En un seul petit mois, les régions nord du pays ont enregistré 2000 personnes déplacées internes, 23 tuées ou blessées de restes d’explosifs, près de 20.000 femmes et filles à risque de violence sexuelles et 68 incidents d’accès humanitaire.
Le dur constat est du bureau de coordination des actions humanitaires du système des Nations Unies au Mali (OCHA-Mali).
Le dernier rapport d’OCHA-Mali fait état (entre décembre 2016 et janvier 2017), d’environ 2000 personnes déplacées internes en lien avec l’insécurité dans le nord du pays. Elles se repartissent comme suit : près de mille personnes ont quitté Anefif (région de Kidal), pour aller à Bourem (région de Gao). Et, dans la région de Tombouctou, un conflit entre communautés Touareg a poussé plus de mille autres personnes à se déplacer à l’intérieur du cercle de Gourma Rharous.
Ocha-Mali indique également que des conflits intercommunautaires ont provoqué le déplacement de plusieurs ménages dans la région de Ménaka et l’arrivée de 400 personnes en provenance du Niger au nord du pays. Aussi, signale l’organisation, des évaluations ont été menées sur le terrain pour identifier les besoins et assurer une réponse humanitaire à l’endroit d’environ 800 ménages vulnérables (4000 personnes) à Ntillit et Tilemsi (région de Gao).
Le bureau du système humanitaire des Nations Unies signale par ailleurs que l’année 2016 s’est achevée avec une recrudescence inquiétante des contraintes d’accès humanitaire enregistrées au Mali. En tout, 68 incidents d’accès ont été enregistrés dans les régions du nord du pays en 2016, dont les trois-quarts au cours du dernier semestre de l’année. Aussi, indique Ocha-Mali, la criminalité, les actes terroristes et la présence de groupes armés demeurent des obstacles majeurs à l’accès humanitaire au nord Mali. Parce que, les violences contre le personnel, les biens et infrastructures humanitaires représentent 88% des incidents rapportés en 2016.Le rapport d’Ocha-Mali souligne par ailleurs qu’en 2016, les restes explosifs de guerre ont provoqué 23 morts et blessés, parmi lesquels, 90% des victimes, étaient des enfants. |
Toujours selon notre source, environ 70% des localités dans les régions du Nord et du Centre affectées par la crise n’ont pas de services de prise en charge des violences basées sur le genre. Pire encore, les partenaires humanitaires estiment qu’en 2017, 18 500 femmes et filles sont à risque de violences sexuelles.
Rappelons que les organisations humanitaires au Mali ont lancé un appel de fonds de 293 millions de dollars (environ 172 milliards de FCFA) pour venir en aide à près d’un million et demi de personnes touchées par la crise.
Ces ressources serviraient à la mise en œuvre du Plan de réponse humanitaire 2017 élaboré par les principaux acteurs humanitaires au Mali. En tout, près de 140 projets sont prévus, principalement dans les régions du nord et du centre du pays qui sont affectées par le conflit et les violences.
Djibril Kayentao
Source: Le 26 Mars