Dimanche 18 juin en fin d’après-midi, des hommes armés ont pris d’assaut le campement Kangaba, dans la banlieue est de la ville, un site notamment prisé des touristes occidentaux. Les forces maliennes ont donné l’assaut vers 19h, heure locale. Le dernier bilan disponible fait état de sept morts, dont cinq assaillants, quatre blessés et une trentaine d’otages libérés.
Dans l’après-midi, deux petits groupes de terroristes se sont attaqués à ce lieu très prisé des expatriés et des Occidentaux. Selon des témoins, les assaillants seraient arrivés en voiture et à moto par deux endroits distincts. Ils auraient d’abord tiré en l’air avant de tirer sur des clients installés autour d’une piscine. D’après une source, ils cherchaient surtout à abattre des Occidentaux.
Le campement est un petit village éparpillé sur les colines verdoyantes. C’est ce qui a rendu si difficile le travail des forces spéciales anti-terroriste maliennes. Selon plusieurs témoignages concordants, c’est un militaire occidental, qui se trouvait en permission au campement qui aurait ouvert le feu le premier sur les assaillants, les forçant à se retrancher.
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Après avoir tiré sur les clients, les terroristes se sont cachés dans la montagne et sur le site, harcelant pendant des heures les militaires et prenant en otage plus de trente clients.
La zone a été bouclée par les forces spéciales anti-terroristes du Mali, appuyées par des éléments de la Minusma, la mission des Nations unies et des militaires européens. Les militaires maliens ont donné l’assaut vers 19h, heure locale. L’assaut des soldats s’est terminé après quelques dizaines de minutes.
Opérations de ratissage
S’en est suivie une longue opération de sécurisation dans un complexe vaste, fait de multiples huttes à ratisser. Des tirs sporadiques ont été entendus une partie de la soirée. Les opérations de ratissage se sont poursuivies toute la nuit. Un pistolet mitrailleur et des cocktails Molotov ont été retrouvés.
Le ministre malien de la Sécurité, Salif Traoré, a affirmé que cinq des auteurs de l’attaque avaient été tués par les forces de sécurité. Et il y a par ailleurs deux victimes, dont une Franco-Gabonaise. Ainsi que quatre blessés, dont au moins un militaire malien et 36 otages secourus.
Jihadistes présumés
« Nous avons été alertés vers 16h comme quoi il y avait des coups de feu, explique le général Salif Traoré. Immédiatement, des forces de sécurité sont arrivées. A leur arrivée, les assaillants se sont retranchés derrière les collines. Et ils ont essayé de tenir le terrain. Au départ, nous avons pensé que c’était des bandits armés mais nous connaissons le mode d’action des bandits armés et ils ne tiennent pas le terrain. Nous pensons donc à une attaque terroriste. C’est pourquoi le procureur antiterroriste est déjà sur place avec ses éléments. »
Selon le ministère de la Sécurité, il s’agirait donc d’une opération menée par des « jihadistes présumés ». Les assaillants auraient crié « Allah akbar ! » (Dieu est grand), d’après plusieurs personnes secourues.
« Quand ils sont rentrés [dans le campement, Ndlr], ils ont ouvert le feu, raconte un témoin. Ils disaient “Allah akbar, Allah akbar” et ils tiraient. Les gens se sont affolés. Il y a beaucoup de Blancs parmi les clients du campement. Certains ont commencé à s’échapper vers la colline. Moi je parle d’attaque [pas de prise d’otages, Ndlr] parce qu’ils n’ont pas cherché à prendre quelqu’un, ils ont commencé à tirer sur les gens. Tous ceux qui bougeaient, ils leur tiraient dessus. »
Il y a neuf jours, l’ambassade américaine au Mali avertissait ses ressortissants sur des menaces d’attaques à Bamako contre des missions diplomatiques occidentales, des lieux de cultes, des sites fréquentés par des Occidentaux. Elle demandait aux Américains d’éviter les lieux peu sécurisés, les églises, les restaurants et les hôtels. Le département d’Etat conseillait de ne pas se rendre au Mali.
Mali attaque meurtrière dans lieu villégiature banlieue Bamako
Source: RFI