Présidentielle 2018 L’Adema choisir candidat peut être IBK
Ils étaient trois hommes politiques, en l’occurrence, « Mussoloni »(Adema) ; Dr Goïta (PRVM) ; Nouhoum Sarr (FAD), à prendre part, le 25 Mai dernier, à l’émission ‘’Débat politique’’ de la Radio Kledu. En effet, de la visite d’Emmanuel Macron à Gao, à la situation sécuritaire, en passant par les éventuelles candidatures à la présidentielle de 2018, les invités de Kassim Traoré ne sont pas passés par quatre chemins pour cracher leurs vérités sur tous les sujets brûlants de l’heure. Lisez plutôt…
Visite d’Emmanuel Macron à Gao : les critiques du PRVM
La visite du nouveau président français à Gao continue de susciter des réactions. Ainsi, pour le Dr Goïta du PRVM qui intervenait sur radio Klédu (Débat politique du 25 mai dernier), le premier enseignement, que les autorités françaises n’avaient, du reste, pas caché, est qu’Emmanuel Macron n’est pas venu pour le Mali, mais pour soutenir ses troupes dont il est le commandant en chef. « Macron n’a parlé à aucun habitant de Gao », déplore le Dr Goïta. Qui en veut plus aux autorités maliennes, de son point de vue, peu soucieuses de la situation au Nord : « IBk aurait dû se rendre bien plus tôt à Gao, à Tombouctou ; mais il se rend à Gao uniquement pour rencontrer Macron ». Ce à quoi réagit un auditeur : « Macron n’a pas invité IBK à Gao ; il s’y est invité lui-même »
.La Société civile en cause également
Pour le Dr Goïta, le silence de la Société civile sur cette visite est coupable : « Elle aurait dû porter le message à Macron », estime-t-il, faisant allusion à la situation réelle qui prévaut au Mali et dans les zones conflictuelles qu’elle aurait dû dénoncer à Macron
Faut-il négocier avec Iyad Ag Ghali ?
Pour le Dr Goïta, il est passé le temps où il fallait négocier avec le chef terroriste, car cela supposerait maintenant « un autre accord », et donc de nouvelles obligations. « Iyad est un agent des services de renseignement algériens. L’Algérie n’a aucun intérêt à notre paix, la tolérance vis-à-vis des terroristes qui sévissent sur notre territoire étant un moyen pour elle de se sécuriser soi-même…Iyad et ses alliés sont sortis du cadre du dialogue. Il doit être neutralisé…Il faut prier pour que Dieu nous donne le dirigeant capable de le neutraliser… », analyse-t-il en substance. Non sans exprimer son incompréhension des propos du président IBK, selon lequel « la négociation avec Iyad ne serait pas une résolution de la Conférence d’entente nationale, mais simplement la proposition d’un participant ».
Sur la « question Iyad » et sa soi-disant mission d’islamisation, un auditeur pense tout simplement que « nos religieux ne se sont pas assumés » en laissant une « minorité imposer sa volonté ».
Situation sécuritaire : Et ces Pakistanais, qu’en savons-nous ?
C’est l’inquiétude du nommé « Mussolini » de l’Adema. Lequel ne comprend pas que « l’on puisse s’arrêter toute une journée au bord de la route avec seulement deux téléphones à vendre ». Cela est suspect, de son point de vue, et mérite d’attirer l’attention des autorités au regard de la situation sécuritaire.
Assarid : Persona non grata au Nord ?
L’information vient du même « Mussolini » selon lequel l’ancien député Adema ne pourrait plus se rendre au Nord du pays à cause de son choix d’un Mali unique.
MINUSMA : Pour un mandat véritablement robuste
C’est le vœu du Dr Goïta du PRVM afin que les forces onusiennes aident véritablement à combattre le terrorisme partout au Mali, y compris au Centre du pays. « Les casques bleus ne vont pas se battre à la place des Maliens », lui rétorque « Mussolini ». Leur intervention serait pourtant justifiée, d’autant plus que « des civils sont innocemment tués », argumente le responsable du PRVM. Soutenu par Nouhoun Sarr du FAD (Front Africain pour le Développement), d’accord aussi pour un « mandat offensif » de la Minusma. Comme en RDC il y a quelques années, où la Monusco avait combattu le M23.
« Nous avons une des diplomaties les plus amorphes au monde »
Toutefois, M. Sarr ne se fait guère d’illusions, « nous avons une des diplomaties les plus amorphes au monde ». Rappelant en cela les propos du ministre des Affaires étrangères, A. Diop qui se vantait en ces termes : « Nous avons un mandat robuste ». Voilà qu’il est rattrapé par le temps auquel ne résiste aucune contre-vérité. Mais pour le ministre Diop, c’est devenu une habitude. On se souvient qu’il a tout fait pour nous faire accepter l’Accord d’Alger depuis sa première mouture. Plus tard il signe l’Accord de Réadmission, envoie une équipe de reconnaissance de Maliens en situation irrégulière en Europe, notamment en Allemagne, pour ensuite faire croire que le document qu’il a signé n’est qu’un « communiqué » et n’a aucune valeur juridique. Si le même Diop est encore au gouvernement, c’est que ce n’est pas lui le responsable de tous ces cafouillages, mais celui par qui il est et demeure.
Politique sécuritaire : « Aucune mesure de protection »
C’est le sentiment du Dr Goïta qui est dépité de constater qu’à présent, c’est-à-dire malgré tout ce que l’on vit comme épreuves, il n’existe quasiment aucune mesure de protection des soldats en service aux postes de contrôle. « Ils sont exposés » ; il n’y pas de sacs de sable ou de chicanes comme pour la Minusma, et n’importe quel apprenti terroriste peut commettre un attentat sur eux, constate-t-il.
« Pas de politique nationale de défense »
C’est ce qu’estime Nouhoun Sarr au regard des « menaces terroriste, djihadiste, sécessionniste ». Et il va plus loin : « Nous n’avons pas de guerriers, de chefs de guerre ». Problème de moyens ? Pas toujours quand on sait que « les terroristes sont arrivés en motos pour attaquer le camp de Nampala où étaient stationnés des Pick-up », dit-il. Alors ? « Il ne peut y avoir de guerriers, de chefs de guerre tant que les militaires n’ont pas confiance dans les autorités, dans les dirigeants…Combien de familles ont été expulsées après le décès au front de leurs chefs ? Combien de morts sans que l’ORTM en parle ?… » explique-t-il. Le sentiment qui prévaut est que « si tu meurs pour le Mali, tu es mort pour rien », conclut-il.
Loi de programmation militaire
Combien de milliards ont été mobilisés en faveur de la Loi de programmation militaire ? Très peu, estime Dr Goïta, se référant à des propos que l’ancien Premier ministre aurait tenus. Dans tous les cas, déplore-t-il, elle « ne prévoit pas l’achat d’avions de combat » ; toutes choses dont les forces armées ont besoin dans le cadre de leur mission. Il estime, par ailleurs, que les milliards prévus pour le SNJ (service National des Jeunes) doivent servir plutôt à équiper l’armée.
Que sont devenus les 4×4 blindés offerts par le Qatar ?
Les débatteurs de Klédu en savaient très peu. Certains gouverneurs en auraient eu. « Ce ne sont pas des combattants ; il faut les réattribuer aux combattants », propose Dr Goïta. D’ailleurs un cadeau du qatar ne serait-il pas empoisonné ?
Accord de défense nationale : Comme en territoire conquis
A en croire le responsable du PRVM, une disposition de cet Accord stipulerait que les soldats français ont la liberté de mouvement partout sur le territoire, sans avoir à en référer aux autorités maliennes : « c’est donc normal qu’Emmanuel Macron, en tant que commandant en chef, descende où il veut » analyse-t-il grosso modo.
« Il n’y avait pas d’Etat »
C’est l’excuse avancée de façon récurrente par les autorités pour expliquer la situation présente marquée notamment par le délabrement de l’armée. Si « Mussolini » de l’Adema se convainc volontiers de ce prétexte, MM. Sarr et Goïta se demandent « ce que IBK a mis en place lui-même » pour changer la donne. Si l’armée a été détruite bien avant, depuis plus d’une décennie, tel que le soutient encore Mussolini, certains auditeurs se demandent « où était IBK en ce moment ». Ce qui fait dire à M. Sarr que « IBK est plus que responsable ; il en est le premier responsable », martèle-t-il.
Les bons points du FMI
Lors de sa dernière visite, les responsables du Fonds monétaire international ont félicité le Mali pour ses performances. Le responsable de l’Adema s’en félicite. Mais il n’y a pas de quoi, remarque M. Sarr, pour qui, au même moment, « nos militaires ont faim ; il y a une tension budgétaire dont une des conséquences a été la difficulté à payer les salaires des fonctionnaires… Il n’y a pas d’argent ; le peu qu’on gagne, IBK le prend pour son avion ». Et d’ajouter : « Ce gouvernement est un gouvernement hautement incompétent ». Même A. K. Konaté dit Empe que « Mussolini » essaye d’encenser ? « C’est une honte nationale. Allez voir comment son ministère fonctionne, comment fonctionnent le commerce et la concurrence » interroge-t-il ?
« L’Adema va choisir son candidat… qui peut être IBK »
D’abord pour l’histoire, « Mussolini » nous rappelle qu’en 2002, Ibrahima N’Diaye, qui est avec Soumi aujourd’hui, n’avait pas soutenu ce dernier ; qu’en 2007, Dioncounda Traoré, pour le compte duquel circule une pétition, avait tout fait qu’il n’y ait pas de candidat contre Amadou Toumani Touré ; qu’en 2013, Kalifa Sanogo n’avait pas soutenu le candidat officiel de l’Adema, en la personne de Dramane Dembélé. Ce dernier, nous apprend-il encore, avait été promu P.D.-G. de la CMDT pour son soutien à IBK à la présidentielle de 2013. Ejecté de la CMDT, le même Kalifa, aujourd’hui maire de Sikasso, mènerait des tractations pour être le candidat de l’Adema, créant du coup des problèmes au sein du parti. Tout cela ne semble pas plaire à « Mussolini », pour qui « l’Adema n’est pas aujourd’hui en bonne santé ; on veut d’abord soigner ses plaies… ». En somme, « l’Adema va choisir son candidat…qui peut être IBK ». Le message a au moins le mérite d’être clair, même s’il n’est pas partagé par un grand monde.
« Les ministres Adema »
A en croire « Mussolini », ils sont quatre dans l’actuel gouvernement. Dont Me Kassoum Tapo qui, selon lui, « a fait son retour au parti depuis décembre 2016 ». Avis contesté par un auditeur qui affirme que Me Tapo ne doit pas au parti sa présence dans le gouvernement. Allez savoir ! « On aurait compté Ag Erlaf si lui n’avait pas démissionné » semble regretter « Mussolini ». Quant à Barthélemy Togo qui n’en fait plus partie, Mussolini rapporte qu’ « il n’a pas démissionné du parti, mais s’y fait de plus en plus rare depuis sa mise à l’écart du gouvernement ». Voilà, vous savez à peu près tout sur le parti qui « n’est pas en bonne santé… » et qui, malgré tout, compte « quatre ministres dans le gouvernement ». Ce qui en dit long sur la force de cette formation politique. Mais surtout sur les intentions du RPM qui semble mettre tous les atouts de son côté pour rééditer l’exploit de 2013.
Appels à la jeunesse
« Il faut dire Non à la cupidité ; il faut se demander ce qu’on peut faire pour son pays ; le Mali sera ce que nous en ferons… » – c’est le message du Dr Goïta à l’endroit de la jeunesse malienne, sur qui il compte pour le changement. L’appel est le même chez M. Sarr du FAD. Mais encore…
Un candidat unique de l’opposition non républicaine
- Sarr espère un « candidat unique de l’opposition non républicaine » à la présidentielle de 2018. Donnant l’impression d’être profondément touché par ce qui arrive au Mali (sentiment perceptible jusqu’au niveau des auditeurs qui ont beaucoup apprécié son discours), il pense que « les Maliens seuls sortiront leur pays de cette crise ».
Le coup de g… de Bougoula
Bougoula est un auditeur de Klédu très connu, de plus en plus célèbre pour ses interventions souvent musclées contre le régime, mais parfois amènes aussi. Sa dernière bile, il la déverse sur l’Adema et IBK.
« L’Adema n’a pas de position…Elle va encore s’éclater en Pro IBK et Adema…Même si quelqu’un d’autre arrive, ils vont le suivre… » prédit-il à l’endroit du parti qui a quand même donné naissance à l’URD, au RPM, au Miria, entre autres.
Remords, remords
Bougoula a visiblement beaucoup de remords : « J’ai fait voter plus de 200 personnes pour IBK…Voyez Paul Kagamé, Robert Mugabé, quelles menaces de sanctions n’a-t-on pas brandies devant eux ? Ils ont tenu…La signature de l’Accord n’a rien changé…Le président à Bakou ?… »
Les quatre pour un Mali debout
Check Modibo Diarra, Soumana Sacko, Oumar Mariko, Moussa Mara, avec ces quatre personnes, Bougoula est convaincu que le Mali sera debout. Le schéma magique qu’il propose est le suivant : Check Modibo Diarra, Premier ministre ; Soumana Sacko, ministre des Finances, Dr Oumar Mariko, président de l’Assemblée nationale ; Moussa Mara, ministre de la Défense. Trop beau pour être vrai. Ce sont tous là des patriotes convaincus, mais l’égo des uns et des autres est tel que leur association pourrait ressembler davantage à un cocktail Molotov.
Fatalisme
Comme à l’image de ce scénario improbable, nombreux sont les Maliens qui s’en remettent désormais à la fatalité : « il n’y a pas de vote ; il n’y a que l’argent. En tout cas il n’y a personne. Maintenant il faut prier Dieu pour qu’il nous donne quelqu’un… », se lamente un auditeur. C’est là un discours, certes réaliste, mais surtout un discours de dépit, de désespoir, qui n’est pas de nature à aider à sortir la crise. C’est bien de prier Dieu, mais Lui nous a donné suffisamment de ressources pour pouvoir faire face aux défis. Il ne descendra donc pas faire le boulot à notre place. Si malgré le nombre que Dieu nous a donné, une minorité arrive à imposer sa volonté, cela n’est plus du ressort de Dieu. Mais de notre manque de courage à faire face à notre destin. Le peuple est le seul souverain et doit être au rendez-vous de l’Histoire, celui qu’il doit avoir avec soi-même.
Sorry Haïdara
Présidentielle 2018 L’Adema choisir candidat peut être IBK
Source: Le Point