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1er mai au Mali : Sale temps pour les travailleurs maliens

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1er mai au Mali : Sale temps pour les travailleurs maliens
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Le début de l’année 2017 a été très délicat pour les travailleurs maliens de nombreux secteurs. Sans citer toutes les corporations touchées par les grèves, on peut retenir quelques unes qui ont été fortement secouées: la grève illimitée des magistrats en janvier, la grève illimitée du secteur de la santé qui vient de prendre fin après 38 jours de grève et les grèves incessantes au niveau de l’enseignement qui font planer le spectre d’une année blanche sur l’école malienne ( la grève illimitée des enseignants de l’enseignement supérieur, celle des enseignants des régions Nord du Mali qui a débuté depuis le 11 février dernier, la grève de 15 jours que le Collectif des syndicats d’enseignants du fondamental et du secondaire signataires du 15 octobre 2016 entame à partir de ce mercredi 2 mai 2017…).

Dans son traditionnel vœu aux travailleurs maliens, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta, reconnait, sans ambages, que « ces festivités du 1er Mai 2017 se font dans un contexte marqué par des tensions sociales dans des secteurs sensibles et vitaux et dont les effets sont incontestablement ressentis par nos concitoyens. » Selon IBK, face aux revendications des travailleurs de notre pays, « j’ai instruit au Gouvernement de continuer à mener des actions qui concourent à améliorer de façon substantielle les conditions de travail et de vie de nos concitoyens. » Le président de la République a aussi indiqué : « depuis 2013, j’ai eu pour principal souci de préserver autant que possible le pouvoir d’achat grâce à une politique constante de soutien à la consommation. De même dans le domaine de l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents de l’État, nous avons procédé à une augmentation du point d’indice des fonctionnaires de 20% sur la période 2015-2017. Ces mesures ont été renforcées par la baisse, depuis le 1er juillet 2015, de huit points sur le taux de l’impôt sur les traitements et salaires (ITS). »

Ces différentes « mesures prises » par le président de la République, qui est aujourd’hui presqu’en fin de mandat, n’ont pourtant pas empêché l’ébullition constante du front social cette année.

« Le Mali dans les profondeurs des bas salaires dans l’UEMOA »

A l’occasion de la célébration de cette fête du travail, Yacouba Katilé,  le secrétaire général de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali(UNTM) a clairement indiqué que le travailleur malien traverse un malaise. « Quand l’UNTM opte pour la grève, c’est que le travail ne nourrit plus son pratiquant, c’est que l’injustice social dépasse toutes les limites admissibles », explique Katilé. Selon lui, leurs « prochaines revendications devraient sortir le Mali des profondeurs des bas salaires dans l’UEMOA et la CEDEAO ».

Des grèves au Mali il y en a eu beaucoup durant cette année 2017. En début d’année, les inspecteurs de travail ont observé une grève de cent vingt heures (120 heures) du lundi 16 janvier 2017 au vendredi 20 janvier 2017 sur toute l’étendue du territoire national. Ils seront suivis par les magistrats. En effet, le système judiciaire malien a été paralysé par la grève illimitée des deux syndicats des magistrats à savoir le Syndicat autonome de la magistrature (SAM) et le Syndicat libre de la magistrature (SYLIMA). Décrétée le 18 janvier 2017, il a fallu presqu’un mois de grève avant que les grévistes et le gouvernement trouvent un terrain d’entente.

Aussi le syndicat des travailleurs du ministère des affaires étrangères (SYLTAE)  a observé une grève de 72 heures jours, du 22 février au 24 février. Les travailleurs des collectivités territoriales vont prendre le relai en mars avec un arrêt de travail de 3 jours (22 mars 2017 au 24 mars 2017).

Entre ces deux grèves, le Syndicat National de la Santé, de l’Action Sociale et de la Promotion de la Famille (SNS-AS-PF) et la Fédération des Syndicats de la Santé et de l’Action Sociale (FESYSAM) vont entamer une grève illimitée le jeudi 08 Mars 2017 sur toute l’étendue du territoire national, paralysant les hôpitaux au grand désarroi des patients. Cette grève va durer 38 jours et même couter à l’ancien Premier ministre Modibo Kéita son fauteuil.

L’école malienne dans tous ses états

Tout va mal pour l’école malienne. Les cessations de travail sont devenues récurrentes. Les enseignants de l’enseignement supérieur sont encore en grève illimitée, une grève déclenchée depuis le mardi 4 avril. Quand au Collectif des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 (SYLDEF, SYNEB, SYNESEC, SYNEFCT, FENAREC, SYPESCO), en plus des grèves, il a organisé plusieurs marches sur l’ensemble du territoire national pour demander un statut autonome. Le collectif était encore dans la rue, le mercredi 27 avril. Le 14 avril dernier, le Collectif des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 a déposé, un préavis de grève, de 15 jours et de 20 jours avec rétention des notes, sur la table du gouvernement. « Les syndicats de l’éducation bien que disposés au dialogue se réservent  le droit de : observer une grève de 15 jours soient 360 heures allant du mardi 02 au vendredi 05, du lundi 08 au vendredi 12, du lundi 15 au vendredi 19 et le lundi 22 mai 2017 ; observer une grève de 20 jours soient 480 heures allant du lundi 29 mai au vendredi 02 juin, du lundi 05 au vendredi 09, du lundi 12 au vendredi 16 et du lundi 19 au vendredi 23 juin 2017 », précise, dans son préavis, le collectif des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016. Et depuis le 11 février passé, les enseignants des régions nord du pays sont en grève illimitée.

Madiassa Kaba Diakité

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Source: Le Républicain

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