La création d’un nouveau pôle de l’opposition de Gauche républicaine et démocratique a mis à nu l’entente de façade que semblait afficher l’opposition.
Pour constituer une force politique au sein de l’opposition déjà en débandade, cinq autres partis viennent de signer une convention pour constituer le nouveau pôle politique de la gauche républicaine et démocratique. Il s’agit d’Amadou Tiéman Sangaré de l’Union pour la paix et la démocratie (UPD) ; Daba Diawara du Parti pour l’indépendance, la démocratie et la solidarité (Pids) ; Modibo Sidibé du Parti pour la révolution, la démocratie et le développement du Mali (Prddm) ; Moussa Sissoko du Front uni pour l’alternance et le changement (Fuac) et de Modibo Sidibé des Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (Fare-An Ka Wuli).
Une opposition qui a tout l’air d’être un vrai panier de crabes. En témoigne la création d’un nouveau regroupement. A y voir de près, le statut de chef de file de l’opposition accordé à Soumaïla Cissé constitue la pomme de discorde entre les acteurs politiques. Une attribution qui a provoqué une fissure au sein de l’opposition, virant même à des règlements de compte.
En effet, Modibo Sidibé des Fare Anka-Wuli ne le clame pas haut et fort, mais l’homme avait de forte ambition pour ce poste. Pour manifester son mécontentement, il se faisait rare aux manifestations de l’opposition républicaine et démocratique. Depuis, le leader des Fare Anka Wuli militait au sein d’un front anti-Soumi, en vue de ne pas laisser le champ libre à ce dernier de briller de tout feu.
Selon nos informations, son parti n’a pas été informé des critères de nomination des membres du cabinet du chef de file de l’opposition. Du coup, ce fut une belle aubaine ou une excuse pour quitter définitivement ce front démocratique et républicain dirigé par Soumaïla Cissé, député URD élu à Niafunké. Mais, en réalité, tout le monde savait que des tractations étaient en coulisses pour former un troisième front d’opposition contre le président IBK en 2018.
Pour les initiateurs, l’objectif de ce nouveau front est de proposer une autre façon de gouverner et de faire la politique. Et pour affaiblir cette opposition en laquelle il ne se reconnaissait pas trop, il a préféré créer un nouveau bloc politique. En tout état de cause, avec cette stratégie de se constituer en bloc pour préparer la présidentielle de 2018, les opposants maliens viennent de prouver une fois encore leur manque de maturité politique. Ce que nombre d’observateurs reprochent à ces leaders politiques. Toutes ces querelles de chapelle pourraient bien profiter au pouvoir qui aura le temps de souffler, après avoir longtemps été la principale cible d’une opposition qui semblait afficher, jusqu’à une période récente, une unité de façade. Alors qu’en réalité, elle a tout l’air d’un panier de crabes. C’est ce qu’elle vient d’ailleurs de prouver par la création d’un nouveau bloc de l’opposition qui aura finalement fait plus de « mal que de bien » à l’opposition qu’au pouvoir en place.
Paul N’GUESSAN
Source: Le Prétoire