Projets construction de logements sociaux au Mali Tirer leçons erreurs du passé
Le gouvernement malien envisage de construire 50 000 logements sociaux à travers le pays. L’annonce en a été faite par le Président de la république.
Les raisons de cet ambitieux projet sont de plusieurs ordres. Il s’agit non seulement de permettre l’accès des citoyens à un logement décent mais aussi de relancer l’économie du Mali à travers la main d’œuvre qu’engendrera ce projet. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit là d’une très bonne chose quand on sait qu’au Mali, s’offrir un logement relève d’un véritable casse-tête.
En effet, non seulement, les prix des parcelles grimpent chaque jour que Dieu fait, mais aussi le coût du loyer est insupportable. Tant et si bien que beaucoup de citoyens, notamment des villes dorment dans des bicoques perdues en zones non loties. Seuls les Maliens moyens qui peuvent bon an mal an supporter des loyers dont les prix varient entre 40 000 et 70 000 F CFA vivent en zone lotie. Quant aux gourous du pays, eux, logent dans des zones résidentielles, comme ACI-2000 loin du bruit de la plèbe. Que voulez vous ? Ainsi va la vie. Le pauvre a toujours tort. Cela dit, on peut, en attendant la mise en œuvre concrète de ce projet de logements sociaux, féliciter le gouvernement pour cette vision qui participe d’une manière ou d’une autre à la réduction des inégalités sociales dans un pays où on distingue facilement les uns et les autres. Seulement voilà, il faudra tirer leçon des erreurs du passé. Car, ce genre de projets, on en a entendu sous ATT. Mais au fil des ans, on s’est rendu compte qu’il s’agissait de promesses électoralistes. Certes, des logements sociaux, il y en a eu sous le défunt régime, mais personne ne peut jurer, la main sur le cœur, que les 100 000 logements promis à l’époque, avaient tous été construits. À cela s’ajoute le fait que les logements qui ont été construits sont dans un état pitoyable, au point que certains n’hésitent pas à les comparer à des poulaillers.
Les logements annoncés doivent être construits dans les règles de l’art et non à la sauvette
Un saut à Missabougou ou à Kati permettra de mieux comprendre cette réalité. Le constat qui se dégage, c’est que très souvent, ces zones ne sont pas viables, car pas d’eau ni d’électricité. Au fait, on a souvent l’impression que l’État abandonne parfois tout entre les mains des promoteurs immobiliers dont on sait que certains ne respectent pas les cahiers de charges. Mais comme les choses se font souvent par copinage, dans notre pays, on préfère les garder au grand dam du peuple. Il faut donc que l’on en finisse totalement avec cette forme de collusion entre le pouvoir et le monde des affaires. IBK et son gouvernement sont donc interpellés. Les 50 000 logements annoncés doivent être construits dans les règles de l’art et non à la sauvette comme c’est malheureusement souvent le cas. En plus, il faudra revoir les conditions d’accès. Car, pour dire vrai, certaines conditions édictées excluent généralement les masses à qui ces logements étaient censés appartenir. Il faut bien encadrer les choses pour ne pas laisser les citoyens à la merci des promoteurs immobiliers, pour ne pas dire des commerçants. En un mot comme en mille, l’État doit revoir sa politique en matière d’habitat surtout qu’au Mali la demande est très forte. C’est à ce prix qu’il pourra répondre à une de ses missions régaliennes qui est d’offrir un logement décent à tout citoyen.
Projets construction de logements sociaux au Mali Tirer leçons erreurs du passé
Mariam Konaré
Source: Nouveau Réveil