En principe, c’est ce mercredi matin que le procès opposant l’Assemblée nationale du Mali au journal Le Figaro du Mali s’ouvre au tribunal de grande instance de la commune I du district de Bamako sis à Boulkassoumbougou. Au cours du mois de février dernier, trois plaintes (Assemblée nationale, Issaka Sidibé, président de l’Assemblée nationale et Djénébou Coulibaly, secrétaire à l’Assemblée nationale du Mali) ont été déposées auprès du tribunal de la commune I du district de Bamako contre le directeur de publication du journal Le Figaro du Mali, Ammy Baba Cissé pour « diffamation et atteinte à l’honneur et à la dignité de Issaka Sidibé, douanier à la retraite ». Ces différentes plaintes font suite à la publication d’un article dans le journal Le Figaro du Mali le 7 février 2017, mettant en cause la moralité du Président de l’Assemblée nationale, l’honorable Issaka Sidibé. Très serein, le journaliste Ammy Baba Cissé, de son côté dit avoir « les preuves » de ce qu’il a avancé dans son journal.
L’Affaire de mœurs à l’Assemblée nationale a fait couler beaucoup d’encre et de salive au Mali. Pour preuve, il y a eu des communiqués de soutien du Comité syndical de l’Assemblée nationale et celui du Bureau du parlement, la marche de soutien effectuée le mercredi 15 février 2017 à Koulikoro et le sit-in des membres de l’Association des secrétaires et attachés de direction étaient le jeudi 16 février 2017 devant l’Assemblée nationale du Mali pour « soutenir l’honorable Issaka Sidibé et la secrétaire Mme Konaté Djénébou Coulibaly ». « Nous sommes et restons solidaires de toutes les actions qui seront enclenchées à tous les niveaux pour que justice soit rendue et de façon transparente à toutes les victimes innocentes de cette cabale et pour l’honneur de notre pays », déclarait, durant le sit-in, la présidente de l’Association des secrétaires et attachés de direction, Mme Bocoum Salimata Ouattara. C’est d’ailleurs au cours de ce sit-in que la presse a appris que trois plaintes ont été déposées au tribunal de la commune I du district de Bamako contre le directeur de publication du journal de publication du journal Le Figaro du Mali, Ammy Baba Cissé. Il s’agit de la plainte de l’Assemblée nationale, celle de l’honorable Issaka Sidibé, président de l’hémicycle et de la plainte de la secrétaire, Mme Konaté Djénébou Coulibaly. Ces différentes plaintes interviennent après un article de presse paru dans l’hebdomadaire Le Figaro du Mali le mois passé. Dans le N°12 du journal Le Figaro du Mali en date du 07 février 2017, un article mettait en cause le président de l’Assemblée nationale dans une affaire de mœurs. De son coté, le journaliste Ammy Baba Cissé, dit être serein et détenir «les preuves» de ce qu’il a avancé dans son article.
Tous les yeux sont donc braqués sur le tribunal de grande instance de la commune I du district de Bamako qui est chargé de trancher l’affaire.
Le procès en question s’ouvre ce mercredi matin à partir de 8 heures. Tout en défendant la liberté de la presse, des patrons des associations de presse (Maison de la presse, Assep) reconnaissent le droit de tout citoyen de porter plainte, s’il s’estime lésé. Par contre d’autres prônent le dialogue entre les parties pour mettre fin à cette affaire. C’est le cas de l’Union Nationale des journalistes du Mali (UNAJOM). « Nous suivons ce procès très attentivement. L’Unajom a souhaité la négociation parce que dans cette affaire, il n y a pas de gagnant. Et moi je crois qu’il n’est jamais trop tard pour entamer la voie de la négociation », a souligné le président de l’UNAJOM, Fakara Faïnké, contacté par Le Républicain. Dans une déclaration signée le 14 mars 2017 par son président Boukary Daou, le Réseau Média et Droits de l’Homme (RMDH), plaide pour un retrait de la plainte. Le RMDH demande aux plaignants (l’Assemblée Nationale, le président de l’AN Issaka Sidibé, la secrétaire du président de l’AN, Djénébou Coulibaly), de retirer leur plainte contre le journaliste Ammy Baba Cissé pour « diffamation, atteinte à l’honneur et à la dignité de l’honorable Isaka Sidibé » et de privilégier les voies de dialogue favorables à une bonne entente entre les composantes vives de la nation.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain