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Inondation du marché malien par du riz importé : Les producteurs locaux dénoncent la concurrence déloyale des importateurs

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Inondation du marché malien par du riz importé : Les producteurs locaux dénoncent la concurrence déloyale des importateurs
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Le président de la Plateforme Nationale des Producteurs de Riz au Mali, Faliry Bolly en collaboration avec ses partenaires a tenu une conférence de presse  le samedi 13 mai dernier au siège de l’organisation sur la définition d’une stratégie  de régulation des importations de riz. Le but de cette conférence était de  mieux faire connaitre le riz produit localement et encourager les consommateurs à le privilégier par rapport au riz importé.

D’entrée de jeu, Faliry Bolly a précisé que cette conférence s’inscrit dans un processus de plaidoyer qui s’appuiera sur l’institutionnalisation de l’achat direct aux producteurs, l’extension de cet achat à d’autres institutions, notamment les prisons, la santé, l’armée et la consommation du riz local par la population à travers une politique de consommation de l’Etat.

« Nous voulons que le Mali soit la vitrine du riz  en Afrique de l’Ouest. Le gouvernement a fait des efforts pour aider  la production mais quelque part, des fois on oublie l’autre camp. Après la production comment gérer le reste…? », a expliqué le président. Avant d’ajouter qu’ils comptent mettre en place une stratégie pour que le riz local puisse occuper suffisamment  le marché.

Selon lui, leur but est de défendre les intérêts des paysans car l’importation pénalise le riz local.  « Plus de 20.000 tonnes de riz achetées par l’OPAM n’ont pas été écoulées à cause du riz importé. La cherté du riz local est due aux intermédiaires  qui cherchent leurs bénéfices sur le dos des producteurs et des consommateurs. Ce qui fait que le riz est cher pour les consommateurs et moins cher pour les producteurs. », a-t-il fait savoir. Pour lui, le problème est qu’on accorde des exonérations sur le riz importé.

Faliry Bolly dira que le potentiel  irrigable du Mali comprend près de 22 millions d’hectares de terres dont plus de 1,8 millions d’hectares dans la seule vallée du fleuve Niger avec un taux d’exploitation  de moins  de 25% de son potentiel. D’après lui, ce potentiel permet de penser que le Mali pourrait être sans doute, le grenier à riz de  l’Afrique de l’Ouest.

  1. Bolly a déploré que malgré l’amélioration croissante de la production du riz au Mali pendant ces dernières années, le marché malien reste tributaire au riz importé.

« Les importations de riz continuent de manière  soutenue et sont  largement au dessus des besoins.  Cet état de fait  constitue  une concurrence défavorable à l’écoulement du riz produit localement.  Cette situation a accru depuis les années 2000 la dépendance alimentaire du Mali en riz  notamment dans les centres urbains », a-t-il dénoncé.

Pour aider les organisations de producteurs à mieux écouler le riz produit localement dit-t-il, l’Etat malien à travers le CSA a initié depuis  la campagne  2014/2015, une participation active des Organisations de Producteurs avec l’accompagnement de la PNPR, à la reconstitution du stock national d’intervention. A en croire M. Bolly, cette opération a été poursuivie durant la campagne suivante 2015/2016. Mais, la campagne 2016/2017 n’a pas bénéficié d’opération d’achat direct aux producteurs à cause de la présence d’énormes quantités de riz importé sur le marché malien.

A sa suite, le coordinateur national de la PNPR, Seydou Keïta a expliqué que la croissance rapide de la production est imputable aux politiques agricoles mises en œuvre comme l’initiative riz initiée en 2008.

« La production de riz pour la campagne 2008/2009 a été d’environ 1 618 323 tonnes, soit  une hausse de 50% par rapport  à la campagne  2007/2008 », a-t-il rappelé. Avant de poursuivre que cette situation a permis  de dégager une production de riz marchand de l’ordre  d’un million de tonnes. Aujourd’hui dit-il, le Mali vient derrière le Nigeria avec une production de 2.811.000 tonnes de paddy. Et il dispose d’une grande capacité d’autosuffisance.

Mme Fofana Aïssata Djiteye, trésorière de l’interprofession et commerçante ajoutera que leur volonté est que l’Etat leur donne au moins neuf mois pour vendre leurs stocks avant de laisser entrer le riz importé. Car selon elle, ils peuvent couvrir  pendant ces mois les besoins du Mali en riz.

« Il y a toutes sortes de riz  inconnus qui entrent chez nous et qui nuisent gravement à la santé », a-t-elle signalé.

Pour les responsables de la Plateforme Nationale des Producteurs de Riz au Mali, il faut  de véritables campagnes publicitaires semblables à ceux des marques de riz importées pour espérer promouvoir le riz local. Et pour que la politique de communication atteigne ses objectifs, il faudrait aussi que le produit soit à la hauteur de l’image qu’on lui prête c’est-à-dire un riz de qualité.

Aoua Traoré

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Source: Tjikan

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