PRIMATURE Modibo passe patate chaude Maïga
« C’est parce que les choses sont difficiles qu’il faut être là pour à les résoudre», est le discours qui traduit l’ampleur de la crise que traverse notre pays, et que Modibo Kéita conscient de son incapacité à la juguler, a laissé dans les mains de son jeune frère, telle une patate chaude qu’on donne à un enfant.
Nommé en lieu et place de Modibo Kéita, le nouveau Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga a officiellement pris ses fonctions à la primature ce lundi 10 avril 2017. Cette passation de services et pouvoirs entre ces deux commis de l’Etat ressemble à une patate chaude que le PM sortant laisse dans les mains de son successeur.
En effet, l’arrivée du nouveau chef du gouvernement s’inscrit dans un contexte de crise aiguë, marqué par la grogne sociale, la recrudescence de la violence au Centre et au Nord du pays et le statu quo dans la mise en œuvre de l’Accord d’Alger II, que son prédécesseur Modibo et son équipe n’ont pas pu dompter, en plus des limites d’une gouvernance indescriptible.
Somme toute, ce sont là des problèmes dont s’est débarrassé Modibo Kéita sous les mains du Rassemblement pour le Mali, qui a cherché et obtenu la Cité administrative de Bamako.
Pour la première fois, non seulement le PM sortant ne s’est pas voilé la face pour son incapacité face à cette situation qui prévaut dans le pays, mais il a bien signifié à son successeur l’immensité et la gravité de la tâche qui l’attend dans l’immédiat.
«Vous arrivez à un moment de l’histoire de notre pays où les défis sont immenses, mais je dis souvent, si les défis ne sont pas grands, ou s’ils ne sont pas prenants à quoi, servira notre engagement ? C’est parce que les choses sont difficiles qu’il faut être là pour les résoudre. Le défi sécuritaire, il y a le défi de développement aujourd’hui. Le climat social qui n’est pas toujours à l’apaisement, mais qui oppose entre les Maliens eux-mêmes. Pour ma part, je suis conscient des limites que nous avions, je suis conscient des hauts et des bas que nous avons connus », a avoué Modibo Kéita.
Toutefois, le PM sortant contraint à la démission par le RPM n’a pas été sadique envers son successeur Abdoulaye Idrissa Maïga, même s’il rumine le chagrin dû à l’antipathie de ses détracteurs du parti présidentiel.
« Je souhaite vivement monsieur le Premier ministre que vous puissiez, sur ce plan-là, rentrer en négociation avec toutes les parties pour que le Mali redevienne ce qu’il aspire être», a ajouté l’ancien PM.
Même si on feint de le dire, le désormais ex-Premier Ministre peut pousser un ouf de soulagement dans la mesure où la crise du Nord qui s’accouple de la grogne sociale pesait de son poids sur lui, tel l’épée de Damoclès.
D’autre part, si le RPM se réjouit du coup réussi, il doit se rendre à l’évidence que la patate laissée à lui par Modibo n’est pas du tout fraîche. Et, seuls les résultats vont désormais compter. Car les Maliens on assez souffert.
PRIMATURE Modibo passe patate chaude Maïga
Dieumerci Cyril AKPITISON
Source: Soft
