12, 13, 15 morts ou plus, difficile de déterminer exactement le nombre des victimes enregistrées dans les rangs de nos forces de défense et de sécurité. Dimanche 5 mars, dans la matinée, des hommes armés avaient, en effet, attaqué un camp militaire dans la localité de Boulkeissy, près de la frontière du Burkina Faso. Les autorités ont, dans un laconique communiqué, adressé aux familles des victimes leurs condoléances tout en condamnant la barbare attaque. On l’aura constaté, les drapeaux ne furent pas mis en bernes, le deuil national n’étant pas décrété. N’était – ce pas alors gravissime ? Tout indique pourtant à le croire. Quelques jours après, un site d’informations, ANI, basé en Mauritanie voisine, publia un communiqué de revendication de l’attaque. Le communiqué, à en croire le confrère, porte la marque de ” JamaatNoorat El Islam OualMouslimine “, nouvelle alliance terroriste encore dirigeé par Iyad Ag Ghali. La création de cette alliance avait été annoncée le 2 mars dernier. En allégeance avec al – qaida au Maghreb islamique (Aqmi), elle serait une ex – croissance de Daesh, état islamique, dans le Sahel. C’est dire donc, qu’après le Nord, Iyad avance ses pions désormais vers le sud. Ouvrez – bien vos yeux, chères autorités de la République !
Autorités intérimaires :
Statu quo à Tombouctou
Après avoir cédé la présidence de l’autorité intérimaire de Kidal au sinistrement célébre Hassane Ag Fagaga, une véritable capitulation, les pouvoirs publics peinent à s’occuper des régions de Tombouctou et Taoudénit. Depuis une dizaine de jours, déserteurs de l’Armée et narco – trafiquants bloquent le processus. Côté congrès pour la justice dans l’azawad (CJA), c’est le colonel Abass Ag Mohamed Ahmad, déserteur de la trempe de Fagaga, qui mène la danse. Plus grave, le maire de la commune de Salam, Mohamed Taher, et son compère Dina Ould Daya, plusieurs fois cité dans les trafics, ont également repris les armes et s’opposent à l’Etat.
Puisque la région de Kidal a été ” offerte ” au colonel déserteur Hassane Ag Fagaga et à la CMA, par le gouvernement dans son impuissance avec la complicité de la communauté internationale, le colonel Abass et les siens voudraient, à leur tour arracher Taoudénit et Tombouctou.
D’où l’impasse !
Bilal Ag Acherif au Tchad :
Un rebelle chez Déby
Il est à la fois responsable politique et militaire du mouvement national pour la libération de l’azawad (MNLA). Il l’est l’un des porte – paroles des bandits armés. Signataire à Bamako de l’Accord de paix, il est considéré jusque – là, par beaucoup de Maliens, comme étant le ” pion ” de l’ex – président du Burkina, Blaise Compaoré. Il, c’est Bilal Ag Chérif, rebelle depuis les années 90.
Vendredi dernier, il se trouvait au Tchad, auprès du Président Idriss DébyItno. Selon la presse internationale, le rebelle malien serait parti demander au Chef de l’Etat du Tchad de s’impliquer pour le retour définitif de la paix au Mali. Est – ce sincère ?
Tout le monde sait qu’en 2013, le Président Déby n’avait pas hésité à envoyer ses troupes dans notre pays en plein désarroi. A l’époque, le Mnla avait disparu des écrans radars car il avait été laminé par les forces islamistes du Mujao à Gao, Aqmi et Ansar Eddine à Kidal et Tombouctou. De cette date à nos jours, le Tchad a consenti beaucoup de sacrifices au Mali. S’il est vrai que le Mnla s’inscrivait dans la dynamique de paix, le gouvernement ayant déjà fait preuve de cela, pourquoi ne pas conjuguer alors les efforts ? Un appel solennel dans ce sens au gouvernement serait le bienvenu. Ce dernier ne manquerait pas de s’assumer puisque fort du soutien et du Tchad et du Mnla. Sinon, c’est de la poudre aux yeux.
Rassemblés par B. Koné
Source: Le Malien