Crise sociale-insécurité marasme économique Voici défis relever nouveau gouvernement
Nommé le 8 décembre, Abdoulaye Idrissa Maïga, le quatrième Premier ministre du premier quinquennat d’Ibrahim Boubacar Keïta, a du pain sur la planche. Le nouveau locataire de la primature doit venir à bout de nombreux défis majeurs. Chômage, terrorisme, retour des investisseurs, conflits sociaux… Sa première mission: redresser un Mali au bord de l’asphyxie économique, rongé par les scandales financiers et qui peine à sortir de la crise sécuritaire qu’il vit depuis 2012.
Le septième gouvernement, dirigé par Abdoulaye Idrissa Maïga, a pris officiellement ses fonctions au moment où les Maliens ont perdu espoir. La nouvelle équipe va devoir combattre ce sentiment de désenchantement d’une population lasse des crises sociale, économique et sécuritaire. Les priorités sont connues de longue date, notamment la lutte contre l’insécurité ambiante, le marasme économique, le chômage, la corruption, la demande social…
L’une des tâches de la nouvelle équipe sera effectivement de s’atteler à l’apaisement du climat social, caractérisé par des grèves à répétition. Le gouvernement compte en son sein un ancien membre du puissant syndicat Untm (Union nationale des travailleurs du Mali), ce qui, à lui seul, n’est toutefois pas un gage de réussite.
L’Untm avait déjà annoncé la couleur, aussitôt après l’installation de l’équipe gouvernementale. « Quand les syndicats de la santé signeront un procès-verbal de non conciliation, nous prendrons le relais… Et ce serait extrêmement dangereux, très dangereux », avait asséné le secrétaire de la centrale syndicale, Yacouba Katilé. Si le secteur de la santé a repris le travail, il n’en pas ainsi pour d’autres secteurs comme l’enseignement. Spécifiquement le syndicat de l’enseignement supérieur observe une grève illimitée. Et les syndicats de l’enseignement secondaire et fondamental menacent également d’emboiter le pas à leurs camarades du supérieur.
Sortir le Mali de l’impasse
Autre défi majeur est d’assurer la sécurité des Maliens. La menace terroriste reste à un niveau extrêmement élevé au Mali. Ce dossier-là, Abdoulaye Idrissa le connaît. Les forces armées présentes au nord et au centre du pays subissent des attaques répétées, si elles ne sont tout simplement pas victimes d’engins explosifs improvisés. La première mesure à prendre par le nouveau Premier ministre doit être le renforcement véritable des moyens des forces armées et de sécurité maliennes qui manquent encore de matériels adéquats pour contenir le mal. Il s’avère impérieux de donner les moyens à la police. Les moyens roulants, humains, matériels sont les tout-premiers problèmes auxquels sont confrontées les forces de sécurité maliennes dans l’exercice de leurs missions.
La nouvelle équipe a également le devoir de sortir le Mali de l’impasse du chômage. C’est connu : la promesse de Ibrahim Boubacar Keïta d’inverser la courbe du chômage avant la fin de l’année 2018 semble bien loin. Le nombre de chômeurs continue de grimper, même si le département en charge de l’emploi assure avoir déjà plus de moitié des 200 milles promis par le candidat du Rassemblement pour le Mali en 2013.
Autre défi à court terme : séduire les bailleurs et investisseurs. Si le pays jouit d’une sympathie certaine auprès de certains partenaires, notamment en Europe, il n’est pas parvenu jusque-là à attirer les investisseurs. Les projets de coopération, eux, se concrétisent au compte-goutte.
Ensuite, le gouvernement devra relever le défi du renflouement des caisses de l’Etat. Les réformes nécessaires pour créer le cadre macro-économique nécessaire à cette fin doivent être engagées au plus tôt. Ainsi, Abdoulaye Idrissa Maïga pourra vite améliorer le cadre de vie, sensiblement dégradé, des 15 millions de Maliens. Ceux-ci, en grande majorité, tirent le diable par la queue.
Enfin, le nouveau premier ministre et son équipe ont le devoir, éventuellement, de préparer l’organisation d’une élection présidentielle crédible, mais à remporter en 2018. Chose pas aisée, quand on sait que Abdoulaye Idrissa Maïga prend son poste avec la cote de popularité la plus basse du mandat de Ibrahim Boubacar Keïta et des perspectives de succès plutôt réduites.
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Source: L’Aube