Edito : Réveil brutal
La gestion du Mali par le régime a atteint un degré de pourrissement très profond. Sauver le système relèvera aujourd’hui probablement de l’utopie pour la simple raison que les gouvernants ont perdu toute estime. Du haut sommet de l’Etat au dernier soutien inconditionnel en faveur du parti au pouvoir, ils sont considérés par le peuple malien comme le porte malheur. Ils n’ont pas bonne presse ; partout où ils mettent pied, le mécontentement se manifeste car en quatre années de gestion, ils ont enfoncé le Mali dans un trou noir. Même le peu d’acquis qui y existait a été foulé au pied. Plus rien ne reste. Pas de bilan sauf l’humiliation qui se colle au visage du malien partout où il se trouve. Il a du mal, comme cela était le cas dans le temps, à se glorifier. Il passe inaperçu à cause de la honte. Partout où il s’identifie, c’est par les mauvaises habitudes. Il est hors contrôle. Il dénonce avec sévérité parfois même des propos mal placés pour fustiger le comportement inapproprié de nos gouvernants.
Au moment où les gouvernants s’apparentent à redorer le blason afin de regagner la confiance du peuple à travers la résolution de certaines doléances sociales et quelques réalisations, c’est en ce moment aussi que du Mali profond à l’étranger, les forces se forment. Seul objectif : Défendre la République menacée de disparition à cause de la politique machiavélique de l’actuel régime.
Ces jeunes hommes et femmes n’inspirent qu’au changement qui commence par gagner le pari qu’ils se sont fixés : la défaite d’IBK en 2018 ou encore tout sauf IBK en 2018.
Ils mettent la main dans la poche. Financent les campagnes de sensibilisation enclenchées par des volontaires. Des jeunes qui expliquent au peuple l’importance du vote, comment faire le choix d’un bon candidat et afin sollicitent tout le monde à aller retirer les cartes NINA. Cette dernière approche est la plus importante. La grande majorité du peuple malien n’aime plus IBK. Ils sont aussi nombreux ceux qui n’ont pas encore retiré leurs cartes et n’ont pas la volonté de le faire. Ils pensent que le politique est synonyme de tout sauf du bien. Donc pas la peine de perdre son énergie pour voter un candidat. Le souci, c’est justement à ce niveau. Si les cartes ne sont pas enlevées, cela pourrait être un moyen plus facile pour les mauvais dirigeants à se maintenir. Ce sont des spécialistes en système de vol, de fraudes électorales.
Le non retrait de la carte NINA est un danger pour la République. C’est comme si celui qui refuse de le faire est pour le maintien de ceux-là décriés et dont le peuple est pressé de les mettre à la porte du Mali. Ce réticent vis-à-vis du retrait de la carte sera complice de ce qui arrivera au Mali.
Ils croient gagner un second mandat. Ils sont en train d’investir des milliards injustement pris dans nos caisses. Leur optimisme se butera à un peuple coriace qui n’inspire qu’au changement ; un changement qui passe nécessairement par la sanction des tenants du pouvoir quelle qu’en soit la méthode. Le réveil, il sera brutal car certains seront définitivement enterrés politiquement et le peuple triomphera à jamais. Il sera désormais décideur de son destin. Personne ne viendra le berner via des religieux et le français de France.
Boubacar Yalkoué