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Remaniement du gouvernement : Pourquoi la montagne n’a même pu accoucher d’une souris ?

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Abdoulaye Idrissa maiga
Remaniement gouvernement Pourquoi montagne n’a même pu accoucher souris

Le président IBK et son Premier ministre avaient fini de composer la liste des membres du nouveau gouvernement. Mais en laissant des places pour les groupes armés. Des discussions ont alors commencé avec ceux-ci, le temps que le président IBK fasse un voyage aller-retour sur Abidjan (10/04/2017). Sans surprise, la Cma a demandé plus que le quota proposé aux deux groupes armés. Les discussions ont continué jusqu’à 3 heures du matin. Sans aucun compromis, le lendemain matin, elles ont repris.

Selon nos sources, l’idéal était d’avoir les groupes armés dans le nouveau gouvernement. Mais dans le cas contraire, le gouvernement était obligé de passer outre. Alors, les places qui devraient leur revenir, aux groupes armés, ont été redistribuées. Si les Ifoghas disaient se contenter de Mohamed Ag Erlaf pour les représenter, ils évitaient ainsi tout malentendu avec d’autres communautés de Kidal.

Mais au cours des négociations avec la Cma, il y a eu plusieurs volte-face. Alghabass disait être d’accord quand Mohamed Ag Najim s’y était refusé. Alors que depuis le lundi 10 avril, la Plateforme avait donné une liste comportant 3 noms pour figurer dans le nouveau gouvernement, à la demande des autorités. Et c’était la 3ème fois que la Plateforme était consultée avant la formation des équipes gouvernementales. Mohamed El Moctar est le seul choisi parmi les 3 prétendants de la Plateforme.

La rivalité interne et la guéguerre inutile

Abdoulaye Idrissa Maïga (AMI), à la tête du gouvernement de dernier round d’IBK, ne fait pas que des heureux. Avant la formation du nouveau gouvernement, il y avait beaucoup de réglages à faire. Au plan politique, la première fronde était celle du parti. Longtemps en réserve au sein du parti mais aussi au gouvernement, le président IBK aura préféré AIM à Bokary Treta, deux caciques du parti aux profils à la fois apparents et dissonants. L’un a un caractère de rapace, prêt à bondir sur sa proie ; l’autre est assez félin, capable de guetter pendant longtemps et de bondir sur sa proie quand il est sûr de l’abattre.

AIM a su attendre son heure et aura son quart d’heure de gloire sur Treta pour avoir occupé le poste de PM avant lui, même si une partie du résultat de l’effort dépend du parti entre les mains de Treta. S’entendre même de façade vaut mieux pour les deux que de s’entredéchirer. Ce d’autant plus que dans l’entourage direct du président IBK, deux autres personnes pouvaient légitimement prétendre au poste ou croire qu’il devrait lui revenir. Il s’agit de Hamadoun Konaté, anciennement ministre, et Soumeylou Boubèye Maïga, secrétaire général de la présidence de la République. Ce dernier a nourri l’idée d’être nommé. Il est vrai que son parcours et ses connaissances des hommes et du terrain le prédestinaient à ce poste. Sauf que ce n’est pas tout d’avoir le profil, mais il faut rassurer au-delà même des liens ou des proximités familiales.

La dernière fronde sera celle du gouvernement, pour les ministres qui seront reconduits et qui auront vu AIM comme ministre et qu’il n’aura pas convaincu, qui plus est, qui se sentiront les ouailles du Premier ministre sortant, parti pas de gaieté de cœur, à en croire les habitués du palais de Koulouba. AIM a du pain sur la planche et sa première qualité doit être la même que celle du boulanger, mélanger et tourner la farine pour faire du pain et du bon pain des jours de festin.

Une fin de mandat des plus cahoteuses…

Le quatrième et probable dernier Premier ministre du président IBK représente sans doute aux yeux des militants RPM et au-delà, l’espoir pour lui de terminer un mandat commencé sous des auspices en apparence radieux, mais très vite obscurcis. L’acquisition de l’aéronef est passée par là et le doute d’un enrichissement personnel est passé là également. Ce qui a été fortifié par les affaires militaires qui ont suivi, allusion faite aux articles au prix unitaire démesuré. De mal en pis, le premier des PM, Tatam Ly, a ployé sous le poids des exigences d’une morale en politique dont il était le seul détenteur, oubliant qu’il n’était que le chef du gouvernement mis en place par un décret signé par le président de la République, le seul élu du gouvernement.

Pour avoir été plus exigeant qu’il ne doive l’être, Tatam Ly, est celui par qui les premiers malheurs sont arrivés. Membre du gouvernement de Tatam Ly, Moussa Mara, plus pressé que pressé a pris la suite en ne s’assurant pas d’avoir compris les leçons du passé qui ont fait chuter avant lui, d’autres et pas des moindres.

Téméraire, obtus et obstiné, jusqu’au bout, il a voulu s’allier les symboles comme des matamores. Aller à Kidal, coûte que coûte, vaille que vaille, peu importe le sang et les larmes comme prix à payer. Imbu d’éclat et de gloire, Moussa Mara en tant que PM peut se targuer d’avoir fait chuter la grandeur d’âme du Mali en reconstruction et assombrir l’idée même de la paix et de la concorde. Le plus dur, c’est qu’il semble être sans remords, malgré le nombre de morts avec son lot de désastre.

Le troisième PM, avancé en âge et même en expérience, aura brillé en sagesse et en maturité mais jamais en efficacité. L’allure et la réussite gouvernementales ne s’en seront pas ressenties pour autant. À la fin, l’on se demandait s’il y avait vraiment un commandant dans le bateau. La cohésion entre ministres était en deçà de tout. La communication gouvernementale était inaudible. L’action était morte et les horizons sombres. La sortie était tout indiquée pour celui que l’on a affectueusement nommé Van Djan du Méguetan. En lien avec Koulikoro, sa ville natale.

AIM arrive à point nommé même si les critiques perçoivent cela comme une faiblesse du mandat qui n’en est pas vraiment une. Pourvu que ces échecs successifs soient transformés en réussites en fin de mandat. Le président IBK, élu triomphalement et diminué aussi bien par l’âge que par la maladie dont il a souffert pendant un temps, devrait reprendre du service pleinement et entièrement plutôt qu’à minima. Son engagement devrait se ressentir sur des chantiers forts tels que la sécurité et la sûreté nationale, la défense de la patrie, la justice dans un élan de maintien et de préservation des biens et de l’intérêt publics.

La lutte contre la corruption, au-delà du slogan, doit être une réalité. Il en est de même de la santé des Maliens, l’éducation de leurs enfants et la survie de la nation et de l’Etat. L’unité, la paix, la sécurité et la cohésion nationale passent par ce chemin. IBK, en avant, marche !

Remaniement gouvernement Pourquoi montagne n’a même pu accoucher souris

K.T. et K.I.M.

Source: Le Reporter 

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