Les chefs d’Etat-major des pays membres du G5 Sahel (Mali, Niger, Mauritanie, Algérie et Tchad) ainsi que leurs partenaires français, russes étaient réunis hier à l’Hôtel Salam pour finaliser le concept stratégique de la force conjointe de l’organisation. La cérémonie d’ouverture était présidée par le chef d’état-major général des Armées du Mali, le général de division Didier Dacko.
Au terme de leurs travaux, les participants ont bien défini le contexte et la situation sécuritaire actuelle, le volume et le mandat de la future force, les directives politiques pour ensuite dégager des déclinaisons stratégiques et opérationnelles pertinentes. Aussi, le document soumis à leur appréciation contient deux annexes portant sur la logistique et les règles d’engagement.
Situant le contexte de la rencontre, le général de division Didier Dacko dira que les forces opérant dans la zone Sahel ont déjà payé et continuent de payer un lourd tribut dans la lutte contre le terrorisme, qui, au demeurant, n’épargne pas les populations. Il a rappelé que lors de la conférence des chefs d’Etat du G5 Sahel en novembre 2015 à N’Djamena, il a été décidé de la création d’une force conjointe. Aussitôt, des experts ont été mis au travail et les premières conclusions ont été présentées au comité de défense et de sécurité des chefs d’Etat-major en mai 2016 à Bamako. Les conclusions de ces travaux ont dégagé deux options : les Opérations militaires de coopération transfrontalière (OMCT) plutôt statiques et la projection de force dans l’espace G5 Sahel. L‘un des objectifs du G5 Sahel est de venir en complément aux actions en cours dans le Sahel à travers le savoir-faire et le partenariat à tous les niveaux. Il a vocation de réflexion et de coordination politique et technique des activités à dimension régionale de ses Etats membres, et des différentes stratégies Sahel afin d’accroître l’attention portée aux zones enclavées et transfrontalières, moins bien desservies par les services publics des Etats. Tout en inscrivant ses actions en cohérence avec les autres organisations régionales et son environnement proche dans un esprit de complémentarité et de subsidiarité.
Le G5 Sahel s’est doté d’un Programme d’investissements prioritaires pour la période 2015-2017, avec des projets structurants dans les domaines de la sécurité, de la résilience, des infrastructures et de la gouvernance. Il est en train de formuler sa stratégie pour le développement et la sécurité déclinée en plans d’actions pluriannuels. Stratégie qui se veut la synthèse de toutes les initiatives au profit des Etats membres du G5 Sahel et leurs points de convergence, dans un souci de complémentarité, de synergie et de cohérence dans l’action, tout en s’inspirant fortement des engagements internationaux, des politiques et stratégies adoptés par les Etats concernés.
Cette stratégie est le fruit de la conjugaison des efforts dans la réflexion, du consensus dans l’action pour aller à l’essentiel en vue de contribuer de manière significative à la résolution des multiples défis qui se posent au Sahel, dans un contexte sécuritaire, économique, humanitaire et environnemental en perpétuelle mutation. La Stratégie pour le développement et la sécurité du G5 Sahel servira à mieux coordonner les interventions, à optimiser les résultats et à définir les orientations opérationnelles nécessaires pour le renforcement du partenariat.
Les pays du G5 Sahel ayant pris conscience des défis sécuritaires et de développement qui se posent à eux, ont décidé de se mettre ensemble pour lutter contre la désertification, l’insécurité alimentaire, la migration illégale de la jeunesse, la pauvreté sous toutes ses formes, les effets du changement climatique, le mal développement et la mauvaise gouvernance, le terrorisme et les crimes organisés.
A. DIARRA
Source: L’Essor