C’est en décembre 2016 qu’apparaît le groupe Ansarul Islam, lorsque son chef, l’imam Ibrahim Malam Dicko, revendique l’attaque de Nassoumbou. Ses fidèles se déplacent régulièrement de part et d’autre de la frontière entre le Burkina et le Mali ; localités maliennes de Douna et Selba sont leurs bases arrières, mais ses combattants apparaissent aussi régulièrement dans la province de Soum, au Burkina.
Né vers 1970, Ibrahim Dicko est un Peul de nationalité burkinabée, originaire de la commune de Soboulé, dans le nord du pays, près de la frontière malienne. Arrêté par l’armée française fin 2013 au cours de l’opération Serval, il est remis aux Maliens, incarcéré à Bamako, puis libéré en 2015.
La branche burkinabée d’Ansar Dine ?
Ibrahim Dicko regagne ensuite Djibo, au Burkina Faso, où il fonde l’association islamique Al Irchad tout en distillant ses idées radicales à la mosquée et sur une radio locale. Une partie de ses fidèles se désolidarise rapidement, effrayée par son discours extrémiste, mais d’autres le suivent, formant un petit groupe armé qui prend le maquis dès décembre 2016.
Lié au prédicateur radical malien Hamadoun Koufa, Ibrahim Malam Dicko partagerait son ambition de récréer un grand royaume peul dans la région ; l’imam est également proche des combattants de l’ex-Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Celui qui se dit “commandeur des croyants” et “guide d’Ansarul Islam” pourrait donc être à la tête la branche burkinabée d’Ansar Dine.
Les renégats éliminés
Le 1er janvier, les hommes de Dicko mènent une expédition punitive contre deux anciens membres du groupe. Ayant pris leurs distances du groupe radicalisé, ils constituaient des informateurs potentiels auprès des autorités burkinabè. Le premier, un imam de Tangomayel, est abattu par des hommes armés en début de soirée. Selon nos confrères de RFI, il avait tenté de convaincre certains jeunes d’abandonner le groupe d’Ibrahim Dicko. Le second rénégat, lui, a été grièvement blessé. Depuis, le groupe menace de représailles contre tous ceux qui collaboreraient, contre eux, avec les forces de sécurité.
Source: TV5 Afrique