Depuis bientôt deux décennies, année après année, le président du Cnid, Mountaga Tall, fait une présentation de vœux à la presse. L’occasion était bonne cette année pour Mountaga Tall de parler de la situation des médias maliens, du terrorisme, de l’insécurité, de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, de la conférence nationale d’entente, des élections communales passées et du sommet Afrique-France. Nous sommes vendredi 24 février 2017 à la Maison de la presse.
Parlant de la situation de la presse, le président du Cnid a rappelé que les médias maliens, autrefois relativement libres, sont soumis à des pressions officielles depuis la crise de 2012. Selon lui, en 2014 et 2015, les atteintes à la liberté de la presse ont été moins sévères qu’en 2013. Sur la disparition de notre confère Birama Touré, Mountaga Tall a souligné que les investigations continuent pour faire la lumière de cette affaire. À la proposition du secrétaire général de l’Onu relative à la nomination d’un représentant spécial pour la protection des journalistes, le conférencier a assuré que cette belle initiative sera fortement soutenue par le Mali.
En 2016 et en ce début 2017, le Mali a payé un lourd tribut au terrorisme. À ce propos, le président du Cnid a noté que les ennemis du Mali et de la paix voulaient empêcher les patrouilles mixtes qui scellent la réconciliation entre frères qui s’affrontaient il y a pas si longtemps. «Nous ne devons pas nous laisser intimider ou déstabiliser par les ennemis de la paix et du Mali. Au contraire, nous devons encore et ensemble redoubler d’efforts contre le terrorisme», a-t-il déclaré. Selon Mountaga Tall, le gouvernement a posé des actes concrets dans la lutte contre l’insécurité et dans la consolidation de la paix. Il a rappelé le réarmement moral et la reconstruction des capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité en cours ; l’acquisition récente de moyens aériens, etc.
En ce qui concerne la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation, Mountaga Tall estime que cet accord a été signé parce que notre pays connaissait des difficultés. «Nul n’a pensé ou dit que sa mise en œuvre qui engage les parties signataires et la médiation serait une partie de plaisir. Mais chacun doit sans calcul contribuer à sa mise en œuvre. J’en appelle à l’esprit de responsabilité de tous les partis politiques et de toutes les organisations de la société civile pour ce faire», a-t-il poursuivi.
Notre pays s’apprête à organiser la conférence nationale d’entente. Pour le président du Cnid, elle doit permettre un débat approfondi entre les composantes de la nation sur les causes profondes de la crise. Il ne s’agit pas de remettre en cause les institutions du pays dont la légitimé n’est contestée par personne. Mais, à l’en croire, la finalité de cette conférence étant l’élaboration d’une charte pour la paix et la réconciliation nationale, «le Cnid ne comprend pas les réserves formulées par l’opposition quant à sa tenue».
Évoquant les élections communales passées, beaucoup d’enseignements sont à tirer de cette échéance, a soutenu M. Tall, donc des efforts à faire pour renforcer la sincérité du vote face à l’achat de conscience à ciel ouvert et le risque mortel de l’émiettement des forces politiques. Quant au sommet Afrique-France, qui s’est tenu dans notre pays, selon Mountaga Tall, il était une excellence opportunité pour le Mali de redorer son image en terme de fréquentation. Parlant de la situation économique du Mali, il a noté la bonne performance de la croissance économique réalisée par notre pays. Mais, pour Mountaga Tall, les difficultés sont aussi réelles.
Diango COULIBALY
Source: Le Reporter
Sourc: Le Reporter