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Edito : Ayez pitié du Mali

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Boubacar Yalcouyé
Edito  Ayez pitié  Mali

Déception encore déception et enfin où va le Mali ? Voilà à quoi le peuple malien assiste impuissamment et se pose beaucoup d’interrogations.

Le Mali d’aujourd’hui est loin des aspirations des Maliens. Les tenants du régime ont trahi sur  toutes les lignes. Les promesses de campagnes présidentielles ont laissé place à la corruption, au favoritisme, à l’expansion de l’insécurité, à la gestion clanique surtout familiale du pouvoir. Tout est entre les mains d’un cercle qui vit la belle vie sur le dos de tout un peuple contraint à subir le poids de toutes les difficultés du monde. Fonctionnaires, des travailleurs dans l’informel, société civile, religieux, les partenaires du Mali, les voix sont de nos jours similaires lorsqu’ils évoquent les affaires. Déception, énervement au dernier degré, menaces, propos révoltants,   ils s’expriment à visage découvert sans craindre la sanction des tenants du pouvoir. Tout le monde en a marre.

Le Président, IBK,  qui est interpellé,  semble absent ou inerte. Il joue à la polémique  chaque fois qu’il s’exprime, il fait croire au peuple que son souci c’est le Mali et qu’il s’investit pour améliorer les conditions de vie des Maliens.

C’est le contraire qui se manifeste sur le terrain. Ses sorties sont qualifiées de moquerie car depuis plus de quatre ans, c’est le même slogan mais rien n’a changé même d’un iota.  Au contraire, son parti, sa famille continuent à traire le Mali comme si c’est une propriété privée.

Au même moment, les Maliens souffrent. Le panier de la ménagère n’est pas favorable, les enseignants et les agents de santé ont montré à un moment donné leur déception quant à la politique de sourd-muet adoptée par le régime. Ils ont manifesté. Au regard de l’importance de ces secteurs clés pour un Mali prospère et l’incapacité notoire du régime à y faire face aux revendications, des associations  sont entrées dans la danse avec l’unique vision d’en découdre avec cette situation qui ne faisait que trop duré.

Qu’est-ce qu’IBK a fait ? Lui-même n’a jamais eu même un seul instant l’initiative de prendre la grogne sociale à bras le corps en recevant les grévistes et les rassurer de sa bonne foi à résoudre les doléances sociales.

Un gouvernement à coloration d’équipe de campagne s’installe et accepte tout. Les grèves sont finies mais et les conséquences ? Les morts et la fin de l’année académique sans l’exécution à hauteur de souhait des programmes d’enseignement ?

Le lien s’établit entre cette grogne du secteur des fonctionnaires et le cas du grand corps malade, c’est-à-dire l’armée malienne. Depuis 2013, elle fait l’objet de deuil interminable. Mais jusqu’à présent, aucune mesure de taille de la part du gouvernement et ses partenaires. Le dernier évènement douloureux, c’est bien la mort de 9 militaires entre Dogofri et Diabaly. Ecœurant ! Leur enterrement se passe en l’absence du président de la République qui s’était envolé pour une destination… Un geste dénoncé par bon nombre de Maliens car il est le signe d’un manque de considération  présidentielle vis-à-vis du peuple malien.

L’armée malienne est sous équipée, mal formée et elle est exposée à toute sorte de danger sur le théâtre des opérations. Aujourd’hui, elle a besoin du soutien total de tous les Maliens.

IBK, pensez au Mali. IBK, ayez pitié du Mali. A vous, cet avis partagé par le peuple malien : « La dignité humaine se mesure  au respect de la parole donnée ».

Boubacar Yalkoué

Edito  Ayez pitié  Mali

 

Source: Le Pays

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