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Edito : Le Nouveau PM, Zéro à l’infini

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Edito Nouveau PM, Zéro l’infini

Samedi 8 avril 2017. Le secrétaire général, avec rang de ministre, de la présidence, Soumeîlou Boubeye Maïga, a passé la nouvelle de la nomination d’un nouveau PM en remplacement de Modibo Keïta. Une annonce qui met fin à une semaine d’attente impatiente.

Abdoulaye Idrissa Maïga, c’est bien lui qui succède à Modibo Keïta. Il n’est pas un inconnu sur la scène. Directeur de campagne d’IBK lors des élections présidentielles de 2013, ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, ministre de l’Administration Territoriale, ministre de la Défense, ce parcours du nouveau PM en un laps de temps n’est pas reluisant au point d’espérer, comme tout début le recommande, à la résolution des affres que subit  le peuple malien.

Idrissa Maïga vient à un moment où le Mali est au bord de l’abîme. Son précédant, Modibo Keïta, en qui le Président de la République, IBK, avait placé son entière confiance n’a pas tardé  à montrer son incapacité à résoudre les doléances sociales. Depuis plus d’une année, les voix résonnaient comme une alerte à l’endroit du chef de l’Etat de déposer son conseiller, PM, qui a un autre calendrier que ‘’le Mali d’abord’’. A l’époque, IBK, ne pouvait rien voir. Van Djan semblait l’ensorceler. Malgré que la marmite bouillait, partout  où IBK se prononçait sur le Mali, il ouvrait une parenthèse pour remercier son Ainé Modibo Keïta. Un grand merci était adressé à son endroit car selon IBK sans Van, il aurait quitté les rails parce qu’il n’a pas la maitrise de soi face à certaines situations du pays. Ainsi, à cause de cette confiance aveugle, il continuait à  nous diriger vers le chaos.

La grogne sociale partie des grèves de l’éducation et de la santé ces dernières semaines, au regard de son  exacerbation, ne donnait plus le choix aux tenants du pouvoir. Il faut obligatoire démettre le PM  de ses fonctions.

Comme IBK se montrait incapable de prendre la décision, la Convention de la Majorité Présidentielle assume ses responsabilités. Elle rencontre IBK, lui explique son intention de déposer une motion de censure à l’assemblée nationale contre le gouvernement. La consultation s’est révélée fructueuse. Car quelques jours après, Modibo accepte de rendre le tablier. Il démissionne vendredi et son successeur est nommé jour suivant.

Abdoulaye Idrissa Maïga, RPM bon teint, il  représente le pari gagné pour son parti. Le poste de PM doit obligatoirement revenir dans la famille. Après quatre ans d’un quinquennat mouvementé, le parti au pouvoir s’installe à la primature sur une braise. Au-delà de la crise avec son cortège de morts au nord et au sud du pays, la tension  semblait à jamais plus que menaçante. Pas de soins il y a un mois à cause de la grève illimitée du syndicat de la santé, pas d’école à cause de la grève des syndicats de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur. Le gouvernement s’est montré incapable et la grogne a annexé d’autres couches de la société civile. Des associations, mouvements de jeunes, descendent tous les jours dans la rue pour réclamer au chef de l’Etat de mettre fin à ce calvaire contraire à ses promesses présidentielles.

Le RPM et ses alliés, à travers Abdoulaye Idrissa Maïga, doivent rapidement trouver une solution  à cette tension sociale. Le gouvernement fera dans les jours à venir certainement des compromis afin de ramener l’ordre car l’objectif est de commencer les campagnes de 2018 dès maintenant. Ramener la confiance perdue entre les gouvernés et les gouvernants afin  de briguer un second mandat.

Abdoulaye Idrissa Maïga est-il l’homme idéal pour cette mission ? Je ne crois pas. Cet homme n’a pas un passé honorable. Proche de la famille présidentielle, il est en partie responsable du climat désespérant qui s’est emparé du RPM  pour des raisons de leadership entre lui et Treta. Cet inconnu des grands rendez-vous de l’histoire politique du Mali en complicité avec la famille du président, le fils karim et la première dame, Aminata Maïga, avait complètement déstabilisé le parti en lui donnant une image d’un serpent à deux tête. Treta d’un côté, Maïga de l’autre, ils contribuent à déstabiliser IBK qui trop déçu de ses camarades politiques commet les plus grosses bavures  politiques de sa vie.

Maïga au-delà  de la guerre de positionnement dans le parti, n’a pas une bonne aura à son poste de ministre. Au niveau de l’administration territoriale, nous  nous rappelons de ses bras de fers avec les partis politiques, ceux de l’opposition, les maires, sur les sujets d’intérêt national. Arrogant et se croyant au-dessus de ses prochains, Maïga n’a produit rien de positif à ce poste.

Le ministère de la Défense lui étant confié après, cela n’a rien enlevé du deuil quotidien. Chaque jour, des morts sont enregistrés, des matériels sont emportés, des militaires dénoncent leurs conditions de vie sur le terrain.

Alors une précision. Celui qui n’a pas pu gérer un département peut-il diriger tout un gouvernement ? Je n’y crois pas.

Au départ, il tentera de maîtriser ses défauts. Mais une chose est sûre comme le dit l’adage, quels que soient les moyens par lesquels l’on chassera le naturel, il reviendra au galop.

Le choix de Maïga est l’erreur qui viendra sanctionner un quinquennat  infernal. Il n’apportera rien de positif.

SONSORO TAARA, SONSORO NANA.

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Boubacar Yalkoué

Source: Le Pays

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