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Infrastructures : Le Mali à l’heure du grand oubli présidentiel (GOP)

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ibk a Dialakorodji
Infrastructures  Mali  l’heure  grand oubli présidentiel GOP

Le pouvoir actuel a l’imagination fertile et surtout des formules pour endormir la conscience des Maliens. La dernière trouvaille : « Grande offensive présidentielle pour les infrastructures ». Il s’agirait d’un programme « présidentiel » de réalisation des projets routiers prioritaires 2016-2018. Cette « grande offensive » a été entendue par les Maliens, le mercredi dernier, lors du lancement des travaux de bitumage de la route Banconi-Djalakorodji-Safo-Nossombougou.

Vide de sens et à la limite ridicule, cette nouvelle trouvaille révèle surtout le « Grand oubli présidentiel » des multiples promesses faites au peuple dans son projet « Mali d’Abord ». En effet, trois ans après son investiture, le 4 septembre 2013, le constat général est alarmant : IBK n’a quasiment réalisé aucune infrastructure. Le président de la République et ses ministres ont toujours masqué cette réalité avec des visites et l’inauguration des chantiers inachevés de l’ancien président de la République, Amadou Toumani Touré. Une certitude : aucune « offensive » ne saurait faire oublier les engagements pris par le candidat Ibrahim Boubacar Keïta…

Les Maliens constatent avec amertume que rien de concret n’a été réalisé par le régime. Aucune infrastructure n’a été réalisée bien que des sommes faramineuses sont annoncées tous les jours par des bailleurs de fonds en faveur du pays.

Ainsi, pour cacher leur inaction faute d’avoir monté des projets, ce sont les chantiers inachevés de l’ancien président ATT occupent encore les cadres du régime. Cette cache, vite découverte par les Maliens, amène les maîtres du jour à changer le fusil d’épaule. D’où ce programme qui, comme les précédents, n’est ni plus ni moins que subterfuge pour les besoins d’un bilan qui, en réalité, est calamiteux. La présidentielle de 2018 commence déjà à entrer dans les esprits… Mais personne n’est dupe. La réalité est là. En effet, si les routes sont comme ce que les vaisseaux sanguins sont pour le corps humain, alors, le développement du Mali est mal drainé. Si l’eau est source de vie, alors, le Mali ne vit pas ou vit au ralenti. Si l’électricité illumine l’obscurité, alors le Mali vit dans l’obscurité. Et si les établissements scolaires, les centres de santé sont des infrastructures de développement, alors, le Mali n’en a pas assez.

Si IBK avait réalisé le 1/100ème des projets annoncés dans ces domaines, il aurait gagné le pari des promesses tenues et surtout convaincre les Maliens de sa détermination à mettre le pays sur la voie du développement. Hélas !

A Bamako, capitale, il y a des quartiers entiers qui n’ont pas accès à l’eau potable encore moins à l’électricité. Image insolite que celle de voir des femmes, jeunes, alignés derrière un point d’eau, en plein cœur de Bamako, dès les premières heures de la journée, bidon ou sceau à la main. Des régions considérées comme des potentielles économiques pour le pays, manquent de routes ou si routes il y a, elles sont impraticables à cause de leur état défectueux.

Aujourd’hui, la déception est d’autant plus grande que les Maliens ne croient plus aux programmes mort-nés du président IBK.

 Ce que IBK promettait, il y a trois ans

Dans le « Mali d’Abord », on indique que le gouvernement s’attèlera à accroître la compétitivité globale de l’économie en mettant en œuvre une combinaison d’actions visant à développer les infrastructures et à renforcer les capacités de certains secteurs clés pour l’accélération de la croissance. Et que des actions décisives, intégrées dans des plans à moyen terme, seront mises en œuvre dans les domaines suivants:

Démarrer un projet pour Faire de Bamako un Hub ferroviaire d’Afrique de l’Ouest en le reliant aux 7 capitales des pays voisins (Réaliser le chemin de fer reliant Bamako – Kita- Conakry, Réhabiliter le chemin de fer Dakar- Bamako, etc.) ; l’accès à l’Internet (accroissement des débits, ajustement de la tarification) ; le développement des Télécommunications (amélioration des infrastructures, distribution, tarification) ; l’extension du réseau routier (désenclavement intérieur, accès aux ports, gestion des entrepôts portuaires) ; le développement des ressources humaines (formation professionnelle, formation continue, programme “cadres”, packages financement/garanties/ formation) ; des programmes de mise à niveau des entreprises et renforcement de leurs fonctions critiques développer les infrastructures routières parmi lesquelles, réaliser le quatrième pont reliant Kabala à Sébénicoro, réaliser une autoroute reliant Kidal à Bamako.

Où sont ces infrastructures ? Nul ne sait.

5500 milliards de FCFA : Le mirage chinois

À l’invitation du Forum économique mondial, le président de la République a effectué du 9 au 13 septembre 2014 une visite à Tianjin, en Chine. Une visite surmédiatisée pour un impact toujours attendu. Les médias nous apprennent que le président IBK était le seul chef d’Etat invité du sommet au cours duquel il a participé à un panel de haut niveau axé sur les infrastructures en Afrique, eu des entretiens avec les autorités chinoises et des capitaines d’entreprises du monde entier.

Sur place il a eu deux entretiens avec le Premier ministre chinois, LI Keqiang.

Résultat : outre18 milliards de FCFA de don sans conditions octroyés au Mali, et un prêt de 8 milliards de FCFA sans intérêt, soit 26 milliards de FCFA, la Chine offre gracieusement un centre de formation aux métiers du bâtiment et un centre de formation agricole et la réalisation d’une Centrale solaire de 2KW à Koulouba.

« En outre, la visite de Tianjin a offert au président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, l’opportunité de donner un coup d’accélérateur politique aux projets en instance en vue de la conclusion de conventions et accords de financement », a diffusé, à grandes pompes médiatiques, les services de la Présidence de la République.

Dans ce cadre, on nous égrène une panoplie d’accords de prêt ou de conventions signés dans moult domaines.

Dans le domaine de l’équipement, des transports et du désenclavement, on dénombre une vingtaine d’accords : la réalisation du Chemin de fer Bamako-Conakry long de 900 kms, pour 8 milliards de dollars soit 4000 milliards de FCFA ; la rénovation de la voie de chemin de fer Bamako-Dakar, à hauteur de 750 milliards de FCFA ; la réalisation du 4ème pont pour une enveloppe de 60 milliards de FCFA ; la réalisation de la Route du Savoir Sénou-Kabala ; la réalisation du Pont sur le fleuve Niger à Ségou pour un montant de 60 milliards de FCFA ; la réalisation de 7 ports secs à Bamako, Kati, Sikasso, Kayes, Nara, Naréna et Gao pour un montant de 32,5 milliards FCFA ; le dragage du fleuve Niger, pour un montant de 120 milliards FCFA environ ; l’aménagement des berges du fleuve Niger à Bamako, pour un montant de 100 milliards de FCFA et la réalisation des routes du Nord notamment Kwala-Goumbou-Nara, pour un montant de 31 milliards ; Ansongo-Ménaka-et Ansongo-Anderamboucane pour un montant de 68,2 milliards FCFA ; et Tombouctou-Bambaramaoudé- Douentza (35 milliards FCFA). Il y a aussi la réalisation de 4 barrages en OBT sur le fleuve Sénégal: (Moussala, Badoumbé, Boudofara, Bindougou) ; la réalisation et/ou l’extension de l’adduction d’eau à Sikasso, Ségou, San et Koutiala, pour un montant de 21 milliards FCFA ; la réalisation de la route Kayes-Aourou-Frontière de la Mauritanienne ; l’aménagement de 100.000 hectares à l’Office du Niger.

En matière d’énergie, dix accords ont été signés. Il s’agit de la réalisation de la centrale hydro-électrique de Diré ; la réalisation d’une centrale hybride à Kidal ; la réalisation d’une centrale hybride à Tombouctou qui sera reliée à Diré et à Niafunké ; la réalisation de la centrale solaire de la Cité administrative ; la réalisation d’une ligne de transport de 225KV Bi-ternes Koutiala-San-Mopti en prévision de la liaison du Nord et du Sud du Mali ; la réalisation de la ligne d’interconnexion Kayes-Diéma-Kita-Bamako de 225KV Bi-ternes qui permet de couvrir toute la zone minière de la première région ; la réalisation du transformateur à Sanankoroba pour permettre la stabilisation de la distribution d’électricité à Bamako ; le renforcement des postes de transport et de distribution de Kalaban-Koro, de Lafia et Balingué avec la ligne de liaison de la nouvelle zone industrielle de Dialakorobougou pour un montant de 30 milliards FCFA ; et la réalisation de la boucle de Bamako pour environ 110 milliards FCFA.

Sept conventions ont été signées en matière d’industrie et de promotion des investissements : la création d’une usine pharmaceutique ; la création et l’aménagement de zones industrielles ; le financement d’une ligne de crédit pour la création de PME et PMI en négociation avec ICBC et SINOSURE ; la réalisation de 9 zones industrielles dans les différentes régions de Sikasso, Ségou, Kayes et le District de Bamako, pour un montant de 82 milliards FCFA ; la relance de l’usine de thé de Farako pour un montant de 22 milliards ; la construction d’une usine de concentré de tomates pour un montant de 30 milliards FCFA ; et la réalisation d’une usine de traitement de déchets ménagers à Bamako et sa périphérie.

En somme, on brandit fièrement 34 engagements signés pour plus de 5500 milliards de FCFA, dans les domaines aussi stratégiques que les infrastructures, le bâtiment, le transport, l’énergie, l’investissement, les mines, la technologie et le numérique.

Tout ceci n’est encore que mirage !

La majeure partie des chantiers achevés et inaugurés, durant ces trois dernières années, sont des œuvres de son prédécesseur. Le palais de sport à l’ACI 2000, l’hôpital Sominè Dolo de Mopti, les 1552 logements sociaux à N’Tabacoro, les deux nouveaux bateaux de la Comanav, le marché à poisson de Sikasso…sont autant de réalisations citées par les membres « de la famille d’abord » pour meubler le bilan ( ?) d’IBK. Alors qu’en réalité ce dernier ne fut qu’un «coupeur de ruban » dans l’exécution de ces projets d’envergures qui ont changé le visage du Mali.

IBD

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Source: L’Aube

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