Dans le cadre de la mise en œuvre du protocole d’accord, un Comité de normalisation devrait être mis en place, à l’issue d’une assemblée générale, prévue le 12 juin prochain. Mais la Fifa a dans une correspondance en date du 4 mai 2017, exprimé sa désapprobation face à une mesure qu’elle juge inopportune à six mois de la fin du mandat de la Femafoot. Donc le débat est clos, nous pouvons avancer.
La grave crise qui a frappé notre football durant deux ans, a connu un dénouement grâce à l’implication de deux ministres (Abdel Karim Konaté dit Empé et Amadou Koïta), sur instruction du Premier ministre. Après trois jours de négociations, ils sont parvenus à concilier les deux parties, autour d’un protocole d’accord. Dans cet accord, chaque partie devrait jouer sa partition, pour une sortie de crise définitive. Il a été imposé au ministre des Sports, Housseini Amion Guindo, d’annuler les deux décisions controversées relatives à la dissolution du Comité exécutif de la Fédération malienne de football et la mise en place d’un Comité de normalisation (Conor) dirigé par Sidi Diallo.
Les protagonistes devraient également sursoir aux différentes poursuites judiciaires engagées, sur le plan national et international. Le gros lot en termes de clauses du protocole d’accord revenait au président de la Femafoot, Boubacar Baba Diarra. Parce qu’une seule entrave de sa part nous renvoyait à la case départ. C’est dans ce contexte qu’il s’est engagé à lever toutes les sanctions frappant les différents acteurs et remplacer les deux secrétaires généraux par des cadres de la catégorie A.
En plus de cela, il devrait envoyer une correspondance à la Fifa, pour l’informer d’un protocole entre les acteurs du football malien, et inviter l’instance mondiale à venir installer un Comité de normalisation le 12 juin, à l’issue d’une Assemblée générale. Tout cela avait pour but d’obtenir la levée de la suspension du Mali afin que les Cadets participent à la CAN de leur catégorie. Le rêve s’est réalisé, le Mali a été mis dans ses droits. Entre temps, le président de la Femafoot, Boubacar Baba Diarra, s’employait à respecter la mise en œuvre du protocole d’accord. Ce qui n’a pas été dit à l’opinion par rapport à la mise en place d’un comité de normalisation, faudrait-il que la Fifa donne son accord. Et depuis le 4 mai 2017 sa réponse est tombée. En effet, dans une correspondance adressée au président de la Femafoot, l’instance suprême du football a tenu à dire, concernant l’Assemblée générale du 12 juin et l’installation d’un Conor, n’étant pas partie prenante du protocole d’accord, ne se sent en aucune manière liée aux résolutions prises pour les raisons suivantes :
– Une assemblée générale ne peut se tenir et aboutir à des décisions valides que si elle est convoquée et réunie conformément aux statuts applicables de la Femafoot, tel ne semble pas être le cas ;
– Conformément à l’article 8, alinéa 2 des statuts de la Fifa, remplacer un comité exécutif élu par un comité de normalisation est une mesure exceptionnelle qui relève du pouvoir exclusif de la Fifa. Une telle décision ne peut être prise sans que la Fifa ait au préalable constaté que les conditions de son application sont réunies.
Or toujours selon la lettre de la Fifa, il apparait que dans le cas présent, les circonstances particulières ne sont pas telles qu’elles justifient le remplacement du comité exécutif actuel par un comité de normalisation à six mois de la fin de son mandat.
Avec cette lettre la Fifa siffle la fin de la récréation dans une affaire qui n’a que trop duré, avec des ramifications du début à la fin. Cette correspondance signée par la secrétaire générale de la Fifa, Fatma Samoura, est tombée depuis le 4 mai 2017, mais le président de la Femafoot, Boubacar Baba Diarra, a fait profil bas, en laissant continuer le train de l’application du protocole d’accord. Quand même, il fallait ce protocole pour que le ministre des Sports comprenne qu’il a filé du mauvais coton avec ses deux décisions. La Fifa n’a jamais reculé devant un Etat, quelle que soit sa souveraineté.
Certes la crise a pris fin grâce aux bons offices des ministres Abdel Kader Konaté et Amadou Koïta, le bon sens des différents protagonistes, mais il faut saluer le sens élevé de responsabilité du Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga. Sans sa clairvoyance on serait toujours dans cette crise et les Cadets seraient éliminés de leur CAN. Parce qu’on a fait croire à l’opinion nationale, que les deux décisions du ministre des sports relèvent d’une solidarité gouvernementale. Heureusement que la nomination de Abdoulaye Idrissa Maïga a fait voler en éclats cette calomnie.
Maintenant que tout est bien qui finit bien, les acteurs du football malien doivent siffler dans la même flûte pour le bonheur de la discipline et la quiétude dans le pays.
A.B. HAÏDARA
FIFA dit niet mise place comité normalisation Boubacar Baba Diarra reste président Femafoot jusqu fin mandat
Source: Aujourd’hui-Mali