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L’œil de SONIA : Quand les enfants nous montrent la voie de la tolérance

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L’œil  SONIA  Quand  enfants  montrent  voie  tolérance

Je ne pourrais jamais savoir ce qu’est vraiment le Mali puisque je ne le vis pas. Pour savoir, comprendre, il faut le vivre ou l’avoir vécu. Heureusement, il n’y a pas de honte à dire je ne sais pas, même si ce n’est pas facile à l’avouer.

Quand on est dans l’observation, on ne peut pas participer et donc on se sent à l’écart. Pour peu que les autres n’y prêtent pas attention on risque très vite de sombrer dans le déni. Il est donc important de toujours essayer de se mettre au niveau de l’autre pour lui laisser une chance de s’intégrer. Et ceci est valable pour tout le monde, indépendamment des races, des religions…  Cela d’autant plus que nous avons et nous aurons toujours besoin de l’autre, peu importe son identité.

Certains vont penser que je suis une utopiste ! A ceux-ci, je réponds que n’est pas la question car, pour réussir, il faut y croire ! Et je sais que l’on peut faire de grandes choses quand on a confiance en soi.

Simplement beaucoup, par cupidité ou par mépris, n’aiment pas ceux qui veulent avancer et ils feront tout pour nous décourager. En revanche, ceux qui ont de l’estime pour nous seront là pour nous encourager. Les vrais amis ne nous demandent pas de nous justifier, ils seront là tout simplement.

Parfois je me demande comment avons-nous pu nous éloigner autant de cette relation ou chacun a sa place tout en faisant partie du groupe ? Est-ce la civilisation qui aurait fait de nous des êtres supérieurs ou bien est-ce inné en nous ? Lorsque j’observe des enfants dans une cour de récréation maternelle, ils s’amusent, se disputent, se chamaillent mais jamais ne rejettent l’un des leurs, car il y en aura toujours un qui montrera l’exemple aux autres et cela sans l’intervention d’un adulte.

Sur ce point, les enfants ont encore beaucoup de choses à nous apprendre. J’en déduis donc que le racisme n’est pas un sentiment naturel, mais bel et bien l’invention de l’Homme pour nous éloigner les uns des autres. Alors que les enfants, entre eux, ont réussi à vivre ensemble, nous les adultes nous nous déchirons entre nous à cause de ceux qui brisent nos espoirs et nous empêchent de rêver.

Comment faire évoluer les mentalités quand depuis notre plus jeune enfance on nous enseigne l’autonomie qui consiste à se débrouiller tout seul et à ne pas compter sur l’autre ? Comment demander de l’aide quand on sait que l’on sera jugé comme un incapable car besoin de l’autre ?

Alors que dans la réalité tout est simple, mais encore faut-il y voir clair. Les composantes de la civilisation ne doivent plus être transmises uniquement par l’éducation, mais aussi par la transmission de notre héritage propre à chacun. On ne peut pas sous le manteau de la civilisation faire d’un peuple un nombre unique, car que nous le voulons ou pas, nous sommes tous différents et ce sont ces différences qui nous rassemblent.

Les enfants entre eux ne cherchent pas à éliminer l’un des leurs définitivement car ils savent que leur force est dans l’union et non dans la séparation. De même, ils savent remettre à sa place celui ou celle qui aurait mal agi en le mettant de côté pour lui montrer que seul il ne peut rien.

Pas besoin de punitions ou de grandes explications, car celui qui agit mal se punit lui-même en se mettant à l’écart du groupe. Malheureusement, en grandissant nous sommes contaminés par cette société qui a oublié d’où elle venait et qui elle était.

Les différences sont des richesses que l’on doit partager. Un jour ma fille est venue vers moi très déçue en me disant qu’elle voulait elle aussi être Noire. Je lui ai demandé le pourquoi et elle m’a répondu ceci : j’aime trop les papillons (les rubans) qu’elle a dans les cheveux.

Alors ensemble nous avons enfilé des perles de couleur espacés de petits rubans que nous avons noués pour obtenir un beau collier qui a fait d’elle une princesse d’un jour. Derrière une chenille se cache toujours un papillon à condition de ne pas l’écraser. Derrière chaque homme se cache un cœur à condition de savoir l’écouter.

Merci à tous ceux qui, tout au long de ma vie, ont bien voulu partager avec moi leurs différences, leurs espoirs, leurs richesses humaines.

Sonia

L’œil  SONIA  Quand  enfants  montrent  voie  tolérance

 

Source: Le Reflet

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