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Mendicité à Bamako: vers une initiative de libération des voies publiques

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Plus de 947 personnes, dont 542 talibés, 135 mères de jumeaux, 36 enfants de la rue, 71 personnes malades, 74 vieilles personnes, 83 autres, c’est le nombre total de mendiants qui ont été identifiés, le mois dernier, aux abords des grandes artères de Bamako.

Initiée par une coalition d’ONG en collaboration avec le ministère de la Solidarité et de l’action humanitaire à travers la direction régionale du développement social du district de Bamako, le haut Conseil islamique, le regroupement des leaders religieux, les chefs de quartier, cette enquêté a été mené par 60 stagiaires de l’APEJ, du 13 au 20 février 2017, dans les six communes de Bamako.

Les résultats de cette enquête étaient au cœur des échanges lors d’une rencontre entre ses responsables, samedi dernier, à la Maison des aînés de Bamako.

C’était au cours d’une cérémonie de partage des résultats présidée par le président de la coalition malienne de défense des droits de l’enfant (COMADE), Amadou Diadié TEKETE, qui avait à ses côtés, la directrice régionale du développement social du district de Bamako, Mme Goïta Assistan Dédéou DOUCOURE ; les représentants des leaders religieux ; des 6 coordinateurs des chefs de quartier de Bamako ; les enquêteurs de l’APEJ, etc.

Cette enquête rentre dans le cadre du projet qui vise à décamper les mendiants des voies publiques et des services dans le district de Bamako et certaines villes de l’intérieur.

En plus des déchets de toute nature qui foisonnent jour après jour les rues de la capitale ; ses artères principales sont prises d’assaut par des vendeurs. Pire, notre capitale souffre d’un autre phénomène anarchique : celle des mendiants qui se glissent nuit et jour entre les voitures au péril de leurs vies.
Ce phénomène qui n’est certes pas nouveau ne cesse de prendre de l’ampleur au fil des années en submergeant voies et services publics au point d’interpeller les acteurs en charge des questions sociales sur son éventuel encadrement.

Face à cette situation, une coalition d’ONG en collaboration avec le ministère de la Solidarité et de l’action humanitaire, à travers la direction régionale du développement social du district de Bamako, les regroupements des leaders religieux s’attèlent à orienter la mendicité.

Ainsi, après une première phase, appelée « plan d’urgence », amorcée dans la foulée du sommet Afrique-France, voilà la seconde phase visant à décamper les mendiants des voies et services publics.

La Coalition malienne des Droits de l’Enfant (COMADE) et la direction régionale de Bamako ont tenu, le jeudi 19 janvier 2017, une session de formation de soixante jeunes volontaires de l’APEJ sur le sujet.

À l’issue de cette formation, il s’agissait pour ces jeunes repartis entre les six communes de procéder à la sensibilisation et à l’identification des personnes concernées par la mendicité.

Selon les spécialistes de cette question, l’origine de ce phénomène remonte dans notre pays au 19e siècle sous l’empire peul du Macina fondé par Sékou Amadou, sous la Diina. Selon eux, à l’époque, l’accès du grand nombre à la connaissance islamique était prioritaire, d’où la démocratisation de l’enseignement du Coran par les artisans du nouvel empire. Au fil du temps, le phénomène talibé a gagné les centres urbains et a subi des métamorphoses. De même, les sècheresses cycliques, les crises économiques, l’exclusion sociale ont été, entre autres, les nouvelles données d’une libéralisation de la mendicité qui, en plus des nécessiteux, s’élargit à d’autres acteurs.

Selon ses responsables, le court terme du projet de libération des voies publiques par les mendiants consiste à informer suffisamment ceux qui font la pratique. Il s’agit de les inviter à quitter les ces voies publiques pour revenir dans les quartiers comme cela se faisait dans nos sociétés traditionnelles. À moyens et longs termes, il s’agit aussi de procéder au recensement, à l’hébergement des personnes handicapées et les mères des jumeaux ; mais aussi à accompagner ceux qui veulent travailler dans les activités génératrices de revenus. »

Par Abdoulaye OUATTARA

 

Source: Info-Matin

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