L’ADEMA face défis nation leadership comité exécutif cause
Les militants de l’ADEMA, à travers tout le Mali, ne dorment plus que d’un seul œil, tant la sécurité et la survie de tout un peuple sont sous une menace constante. L’autorité de l’état est foulée au quotidien, sous les pieds de bandits armés, de spéculateurs de tout genre, d’élus et de fonctionnaires méprisants et corrompus. Les droits fondamentaux du citoyen à l’éducation, la santé, la libre circulation de personnes et des biens, la justice équitable, le pouvoir d’achat décent, ne sont plus garantis par l’état. Malgré tout ce malheur qui frappe les populations, le train de vie des dirigeants et de leurs familles et les charges de fonctionnement des institutions ne décroissent pas. La pléthore de ministres et de nominations en cordon, qui se succèdent, en moyenne tous les dix- huit mois dans le gouvernement et l’administration publique n’ont apporté aucune solution à la mauvaise gouvernance, au marasme économique et à la crispation sociale. Bien au contraire, leurs décrets de nomination en main comme des permis, ils se précipitent pour se garnir les poches, conscients de l’inconsistance de leurs missions. Le pays continue à payer un lourd tribut pour maintenir une souveraineté de façade. L’anarchie, la lutte pour la survie quotidienne, la raison du plus fort, la disparité économique et culturelle entre les régions, commandent les décisions prises par le gouvernement au nom du peuple malien. L’action gouvernementale ne reflète aucune approche programmée et systématique. Les citoyens sont accablés, abandonnés à leur triste sort, et privés de droit de recours, par des institutions qui n’arrivent plus à assumer leurs responsabilités régaliennes.
Le pays avait en fait commencé à sombrer, à partir des années 2011 et 2012. En 2013 le gouvernement RPM, en réalité avait hérite d’un pays en désolation économique et sociale, et divisé par la rébellion venue du nord. Le défi qu’il devrait relever était immense. La rébellion interne, associée au mouvement djihadiste international s’étaient acharnés sur le Mali. Le nord et une partie du centre du pays, au total, les 2/3 du territoire national, étaient pris d’assaut et tombaient dans leurs mains. L’armée nationale a subi des pertes incommensurables en matériel de combat, aggravées par l’embargo sur l’importation des armes au Mali. Les soldats patriotes et braves, sont tombes en héros sur le champ de bataille, par dizaines en défendant la patrie. Les territoires occupés ont été meurtris par la barbarie des intégristes. Le pillage des biens de l’état et des personnes, le saccage du patrimoine économique et culturel, les exécutions sommaires, les viols, la destruction des mausolées et des sites religieux historiques, le vandalisme des bibliothèques séculaires ont été perpètres à grande échelle. Les structures économiques et le tissu social ont été durement éprouvés, rétrogradés d’au moins vingt ans. Les populations du nord sans ressources se sont repliées vers le sud du pays, déjà affaibli par la pauvreté et la mauvaise gouvernance. Le malaise social s’est empare de toutes les couches de la société. Seule une minorité continuait à profiter des fruits du travail et des impôts des contribuables. La démocratie est malade dans le pays, quand la grande majorité du peuple malien croupit dans la misère, l’insécurité et privé de ses droits constitutionnels. C’était dans ce contexte, qu’en 2012, l’histoire démocratique du peuple malien a connu un bouleversement tragique marqué par le coup d’état militaire du capitaine Amadou .A. SANOGO. Sous la pression de la CEDEAO et de l’UNION AFRICAINE, la junte militaire a été contrainte de faire marche arrière, et d’instaurer au Mali, une transition dirigée par un gouvernement d’union nationale et une présidence intérimaire. Le Président de l’Assemblée Nationale, SE. Dioncounda Traore qui fut le président actif de l’ADEMA, était porté à la tête de l’état, dans le respect de l’ordre constitutionnel de la République du Mali. C’était à ce moment précis, que l’avenir politique de l’ADEMA devrait être remis sur selle. Le groupe du Manifeste a tenté d’y contribuer en proposant à la direction du parti, d’organiser une assise nationale avant la fin de la transition, qui devrait proposer un plan d’urgence de reconstruction du pays. Une petite commission composée de députés, de cadres en activité et de cadres retraités, avait été convoquée par le secrétaire général du parti, pour débattre du sujet et faire des propositions de stratégie. Le manuscrit produit à ce sujet n’a jamais émergé en surface. Et pourtant l’initiative paraissait pertinente, voire géniale. Elle aurait pu redonner confiance au peuple malien, et l’encourager à mieux organiser la résistance contre les envahisseurs. Les élections seraient plus facilement balisées sur le terrain, au profit de l’ADEMA, après la résolution de la crise politique provoquée par la junte. Par ailleurs les militants se sentiraient rassurés par rapport au soutien qu’ils devraient apporter au candidat présidentiel de l’ADEMA et souscriraient volontiers à l’effort de guerre, dans toutes les circonscriptions électorales.
L’analyse sociologique de l’occupation du septentrion et du centre du pays par les djihadistes faisait ressortir une contradiction notoire. Dès les premiers jours, un conflit d’intérêts est apparu, entre les visions des envahisseurs et des paisibles citoyens. Les premiers se sont fixé un objectif d’expansion territoriale hors de leur portée à moyen et à long termes, pendant que les seconds contraints de s’adapter à leur calvaire, se battaient pour retrouver à court terme, la voie appropriée, favorable à leur survie, leur sécurité et leur développement économique et social. Un programme de reconstruction initie par l’ADEMA à l’époque, allait sans doute rallier à sa cause, les populations et même la communauté internationale. Toutes les circonstances étaient réunies, pour que le parti puisse faire preuve de sa compassion vis-à-vis du peuple malien et de lancer un appel à la jeunesse dans le sens d’un sursaut national. Une fois de plus les responsables du parti en ont voulu autrement. La dénonciation du régime militaire anticonstitutionnel ne devrait pas cacher les ambitions à participer activement à la reconstruction et à la lutte pour l’intégrité territoriale du Mali.
La main tendue de l’ADEMA au RPM pendant les élections présidentielles de 2013, le prouvera. Ce geste vu de l’extérieur, était certes de bonne foi, car il respectait la conviction politique, de l’appartenance commune des deux partis à l’International socialiste. Mais vu de l’intérieur, il était plus directement lié à une prévision mercantile postélectorale. Nombreux étaient les observateurs du parti des abeilles qui s’étaient trompés, en s’accordant à dire, que cette alliance électorale était bien la preuve de la conviction et de l’engagement du parti, à soutenir les regroupements politiques partageant les mêmes principes démocratiques, de lutte pour le bien être, la solidarité et la souveraineté des peuples. Le signal fort de main tendue de l’ADEMA, corroboraient avec les slogans et les promesses de campagne du candidat RPM. Dans la logique des choses, l’attelage futur qu’ils formeraient, devrait conduire à un pacte de bonne gouvernance pour sortir rapidement le Mali de l’insécurité et du marasme économique et social. Bien qu’il ait saisi cette opportunité des deux mains, le
Candidat du RPM s’était gardé de signer un pacte quelconque de gestion du pouvoir avec l’ADEMA. Dès lors, les militants du parti des abeilles ont commencé à se poser des questions sur l’objectif de l’acte généreux et volontariste posé par le CE, et sur la sincérité de celui qui, devrait remporter les élections présidentielles avec près de 70% des suffrages exprimés. Le message de remerciement du président élu de tous les maliens, était à présent clair et ne pouvait être interprété avec ambiguïté. < Je ne suis pas demandeur d’une alliance quelconque avec un parti politique, mais nous pouvons nous entendre pour reconstruire le Mali >. Les militants ont fait une bonne lecture de ce message : le peuple malien a enfin concéder au RPM le pouvoir absolu, que l’ADEMA lui a toujours refusé.
Les premiers 100 jours de gestion du pouvoir ont suscité plein d’espoir, surtout qu’un grand nombre de jeunes cadres ont fait leurs rentrées dans le nouveau gouvernement. C’est une première révolution dans l’histoire du leadership malien. Les deux jeunes premiers ministres qui se sont succédé, les deux premières années du nouveau régime, ont démontré les preuves de leur dynamisme, de leur technicité et de leur volonté d’œuvrer pour le changement. Pourquoi en dépit de leurs prestations, leurs missions ont été interrompues et ils ont été remplacés par des sexagénaires. Et pourtant la nation avait besoin d’un sang neuf, revigoré pour sauter plus loin et surement.
Le Président a même a eu le mérite de délocaliser avec dextérité, les négociations pour la paix au Mali de Ouagadougou à Alger. Il a réussi à organiser à Bamako, le sommet africain sur la paix au Mali et dans le Sahel. Par souci de préserver la souveraineté de son pays, Il a pu convaincre les Nations Unies à déployer des contingents pour le maintien de la paix au Mali. Ces actions avaient suscité une forte admiration et un sentiment de patriotisme des maliens qui ne rêvent que de paix et de tranquillité. Une lueur d’espoir qui devrait pousser tous les démocrates à encourager le Président à persévérer dans son élan de campagne, à rassurer le peuple malien et à promouvoir la jeunesse, fer de lance de tous les combats pour la restauration des valeurs économiques et sociales , l’unité et l’indivisibilité du pays. C’est à travers un tel comportement que l’on fait la différence entre les alliés sincères et les opportunistes. Pendant ce temps ,d’ autres prétendants , plus proches du président de la République, ont su avec habileté , imposer leur jeu politique et leur savoir- faire pour changer le trajectoire de l’action gouvernementale. La prise de conscience de l’ADEMA devrait s’amorcer au tout début du changement de cap du pouvoir. Malheureusement sans prendre conscience, son instinct de leader politique avait déjà commencé à somnoler, ou si l’on préfère, est rentré en transe pour les avantages qu’il pouvait tirer du pouvoir en place, sans même se poser la question sur les répercussions sur le parti.
Et maintenant la fête peut commencer. Les relations de personne à personne prendront le pas sur les négociations entre partis politiques de même obédience. La bousculade pour rentrer dans le gouvernement ou pour se forger un poste de fortune dans l’appareil administratif de l’état battait son plein. Les interventions inouïes, provenaient de tous les côtes ; de l’extérieur du pays, des autorités religieuses, de la famille proche, des dignitaires du pays, des bailleurs de la campagne et même des factions en rébellion, forçaient la porte du palais présidentiel, pour placer leurs pions. Comme d’habitude au Mali, le régime RPM s’installe avec ses lobbies, ses réseaux et sa cargaison d’opérateurs économiques .La Présidence de la République est vite prise d’assaut. A l’aide de leurs forceps et leurs œillères, ils domestiquèrent le pouvoir en place. Désormais tout le monde ne jure que par le nom du Président. Certains cadres de l’ADEMA en embuscade, fidèles à leur tradition de chercher profit, sont rentrés dans la parade, les écharpes distinctives en rouge et blanc, autour du cou, pour plaire au prince du pouvoir. Ils ont tenu des discours élogieux en son égard. Aucun responsable du parti n’a élevé le ton, pour les rappeler à l’ordre, et exiger la mise en œuvre des règles d’un partenariat équitable.
Les bonnes intentions et les promesses de campagne n’ont pas survécu longtemps à la pression des courtisans et à l’influence de la famille du nouveau président. La majorité présidentielle formée pour la circonstance, composée de partis politiques hétéroclites et hétérochromes, est devenue en un laps de temps esclave des manipulations du clan présidentiel. Même les manières élusives du gouvernement, d’adresser le grave problème de sécurisation et de précarité de vie du Nord et les risques de partition du pays n’ont pas ébranlés la conscience politique des ministres représentant l’ADEMA. En temps normal, la divergence de point de vue sur la question suffirait pour faire valoir la position du parti, et se démarquer de la ligne de conduite du RPM. Cet euphémisme de complaisance serait à l’antipode de la tradition et de l’attitude politique progressive de l’ADEMA. La poignée de dirigeants cachés du pouvoir, qui tirait les ficelles des décisions prises par l’état, ne se souciait plus de l’avis des alliés.
La lutte pour l’occupation du terrain électoral fait rage, en prévision des futures élections législatives et communales. Le ballet des élus reprend de plus belle avec frénésie. Plusieurs bastions de L’ADEMA tomberont sous le contrôle du RPM. Les militants sont choqués par la passivité du CE, malgré la désertion d’un grand nombre de structures de base. Les litiges électoraux se multiplient et se terminent le plus souvent en faveur du régime au pouvoir. L’argent roi circule, pour gratifier ceux qui ont bien voulu collaborer et pacifier les conflits. On ne parle plus de conviction morale, mais de survie alimentaire. <Ventre affamé n’a point d’oreilles >. Une certaine animosité va toutefois s’installer sur le terrain entre les militants fidèles de l’ADEMA et ceux du RPM, qui par endroits va dégénérer en conflits ouverts, et en escalade de la violence. Le mot d’ordre de l’accompagnement politique du RPM a perdu dans ces conditions toute sa substance et sa raison d’être, dans les rangs de l’ADEMA. Les protagonistes des deux partis s’observent comme des statues en faïence rivés dans leurs loges. Le moindre mouvement de l’un pourrait surchauffer la colère de l ‘autre. Les bases électorales hostiles aux pratiques malsaines des dirigeants du RPM, multiplient les initiatives de protestation et se désolidarisent de ces derniers.
Il faut avouer qu’à présent, les deux partis ne sont plus en mesure de contenir l’adversité dans les deux camps. L’ADEMA devrait par souci électoral préserver ses forces, adopter un repli tactique, mettant un terme à l’alliance avec le régime au pouvoir. En politique, comme à la guerre dans des circonstances défavorables, il faut avoir le courage de s’assumer pour limiter la perte sur le terrain ,et pour mieux engager une nouvelle attaque sur le champ de bataille. La survie du parti dépendra de l’effort qu’il fournira maintenant pour promouvoir les organisations des femmes et des jeunes qui sont restées en réserve, engagées et combatives. Un nouveau leadership, d’une autre race d’hommes et de femmes,
Convaincus des valeurs fondamentales sur les lesquelles le parti avait été fondé, doivent émerger des rangs des militants. La dialectique a évolué avec le temps, laissant derrière elle, tous ceux qui ne pensaient qu’à s’enrichir et faire une belle carrière politique sur le dos du peuple.
Pour l’instant, il conviendrait de dire que l’ADEMA marche dans l’obscurité totale, en suivant les pas fourvoyés d’un comité exécutif du parti, qui a perdu l’orientation des repères célestes. Consentir la perte de trois ou quatre petits postes ministériels dans un gouvernement calamiteux, ne pourrait être comparable à la prise de position historique que le parti devrait prendre, celle d’assumer son rôle de leader du mouvement démocratique malien, et se battre sur le front de l’honneur. Du reste, comment un parti a vocation socio-démocrate, peut rester silencieux, quand les grèves affilées des corps de la justice, des impôts, de la santé, des enseignements, des transports, tombent comme des tornades de pluie paralysant la vie économique et sociale, et le progrès de toute une nation. Le parti devrait compatir publiquement avec les masses laborieuses des travailleurs par respect à sa doctrine. L’obstination à persister dans l’erreur a atteint son paroxysme. A quel prix l’ADEMA doit continuer à supporter le régime du RPM, qui n’hésite plus à l’intoxiquer et le tuer à petit feu. Même l’opposition libérale, muette et momifiée, de temps à autre, s’agite d’un soubresaut de dénonciation des abus du pourvoir, des détournements des deniers publiques et des actes prédateurs des ministres et autres agents du régime RPM. Force est de reconnaitre aujourd’hui, que l’ADEMA est perçue comme un allié gênant dans l’attelage de la mouvance présidentielle, à cause de sa capacité de nuisance et de renaissance. Pour le bloquer, le mot d’ordre est passé dans toutes les cellules du RPM, pour le réduire à sa plus simple expression de représentativité et le déloger de son terrain électoral avant 2018. La campagne de séduction des grands électeurs et des cadres du parti a déjà commencé au Mali et au niveau de la diaspora. Les gourous du pouvoir mettront tout à profit : l’argent sale, le chantage, le système judiciaire corrompu, le verrouillage de l’administration, le contrôle des circuits financiers de l’état et la propagande à travers les medias pros, pour arriver à leur fin. Malgré cette conspiration ourdie mettant en péril la survie vitale de l’ADEMA, le CE pousse jusque dans les entrailles par certains cadres aliénés au RPM, s’entête à amorcer la procédure de démarcation du pouvoir en place. Par comble d’ironie, ils vont même jusqu’à inventer un projet de rassemblement de la gauche démocratique pour soutenir un candidat unique en 2018, celui du RPM. Le dogmatisme de l’accompagnement en politique s’est toujours avéré destructeur pour les alliés en position de faiblesse, comme nous enseignent les stratégies de guerre (exp. Vichy 1940-1944).Le CE ne peut exhiber aucune preuve écrite, démontrant qu’un pacte de gouvernance a été conclu entre l‘ADEMA et le RPM. Aucune déclaration commune même verbale n’a été promulguée. En définitive sur quoi repose l’alliance entre les deux partis. Devinez en la suite.
Ce comportement débonnaire du CE a entrainé une grave inquiétude voire l’indignation au sein de la coalition du MANIFESTE et de certains partis politiques proches de l’ADEMA. Au cours de la dernière conférence nationale tenue en Février 2016, ces derniers avaient lancé un vibrant appel à la direction du parti pour qu’elle prenne d’urgence les dispositions requises pour assumer son rôle de leader politique au MALI. Le ton employé par certains intervenants était très émouvant, bien des fois pathétique. L’ADEMA doit rester fier de son bilan politique, arrêter de brader ses acquis au profit de régimes débiles, décriés par le peuple malien. Dans la sous-région ouest africaine, l’ADEMA est un cas d’école de réussite, qui a inspiré de nombreux dirigeants, au même titre que l’ANC de Nelson Mandela.
L’ambition pour sauver le MALI de sa situation catastrophique, passe obligatoirement par la décision de bannir et de déraciner du dogme de l’accompagnement politique. Cette volonté doit primer sur la tendance de consolidation de la pensée figée, sclérotique de certains dirigeants attachés au profit malsain. Le meilleur moyen de les convaincre à reculer, sortir de cet esprit rétrograde, est de les isoler de manière coercitive, pour faire de la place a plus jeunes, compétents, intègres et engagés pour défendre les valeurs du parti, de la démocratie et de la République. Le vent du changement est entrain de souffler au Mali. Les structures à la base l’ont compris et se préparent pour se battre et apporter leur contribution à la construction nationale. Les jeunes, les femmes et les sympathisants du parti sont tous animés de la même volonté de ne plus se soumettre au joug des prédateurs du peuple, et à l’ordre établi qui ne profite qu’à une poignée de familles proches du pouvoir. Le CE doit respecter sa mission, la volonté de ses militants, et se convaincre spontanément, qu’il doit faire preuve de leadership pour embrasser rapidement la voie de la marche en avant. Le populisme imposteur, le fanatisme religieux, la société moderne permissive, ne peuvent pas servir de référence morale et de conduite citoyenne dans un pays doté d’une constitution et d’une longue tradition incrustées de culture et de tolérance. La menace d’une révolte populaire et sauvage, beaucoup plus fondée sur l’hostilité des tenants du pouvoir actuel, que sur les revendications organisées pour la justice et le bien-être du peuple, pourrait à tout moment éclater, hors de contrôle, avoir pignon sur rue et prendre le Mali en otage. Les djihadistes et leurs soutiens de narcotrafiquants, ne peuvent pas mieux rêver, pour recoloniser et imposer la terreur dans un pays dont ils connaissent parfaitement les faiblesses de sa gouvernance et de sa défense militaire.
Le contour du leadership de l’ADEMA, et de la nouvelle responsabilité du parti, dans le contexte social et économique actuel du Mali, devra être redéfini au cours d’un prochain congrès extraordinaire. L’ADEMA ne peut plus attendre l’avènement d’un grand scandale étatique ou d’une catastrophe surnaturelle pour entrevoir une échappatoire de la mouvance présidentielle, par la petite porte. Le moment et l’opportunité s’offrent volontiers au parti, pour tendre une main solidaire aux travailleurs, aux populations laissées pour compte, montrer l’intérêt accordé au peuple malien, et a l’armée nationale. Il doit dénoncer en toute objectivité et sans détour les abus du pouvoir RPM. Les militants sur le terrain rêvent d’une telle initiative de faire valoir de l’héritage du parti en termes de responsabilité historique et de réussite de la reconstruction du pays. Plus que jamais, le Mali fait face à un dilemme existentiel, celui de rester en marche, fort et uni, ou de succomber à l’agression de forces abjectes intérieures et extérieures. Un parti politique responsable ne peut pas rester en marge de ce combat, ou accepter une position de contingence quand, il a les moyens de l’expression et d’action. Tout dépendra du leadership du CE et de la reprise de conscience des militants de l’ADEMA.
Pr Mahamane Kalil Maiga, ancien ministre, médecin à la retraite
L’ADEMA face défis nation leadership comité exécutif cause
Source: L’Aube