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Gouvernance sous IBK : La Vision d’IBK est-elle celle du Peuple Malien ?

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Homme d’Etat, Kankélétigui, Petit fils de Soudiata. Manika Bourama, le Messie pour le Mali, Homme d’honneur, homme de valeur, voilà des qualificatifs, diffusés partout pendant la campagne électorale de 2013. A ces qualificatifs sont venus s’ajouter les slogans : Le Mali d’abord, l’honneur et la dignité du Mali, je ne négocierai pas avec des hommes en armes, Kidal sera au bout de trois mois dans le giron malien. Une fois au pouvoir grâce à des cartes NINA volées ou frauduleusement utilisées avec la complicité du Ministère de l’administration territoriale et  du CNRDRE, au bout de trois mois, les maliens se sont rendus compte que tout cela n’était que du bluff.

Les maliens ont compris qu’ils n’avaient pas à faire avec le même Homme d’Etat connu lorsqu’il était Premier Ministre de 1994 à 2000. Comme le dit le philosophe socrate : On ne se lave pas deux fois dans le fleuve. La seconde fois,  trouve que le potentiel en Hydrogène a changé . La première déception a été la nomination des membres du premier gouvernement de l’ère IBK lorsque plus du tiers avait des relations familiales avec IBK. Ce sont les membres de la famille qui ont le plus été récompensés, au détriment de l’expérience et de l’engagement pour le Mali. Le résultat ne s’est pas fait attendre  dans la mesure où ils ont été les auteurs des premiers scandales  de corruption, de concussion, de gabegie et de népotisme  dans les affaires d’Achat de l’Avion présidentiel et des équipements militaires. Une des conséquences de cette pratique mafieuse a été la suspension de l’aide de la Banque Mondiale au Mali jusqu’au remboursement de l’argent carotté dans le budget d’Etat par la jeune MAFIA naissante et la nouvelle oligarchie aux ordres du fils de la terre et du ciel.

La deuxième déception a été la signature d’un accord qui donne une autonomie déguisée aux Régions du Nord, surtout Kidal, centre de gravité  de toutes les rébellions sécessionnistes depuis 1960. Cet accord a été négocié sous la pression de la France et de la Communauté Internationale contre  l’avis du peuple malien, des forces vives de la nation.

La conséquence de cette pratique a été qu’il y a eu deux armées, deux Etats, deux drapeaux, deux types de justice, deux types de citoyens (celui du sud et celui de Kidal) sur le  même territoire national. Le régime accusé d’être impliqué dans des affaires pas trop claires avec l’homme d’affaire corse Tomy Michel, a préféré livré le pays à la France, afin que ses casseroles ne soient pas connues des maliens.

D’abord le Président IBK a dit qu’il ne connaissait pas Tomy Michel,mais coincé par  les révélations de certains  journaux français, il a fini par reconnaitre qu’effectivement Tomy est un ami à lui. Sur les 13 pages d’observations faites par les forces vives de la nation sur le projet d’accord aucune n’a été prise en compte dans le document final. Des lignes rouges avaient été établies selon IBK. Mais le comble a été qu’aucune consigne claire  n’avait été donnée à la délégation pour que le Rubicon ne soit pas franchi. La délégation malienne est restée bouche bé  sans observations sur les différents  chapitres du projet d’accord. C’est ainsi que cet accord a livré le Mali aux groupes armés du nord, parmi lesquels des trafiquants de drogues, d’armes de guerre et de contrebandiers.

Kidal qui faisait parti du giron malien lorsqu’IBK venait au pouvoir, huit mois après a échappé au pouvoir central par sa maladresse. Après avoir tout accepté dans l’accord contre les intérêts du Mali uni, le Président IBK a accepté des amendements  à l’Accord après avoir prononcé devant le peuple malien que les négociations étaient terminées. Nous citerons nommément l’entente du 5 juillet 2015, relative aux autorités intérimaires, une histoire inventée pour que l’administration malienne soit disqualifiée au nord. Ce fait constitue la troisième déception du peuple malien.

La quatrième déception  a été qu’aucun   gouverneur n’a été nommé pour  les neuf autres régions créées en 2012 par le Président bâtisseur ATT. IBK a eu peur des autorités françaises en ne rendant pas opérationnel les nouvelles régions qui ont été pourtant créées par le même décret qui a créé Taoudéni et Ménaka.

La cinquième déception vient du fait que la constitution va désormais se conformer à l’Accord qui divise le Mali. Ce sont, les notables rebelles illettrés, bédouins  et enturbannés qui viendront meubler le futur SENAT, au détriment de ceux du sud. Les rebelles sont dans leur droit, car ils le disent à qui veut l’entendre que pour avoir ses droits il faut prendre des armes.

La sixième déception est le fait que 4,7 milliards de F CFA seront dépensés pour donner l’eau et l’électricité aux populations de Kidal qui ne se reconnaissent pas encore dans le Mali. Le contribuable des régions du sud travaille pour Kidal et continuera de le faire. Pendant au moins 10 ans, le tiers du budget ira aux régions du nord pour les développer et les amener au même niveau que la ville des Niaré et des Touré qui est Bamako.

La septième déception est le fait que la situation d’insécurité généralisée au Mali ne semble aucunement préoccuper notre Président. Il s’accommode avec ce climat de ni guerre, ni paix, et sans Etat. Même les gouverneurs nommés récemment sont une imposition des Kidalois aux autres régions. C’est ce que Tombouctou n’a pas  accepté pas.

La huitième déception c’est la violation de la constitution lorsqu’il entame la procédure de révision constitutionnelle au moment où le Mali est en situation de crise.

Dans un pays en situation d’instabilité ou chaque semaine il y a des pertes en vies humaines ; dans un pays où le Président de la République ne peut pas mettre pied dans certaines régions, en raison de l’absence de l’autorité de l’Etat. Qui peut dire que l’Etat exerce son autorité   sur l’ensemble du  territoire ? Nous sommes en déphasage total avec notre identité politique et institutionnelle. Face à une situation d’injustice, la révolution est un devoir citoyen. NON à la révision constitutionnelle. NON au mea culpa des professionnels du droit. NON à la passivité de la société civile et des partis politiques. En principe, une révision ne peut intervenir que dans les formes qui sont nécessaires pour son établissement.

Finalement où va le Mali ?

Ivette GUINDO

 

Source: La Lettre Du Peuple

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