Le front social connait une agitation sans précèdent avec une succession de préavis de grèves et de grèves qui touchent pratiquement tous les secteurs. Ainsi, plusieurs syndicats nationaux, notamment la santé, l’éducation sont en grève. Conséquence : ces deux secteurs sont paralysés depuis le début de la semaine. Aujourd’hui, l’évidence est là. Les autorités en charge du travail semblent incapables d’instaurer le dialogue avec ses partenaires sociaux pour éviter cette cascade de mouvements préjudiciables au pays.
Le Mali va Mal. La preuve ? En plus de l’insécurité qui gagne l’ensemble du pays, le front social s’agite dans tous les sens. Depuis le début de cette semaine, les structures sanitaires (hôpitaux, centre de santé) sont paralysés, suite au mot d’ordre de grève illimitée du syndicat de la santé. Dans les hôpitaux, le mouvement est fortement ressenti par les patients qui ne savent plus à quel saint se vouer. A l’opposé, le gouvernement, incapable de cerner la crise, affiche un silence coupable face au drame en cours. Mépris ou laxisme ? Si ce n’est l’un, c’est certainement l’autre. Dans aucun pays au monde, un gouvernement responsable ne se comporte de la sorte.
Au même moment, des milliers de scolaires sont dans la rue ou à la maison à cause de la grève de 9 jours décrétée par six syndicats de l’enseignement fondamentale et du secondaire.
Là également, le régime d’IBK n’arrive pas à gérer un front scolaire qui a déjà engendré plusieurs mouvements de débrayages. Cette fois-ci, les enseignants ont décidé d’abandonner les classes pour protester contre le « non-respect des engagements pris » par le gouvernement. C’est dire qu’il existe actuellement un véritable problème entre le gouvernement qui prend des engagements à tout vent, et ses partenaires sociaux. Voilà, comment l’Etat est géré !
Autre problème ? C’est l’incapacité notoire du ministère du travail et de la fonction publique à apporter des solutions idoines à la forte demande sociale. C’est pourquoi, chaque syndicat a décidé de se faire attendre et de se mettre en mouvements. S’y ajoute, qu’avec le silence des centrales syndicales (Untm et Cstm) face aux revendications des travailleurs, les syndicats nationaux ont pris le relai. Ce qui explique, en partie, toutes ces grèves enregistrées depuis un certain temps. En clair, chaque syndicat entend être maitre du sort de ses syndiqués face à un gouvernement visiblement débordé de toutes parts.
Sambou Diarra
Source: L’Aube