision au Mali.
Le dimanche 26 février dernier, l’ambiance était électrique dans la salle ‘’Bazoumana Sissoko’’ du Palais de la Culture Amadou Hampaté Bâ, où s’est tenu le meeting du Haut Conseil Islamique (HCI), sur la problématique des conflits intercommunautaires. La communauté musulmane s’était massivement mobilisée pour répondre présent à l’appel du président du Haut Conseil Islamique Mahmoud Dicko. Qui n’a pas été tendre à l’égard de la France qu’il a accusé d’être derrière les récents conflits intercommunautaires.
« Ils veulent faire chez nous, ce qu’ils ont déjà fait au Rwanda, en Côte d’Ivoire … mais ils ne réussiront pas », dit-il. Pour le président du Haut Conseil Islamique (HCI), Mahmoud Dicko, le conflit intercommunautaire est la nouvelle trouvaille de la France pour arriver à ses fins inavouées. Selon lui, le plan A de la France consistait à soutenir la rébellion au Nord du pays, tandis que le plan B consistait à semer la zizanie entre les leaders religieux du Mali. Ces deux plans ayant échoué, dit-il, elle a trouvé un plan C qui consiste à monter les communautés les unes contre les autres afin de semer le chaos.
« Peuls, Bambaras, Bozos, dogons, bobos, Songhoï, …. Nous avons de tout le temps vécu en parfaite harmonie sur un même territoire. Ce n’est pas maintenant que nous allons nous entretuer », a-t-il déclaré. Avant d’inviter les populations à ne pas accepter de tomber dans ce piège tendu par les ennemis du Mali.
Selon lui, l’occident veut imposer coûte que coûte ses valeurs au Mali. Et cela dit-il, en combattant l’Islam.
« Depuis que les Maliens ont rejeté les textes du nouveau code de la famille, ils n’ont jamais eu la paix. Le Mali constitue le noyau de l’Islam en Afrique et c’est ce que nos ennemis veulent combattre. Mais, nous allons leur barrer la route » a déclaré l’imam Mahmoud Dicko. Qui a salué la destruction des bars dans la ville de Tombouctou par les jeunes.
« Si les jeunes de Tombouctou étaient dans cette salle, j’allais leur tirer mon chapeau en guise de remerciement. Sans être des djihadistes, ils ont su protester contrer quelque chose qui est contraire à leur valeur. Tombouctou est une ville sainte qui ne mérite pas d’être souillée », dit-il.
Poursuivant plus loin, le président du Haut Conseil Islamique, Mahmoud Dicko, a aussi critiqué le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Me Mamadou Ismaël Konaté qu’il a qualifié de « malhonnête ». Et cela, pour avoir pris l’engagement lors de la journée mondiale de lutte contre les mutilations génitales féminins de faire adopter une loi interdisant la pratique de l’excision au Mali.
« Après ces déclarations, il (le ministre) est parti voir les membres du groupement des leaders religieux pour camoufler ses propres propos et tenter de nous diviser. C’est malhonnête de sa part… il ne pourra pas nous diviser», promet-il.
Par ailleurs, il a interpellé le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta en l’invitant à prêter attention à la gestion des affaires publiques. « Trop de personnes sont victimes d’injustice, la grogne monte de jour en jour. Il faut agir pendant qu’il est temps », a-t-il averti.
Le 1er vice-président du Haut Conseil Islamique du Mali, Thierno Hady Oumar Thiam a, quant à lui, ajouté que les Maliens ne doivent pas accepter que des individus mal intentionnés remettent en cause leur vivre ensemble.
« Au Mali, nous sommes tous métissés et unis par Dieu et la religion. Tout le reste n’est que détails », dit-il. Avant de rappeler que c’est le sang des musulmans qui est en train de couler partout. Un scenario que les Maliens doivent, selon lui, éviter à tout prix et préserver leur vivre ensemble.
Fily Sissoko
Source: Le Tjikan