Si un leader politique surprend le monde d’aujourd’hui, ce n’est ni le Président américain Donald Trump à travers ses décrets sur l’immigration, ni du Premier Ministre du britannique :Theresa Mayavec le Brexit, mais le roi Mohamed VI du Maroc.
La première surprise,c’est suite au 28ème sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba en Ethiopie, que le Royaume chérifien du Maroc a fait son retour spectaculaire au sein de la grande famille de l’organisation panafricaine : l’Union Africaine, trente-trois ans après son départ, pour marquer son désaccord sur le dossier du Sahara occidental.
Ensuite, après plusieurs mois de tensions dans la région de Guerguerat, à l’extrême sud-ouest du Sahara occidental, Le royaume du Maroc a procédé, à un retrait unilatéral de la zone de Guerguerat, à la frontière avec la Mauritanie . Un retrait qui va permettre d’apaiser le climatde tension dans ces quelques kilomètres de no man’s land, théâtre d’un face-à-face tendu entre Rabat et les indépendantistes du Front Polisario.
Comme si tout cela ne suffisait pas, sa Majesté le Roi du Maroc vient encore de nous surprendre lors de sa récente visite dans l’espace CEDEAO, et spécifiquement au Liberia en informant Ellen JohnsonSirleaf,la Présidente du Liberia et Présidente en exercice de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de sa volonté d’adhérer à cet ensemble régional en tant que membre à part entière.
Aujourd’hui, si un événement social, politique, économique, et culturel mérite qu’on s’y arrête et qu’on y réfléchisse très sérieusement ; c’est bien cette demande d’intégration marocaine à la CEDEAO, sujet qui fait aujourd’hui l’objet de débat et de polémiqueet qui doit attirer l’attention de tout africain patriote.
Le continent africain qui a été pendant longtemps victime de la colonisation et de la balkanisation, doit aujourd’hui se remettre en cause contre les effets collatéraux de cette injustice occidentale. Ces frontières, héritées de la balkanisation, ne doivent plus être des freins au développement de l’Afrique. Pour preuve ; l’Afrique noire et l’Afrique blanche arabe ont toujours vécu en parfaite symbiose depuis des siècles : les Almoravides, Tombouctou… le Maroc doit être accueillir par nos chef d’états au sein de la CEDEAO comme membre de la grande famille africaine, et cela en raison de plusieurs facteurs.
D’abord, le Maroc entretient des liens institutionnels avec la CEDEAO à travers son Statut d’Observateur obtenu depuis plusieurs années.À ce titre, le Maroc a participé à de nombreuses réunions de l’Organisation, et apporté sa contribution à ses activités, notamment dans les domaines liés à la paix et à la stabilité. Ainsi, le Royaume a participé à des opérations de maintien de la paix dans la région (notamment en Côte d’Ivoire) et aux efforts de médiation pour la résolution des conflits (médiation dans la crise des pays du Fleuve Mano ; contribution à la résolution de la crise institutionnelle grave en Guinée en 2009-2010 ; contribution à la stabilisation de Guinée Bissau …). Le Royaume a, de même, entrepris des actions de solidarité avec les pays de la région, notamment durant la période de la pandémie d’Ebola et face aux catastrophes naturelles que certains pays ont connues. Ce pays a en outre initié avec les pays de la CEDEAO des projets structurants, comme le Gazoduc Maroc-Nigeria à travers les pays de la région et la promotion d’un Espace Nord-Ouest Africain comme espace de stabilité et développement.
Nous ne pouvons clore ce chapitre sans citer leprojet de sauvegarde et de valorisation de la Baie de Cocody, portant sur la dépollution du site de la lagune Ebrié, et son aménagement paysager, la protection contre les inondations, la construction d’ouvrages hydrauliques, la réalisation d’aménagements routiers, et la construction d’un viaduc haubané, symbole d’une Côte d’ivoire émergente
Cette démarche pour l’intégration du Marocvient couronner les liens forts aux niveaux politique, humain, historique, religieux et économique avec les pays membres de la CEDEAO.Ces liens se sont renforcés au cours des dernières années à travers les 23 Visites Royales dans 11 pays de la région. Plusieurs centaines d’accords conclus au cours de ces visites royales ont donné une impulsion forte à la coopération bilatérale avec les 15 pays membres de l’Organisation.
Sur le plan de la migration clandestine, le Roi Mohammed VI a ordonné que les titres de séjour passent de 1 à 3 ans de validité, répondant ainsi à l’une des principales revendications des associations de défense des migrants.
En ce qui concerne mon pays : le Mali où sa Majesté le Roi Mohammed VI jouit d’une grande popularité, le royaume chérifien a déployé beaucoup d’efforts avec beaucoup de projets économiques, religieux par la formation de centaines d’imams et infrastructures sanitaires
Concernant ce dernier volet (infrastructures sanitaires), seulement, il y’a deux semaines, le Maroc a procédé à l’inauguration de la “Clinique périnatale Mohammed VI de Bamako” sise à Sébénicoro. Cet hôpital Moderne et intégrée va contribuer à la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale en mettant l’accent sur la gestion des problèmes de néonatologie.Cette structure sanitaire dispose de nombreux services, à savoir les soins intensifs et réanimations pour les mères, la réanimation néonatale (cas graves nécessitant ventilation artificielle), et la néonatalogie, une radiologie avec radio conventionnelle ultra-sons et scanner, d’une angiographie, d’un laboratoire spécialisé, de deux blocs opératoires, de quatre salles d’accouchement, d’une salle d’accueil pour les familles accompagnatrices. En voici un bel exemple de partenariat gagnant-gagnant, decoopération gagnant-gagnant et de surcroit sud-sud.
Avec de tels financements et participations au développement de la sous-région, comme simple observateur, son intégration définitive fera plus de bonheur dans le cadre d’un partenariat fécond sud-sud pour les pays de la CEDEAO.L’adage de chez nousillustre cela à merveille: « A peine le champ labouré, vous y ramassez neuf œufs de perdrix ! Prenez garde si vous ne voulez pas risquer d’avoir un champ de perdrix d’ici la fin des labours ».
Pour le bonheur des populations, et faisant fi des barrières frontalières, procédurales et balkaniques, la société civile souhaitel’intégration du Maroc à l’espace CEDEAO. Ahlan Wassahlan Sa Majesté, vous êtes chez vous.
Mohamed KIMBIRI – AISLAM
Haut Conseil Islamique du Mali
Source: Le Républicain