Une forte délégation de l’Office du Niger, avec à sa tête son PDG Mamadou M’Baré Coulibaly, a pris part à la 54è édition du Salon de l’Agriculture ouvert le samedi 25 février à Paris, au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Il s’agit de la plus grande convergence agricole vers la France, un rendez-vous incontournable qui, depuis un demi-siècle, rassemble chaque année une kyrielle d’acteurs du secteur. Bien au-delà de la France, le Salon est également une référence du monde agricole à l’étranger comme l’attestent les statistiques de l’édition 2017 avec plus de 600 000 visiteurs, 1740 exposants venus de 142 pays et 300 délégations internationales. C’est ainsi l’occasion pour des agriculteurs, des éleveurs, entre autres, de vendre leurs produits, d’échanger sur leurs activités, de contribuer au débat sur d’autres secteurs connexes comme l’environnement, la santé, la commercialisation, etc.
La ruée vers le Salon de l’Agriculteur n’est pas un vain investissement. Nombre d’États émergents africains en profitent annuellement pour arracher des partenariats fructueux en magnifiant les avantages de spécificités agricoles. Le Mali n’est pas en reste et la tradition a été respectée au pied de la lettre par l’Officie du Niger. Symbole de la gloire agro-économique de toute une nation, l’ON y est visible depuis plusieurs années par un stand haut de gamme, vitrine très attractive des richesses et potentialités de l’agriculture malienne, de la diversité de ses filières ainsi que des expériences et expertises dans le domaine de l’aménagement agricole.
L’édition 2017 aura été un baptême du feu pour le PDG Mamadou M’Baré Coulibaly qui, pour drainer les investissements vers le Mali et inciter les partenaires à miser dans son accompagnement , s’est personnellement déployé pour le présenter sous ses facettes les plus enviables en termes de perspectives et d’opportunités et en tant que maillon essentiel du secteur agricole malien.
Fondé par l’administration coloniale en 1932 puis nationalisé au lendemain de l’indépendance, l’Office du Niger correspond à la partie occidentale du Delta central nigérien. Initialement conçu l’aménagement de 960 000 hectares – dont 510 000 hectares pour la culture du coton et 450 000 celle du riz, sa restructuration en 1994 a encadre ses missions dans les domaines que sont la gestion de l’eau, la maintenance des aménagements, la maîtrise d’ouvrage déléguée pour les études et le contrôle des travaux, l’entretien des infrastructures primaires, la gérance des terres. S’y ajoutent également l’appui-conseil et l’assistance aux exploitants des terres aménagées, leur approvisionnement en intrants et en matériels agricoles. Telle était la substance de la brillante présentation qu’en a fait Mamadou M’Baré Coulibaly, qui a insisté particulièrement sur la dimension des terres aménagées et exploitées à partir du barrage de Markala, soit 118 148,80 hectares pour une production rizicole estimée à 708 420,62 en 2016. Même performance pour les aménagements afférents aux cultures maraichères et de diversification avec une production pour la même période de 303 267,95 tonnes. Des avancées dues en grande partie à l’abondance hydraulique du barrage de Markala dont le relais est assuré en période de décrue par Sélingué, a indiqué le PDG M’baré
– Un pôle de croissance économique, des atouts et des opportunités d’affaires
Le Contrat-Plan 2014/2018 pour lutter contre la pauvreté au Mali est signé le 12 février 2014 entre l’Etat, l’Office du Niger et les exploitants agricoles, a pour objectif global de contribuer à la sécurité alimentaire et une croissance économique accrue. Pour ce faire, il table sur l’aménagement de 65 550 hectares de nouvelles terres pour la production de riz et la réhabilitation de 25 599 hectares d’aménagement existants, mais aussi sur l’interconnexion électrique en vue favoriser l’implantation des unités de transformation, la disponibilité des produits à transformer (tomate, riz, pomme de terre, échalote oignon…) ainsi que la garantie juridique pour les terres. Autant d’atouts et éléments de motivation développés par le PDG de l’Office du Niger lors de son offensive de charme en direction des investisseurs de tous horizons et au cours de laquelle l’accent a été mis sur l’expérience probante d’investisseurs privés de référence de l’agro-industrie à l’échelle nationale.
– Un futur programmé
Dans son agenda d’aménagement de l’Office du Niger de 2008, étendu sur l’horizon 2020, le gouvernement malien a prévu d’aménager 120 000 ha et de porter la superficie irriguée à 200.000 hectares en vue de promouvoir les exploitations agricoles, familiales et les investisseurs privés. De nombreux autres protocoles d’accord afférents à la mise en œuvre de projets d’aménagement à l’Office du Niger ont été passés entre le Gouvernement du Mali et ses Partenaires Techniques et Financiers. On peut citer entre autres le projet d’aménagement hydroagricole de 100 000 ha dans le système hydraulique du Méma, l’ouverture du 3è bief du Fala de Molodo et de dragage du 2è bief du Fala de Molodo, le projet d’aménagement hydroagricole du système hydraulique du Farimaké, du système hydraulique du Kokéri, de l’élargissement du Canal du Macina et de dragage du Fala de Boky Wèrè, du projet d’aménagement hydroagricole de 10 000 ha dans le casier de Soumouni et du projet Nouveaux Villages Agricoles dans le casier de M’Béwani.
– De réelles perspectives d’émergence
A terme, la nouvelle administration de l’Office du Niger, sous l’égide du PDG M’Baré, nourrit de grandes ambitions en perspective déclinées dans les objectifs suivants : transformer la zone en agropole de Ségou, accroitre la production végétale et animale, développer le partenariat public-privé, améliorer l’habitat rural, instaurer une pension de retraite pour les producteurs, installer des usines de conservation et de transformation des produits maraichers, développer la pisciculture en cages flottantes, etc. Mais une autre perspective réside sans doute dans la main-tendue du PDG à la diaspora malienne que Mamadou M’Baré Coulibaly a associée à la volonté politique inébranlable des hautes autorités, à travers le président de la République, de faire l’Office un instrument pour la souveraineté alimentaire et un pôle d’opportunités économiques qui repose essentiellement sur le contrat-plan triparties ‘’Etat-ON-Exploitants Agricoles’’, dont l’objectif est de contribuer à la sécurité alimentaire et d’atteindre un niveau de croissance susceptible de baisser la courbe de la pauvreté au Mali.
Amidou Keïta
Source: Le Témoin