A cause de l’incompétence et l’insouciance des gouvernants actuels, notre pays le Mali est paralysé. Le front social est en perpétuelle ébullition. Presque tous les syndicats de tous les corps ont observé une grève. Après les magistrats, ce sont les médecins et les enseignants qui reviennent à la charge.
Le monde de l’éducation nationale de base est encore parti pour une autre grève. Cette fois ci, le collectif des syndicats de l’enseignement fondamental a placé la barre très haute. Il s’agit d’un arrêt de travail de 216 heures, allant du lundi 13 au vendredi 17 et du lundi 20 au jeudi 23 mars, avec rétention des notes. Cette grève est la conséquence de non satisfaction d’un certain nombre de doléances posées sur la table de négociation. Parmi ces doléances, il faut noter le ralliement des salaires des enseignants maliens avec ceux des pays de la sous-région, le statut particulier de l’enseignant, le plan de carrière de l’enseignant…
Le premier préavis de grève du collectif des syndicats signataires avait été suspendu à la veille du sommet Afrique France, tenu les 13 et 14 janvier derniers. La suspension avait été conditionnée à la mise en place d’une commission de traitement desdites doléances. Malheureusement avec cette nouvelle grève du monde de l’enseignement, on comprend que de la dernière suspension du mot d’ordre à maintenant, rien de concret n’a filtré de cette commission.
Le monde de l’enseignement n’est pas le seul à aller en grève. Si du côté des enseignants la durée de la grève est déterminée, dans le monde de la santé, les agents de santé observent une grève illimitée depuis la dernière semaine. Quand il y’a grève illimitée c’est parce qu’il y’a eu des séries de grèves non abouties. Ce qui veut dire que, du côté des hommes en blouse blanche, beaucoup de tractations et de négociations ont été faites. Et de cette grève illimitée en cours, c’est un bras de fer engagé entre le syndicat de la santé et le gouvernement. L’idée de la grève illimitée, les hommes en blouse blanche ont appris cette leçon avec les magistrats. Les hommes de droits furent les premiers cette année à oser pratiquer cette ultime solution. Face à l’incapacité des gouvernants à trouver un point d’accord avec les syndicats des magistrats, des hautes personnalités du pays se sont investies pour que les magistrats retournent dans les tribunaux.
Finalement, il revient de se poser des questions à savoir pourquoi tant de grèves au Mali ? Sans trop se plonger dans l’histoire, le régime IBK semble être celui sous lequel il y a eu autant de grèves. En réponse à cette question, il est facile de comprendre qu’il y’a une absence totale de confiance entre le pouvoir en place et son peuple. Le gouvernement du Mali n’a plus la solution aux demandes du peuple. Pourtant au regard des doléances posées par ci par là, toute la gestion n’est pas que financière. Il y’a aussi et surtout une bonne politique de communication qui doit accompagner les processus de négociations. Et c’est cette stratégie qui manque au gouvernement malien dans les négociations. Par ailleurs les ministres confrontés ou soumis aujourd’hui aux grèves semblent être des gens de mauvaise foi, des arrogants incapables d’écouter les autres. Tel est le cas du ministre de l’Education Barthélemy Togo. Un ministre qui multiplie par zéro les syndicats de l’enseignement.
En tout cas, il faut trouver une solution à cette situation de grève qui ne fait que détériorer le système de développement du Mali. Cela ne peut se faire tant que le gouvernement du Mali n’est pas composé d’hommes crédibles et humbles qui sont capables de se plonger dans un long processus de négociation.
Guedjouma
Source: Le Démocrate