Différents gouvernements regard ministres maintiennent
De 2013 à 2017 le régime IBK a connu quatre gouvernements. Contrairement à Poulo qui a échoué, certains ministres pour avoir réussi les missions à eux confiées continuent de bénéficier de la confiance des différents Premiers ministres. Il s’agit de Mohamed Aly Bathily, de Tierno Hass Diallo, de Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, et de Abdel Karim Konaté. Qu’est ce qui explique leur maintien ?
Mohamed Aly Bathily : ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Affaires Foncières
L’éminent avocat Maître Bathily est un homme de poigne. Il a laissé des tâches indélébiles partout où il est passé. Son atout il est convaincant, audacieux et va au bout de tout ce qu’il entreprend. Pour preuve, en sa qualité de ministre de la justice, il a pris la lourde responsabilité de mettre sous mandat de dépôt des magistrats pour des faits graves. C’est lui encore qui a mis en prison le puissant maire central de Bamako, Adama Sangaré, suite à une plainte d’un citoyen portant sur un litige foncier. Au niveau du ministère de la justice, il a initié des réformes qui donneront à coup sûr un nouveau souffle à notre justice, coulant souvent sous le feu des critiques.
Il fallait encore lui au ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières pour mettre de l’ordre dans ce domaine devenu une bombe à retardement à cause des spéculations foncières. Dès son arrivée à la tête de ce Département, il a tenu à dire que l’application de la loi foncière au Mali est une source de conflit social exaspéré et désespéré. Ce qui oblige l’Etat à prendre ses responsabilités et appliquer la loi dans toute sa rigueur. C’est à dire : construire les choses dans les règles et combattre clairement ceux qui ne veulent pas de ces règles. Convaincu du bien-fondé que de telles mesures engendrent logiquement des poursuites contre l’Etat, maître Mohamed Aly Bathily prévient: “Chaque fois que les gens dont nous allons annuler les titres vont essayer de nous attaquer, nous les attaquerons au pénal et rechercherons la complicité de tous les agents qui ont trempé. C’est encore lui Bathily qui a été dépêché par le président IBK pour calmer les ardeurs de nos compatriotes en France qui s’étaient rebellés contre les agissements du consulat. Avec brio il a débloqué la situation et tout est rentré dans l’ordre. Dans la crise qui secoue le football malien, Bathily a demandé au ministre des Sports Housseïny Amion Guindo de revoir sa copie. Parce qu’il a emprunté une piste sur laquelle il risque de se perdre. Donc aujourd’hui, la reconduction de Maître Mohamed Aly Bathily dans le nouveau gouvernement comme ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Affaires Foncières, est logiquement justifiée.
Thierno A. Hass Diallo: Ministre des Affaires religieuses et du culte.
Nul n’est sans savoir que les conflits inter religieux sont monnaie courante dans certains pays de la sous région. Autrement, la cohabitation entre musulmans et chrétiens s’avère souvent difficile. Et dans un pays comme le nôtre où il y a un désequilibre conséquent entre la religion musulmane et la réligion chrétienne, du point de vue pourcentage, l’atmosphère peut ne pas être souvent vivable. Mais heureusement chez nous ce problème n’existe pas. Et l’arrivée de l’ancien leader estudiantin Thierno Amadou Omar Hass Diallo à la tête d’un département qui s’occupe des Affaires religieuses et du culte a encore renforcé ce climat de paix et d’entente entre les deux religions. Et pour cause, le jeune ministre a le secret de se mettre dans toutes les peaux chaque fois qu’il doit intervenir auprès d’une religion. Comme pour dire qu’il ne fait pas d’interférence entre les musulmans et les chrétiens. Et pour consolider les acquis, il a proposé la création de la Direction nationale des Affaires religieuses et du culte. Cette direction aura pour mission d’élaborer les éléments de la politique nationale en matière de dialogue inter religieux, de culte, de lutte contre l’extrémisme religieux, de la coordination et du contrôle technique de la mise en œuvre de cette politique, de la réglementation et de l’application des règles relatives à l’exercice de la liberté religieuse.
La création de cette direction vise, au niveau national, à asseoir une conception étatique de la laïcité et de sa pratique, à l’effectivité du libre exercice des croyances religieuses et des croyances traditionnelles dans les limites du respect de l’ordre public et à la maîtrise de la montée de l’intégrisme religieux. Lors du drame dont le monde musulman a été victime en 2015 à la Mecque, le ministre Thierno a été le seul ministre qui s’est rendu sur les lieux pour s’enquérir de l’état de nos compatriotes. Et l’année suivante pour permettre aux pèlerins maliens d’accomplir leur devoir religieux dans la plus grande sérénité, il a dépêché en amont une mission en Arabie Saoudite. Une façon d’anticiper sur les événements. Et dieu merci tout s’est bien passé. Son maintien dans l’équipe gouvernementale dirigée par Abdoulaye Idrissa Maïga est le fruit de son sens élevé de responsabilité et ses bonnes initiatives.
Abdel Karim Konaté dit Ampé : ministre du Commerce
En analysant la présence continue de Abdel Karim Konaté dans les différents gouvernements, on ne peut que relever trois choses : compétence- efficacité – réussite. Sinon comment comprendre qu’il soit maintenu dans les différents attelages gouvernementaux ? Autrement dit c’est loin d’être une complaisance ou un traitement de faveur. C’est le seul ministre en poste depuis 2012. Nommé ministre du Commerce et de l’Industrie le dans le gouvernement d’union nationale dirigé par Cheick Modibo Diarra, il sera confirmé à ce poste par le nouveau Premier ministre, Diango Sissoko. Quelques mois plus tard à la faveur d’un réaménagement au sein du gouvernement le 22 juin 2013, il hérite du ministère des Finances.
Après la Transition, Abdel Karim Konaté revient à la tête du département du Commerce, un portefeuille qu’il occupe toujours à travers les différents remaniements. Et lors du dernier remaniement, il monte en grade avec l’étiquète de porte-parole du gouvernement. Son arrivée à la tête du Département a consacré un équilibre sur les produits de première nécessité, surtout à la veille des mois de carême. Il a désamorcé une bombe par rapport à une grève en gestation des vendeurs de gaz. A peine choisi pour porter la parole du gouvernement, en compagnie du ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, il rencontre le syndicat de la santé. Dans un langage convaincant le Ministre Ampé a réussi là où ses prédécesseurs ont échoué et justifie là que sa carrière ministérielle est loin d’être un incident de parcours dans l’histoire du Mali.
Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo: Ministre de la Culture.
Affectueusement appelée Rama, la ministre de la culture est dotée d’une assise intellectuelle, d’une riche expérience et d’une sagesse étonnante à son âge, qui lui permettent de relever le défi partout où elle passe. Son statut d’enfant d’ancienne ministre sous Moussa Traoré (sa mère Lala Sy a été ministre de la Fonction Publique de 1988 à 1991) ne fait d’elle une référence, mais il faut surtout retenir sa compétence pour avoir été directrice adjointe de campagne du président Ibrahim Boubacar Keïta. Celui-ci l’aurait quand même débarquée si elle n’avait pas comblé les attentes. Ses détracteurs avaient conclu à une incompétence par rapport à son silence, mais la suite des événements confirmera qu’ils s’étaient trompés sur la nature de la bonne dame, depuis son arrivée au ministère de la culture.
Différents gouvernements regard ministres maintiennent
La Rédaction
Source: Aujourd’hui-Mali