Journalistes RFI assassinés Mali proches appellent Emmanuel Macron
Paris, – L’association des amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, journalistes français de RFI assassinés en 2013 au Mali, a appelé vendredi Emmanuel Macron à faire “tout pour que les coupables du crime de Kidal soient capturés vivants, jugés et condamnés”.
Dans une lettre ouverte adressée au président de la République élu, communiquée à l’AFP, l’association l’invite à “prendre le relais de François Hollande”, précisant que ce dernier avait reçu des proches des deux journalistes le 26 avril.
“Lors de cet entretien (…), le président Hollande a reconnu que les auteurs du crime de Kidal étaient bien liés aux groupes armés impliqués dans les différentes prises d’otages au Nord-Mali”, rapporte l’association.
Mais M. Hollande a en revanche estimé, toujours selon ce courrier, “que les révélations apportées, le 25 janvier dernier, par l’émission +Envoyé Spécial+ de France 2, ne prouvent pas l’existence d’un lien entre ce crime et les négociations pour la libération des quatre otages d’Arlit”.
Une enquête diffusée en janvier par “Envoyé spécial” affirmait qu’une partie de la rançon destinée à faire libérer les otages d’Arlit (Niger) n’était pas arrivée à ses destinataires, qui se seraient vengés en assassinant Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, quatre jours plus tard au Mali.
Les deux reporters français avaient été kidnappés au cours d’un reportage puis tués le 2 novembre 2013.
Le négociateur nigérien chargé de la libération des quatre otages français d’Arlit avait déjà réfuté fin janvier tout détournement d’une partie de la rançon et tout lien avec le rapt et l’assassinat quelques jours plus tard au Mali.
François Hollande, lors de sa rencontre avec les proches des deux journalistes tués, a par ailleurs “affirmé partager aussi le souci des parties civiles qui n’écartent aucune hypothèse”, écrit l’association dans sa lettre ouverte à M. Macron.
L’Elysée, interrogée par l’AFP, a confirmé vendredi, sans plus de précisions, la tenue de la rencontre, “après d’autres rencontres similaires”.
Trois ans jour pour jour après la mort de la photojournaliste française Camille Lepage en Centrafrique, le 12 mai 2014, l’organisation Reporters sans frontières (RSF) a par ailleurs appelé de son côté, vendredi, la justice française à accélérer les enquêtes sur les crimes commis contre les journalistes français, notamment en Afrique.
Les meurtres de Camille Lepage, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, comme la disparition de Guy-André Kieffer en 2004 en Côte d’Ivoire, n’ont toujours pas été résolus. “Le temps presse”, souligne RSF dans un communiqué. “Plus une enquête dure, plus la tentation est grande de clore des dossiers compliqués”.
Maryvonne Lepage, la mère de la photojournaliste française Camille Lepage dit que “le plus dur, c’est de ne pas savoir ce qui s’est passé exactement ce jour-là”. “Je voudrais savoir quel groupe est à l’origine de la mort de ma fille, que les coupables soient au moins identifiés”, demande-t-elle, citée dans le communiqué de RSF.
Une première commission rogatoire envoyée au parquet centrafricain était restée lettre morte. Un deuxième groupe d’enquêteurs français a été envoyé fin janvier 2017 en République centrafricaine. Il est resté cantonné à Bangui, officiellement pour des raisons de sécurité, dit RSF.
L’ONG encourage le prochain ministre de la Justice à “favoriser davantage la coopération entre les institutions de justice des pays concernés”. “Ces enquêtes ont aussi pour fonction d’affirmer le rôle fondamental d’information que jouent les journalistes”, dit-elle.
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Source: AFP