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Référendum-insécurité : Rupture entre le président IBK et le peuple malien

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IBK président de la république du mali

 

L’attaque terroriste du dimanche dernier contre un hôtel près de Bamako n’est pas la première du genre, mais elle intervient à un moment critique pour le pouvoir. Une des plus grandes marches de l’histoire du pays se tenait un jour avant ce drame. Le président IBK qui incarne ce pouvoir a dû mesurer qu’il est loin de sa cote de popularité de 2011, l’époque où il déclarait au peuple, dans un stade de la capitale,  l’expression gaullienne: « je vous ai compris!»

Le report du référendum à une date ultérieure ne rassure pas les organisateurs de la marche du 17 juin. Une nouvelle marche est prévue le samedi 1er pour encore exiger le retrait pur et simple du projet qui divise aujourd’hui les Maliens. Et IBK risque gros avec cette histoire qui mobilise à présent toute la République. Peu avant la décision de reporter le référendum en conseil de ministres, Sy Kadiatou Sow, la porte-parole de la Plateforme « Antè, A bana », déclarait que le gouvernement n’a pas intérêt à essayer d’endormir la conscience des citoyens. « S’ils reculent pour mieux sauter, nous allons sauter plus loin », a déclaré Sy Kadiatou Sow.

Le risque pour le pouvoir est que parmi ceux qui ont contesté la révision constitutionnelle en marchant se trouvait de nombreux électeurs ayant accordé leur suffrage au président IBK. Les partis d’opposition ne représentent qu’une infime partie des organisations qui ont mobilisé le peuple contre ce référendum dont un des torts est de vouloir donner au président de la République un pouvoir encore plus grand.

Pour les organisations de jeunes qui ont surtout contribué à la réussite de la mobilisation des marcheurs, la Cour constitutionnelle est loin d’être libre d’opinion, après avoir donné son quitus pour la tenue du référendum. La question est savoir ce qui adviendra de cette Cour et des autres lorsque la Constitution proposée passe, donnant au président de la République la possibilité de nommer les présidents de ces institutions?

Les contestateurs ne sont pas opposés au principe de réviser la Constitution qui est avant tout une œuvre humaine. Ce qui est demandé, selon l’artiste Master Soumy, c’est une relecture du texte afin d’aplanir les différends. La présence de ce rappeur engagé et de nombreux autres artistes parmi les citoyens décidés à en découdre avec le pouvoir au sujet de la révision constitutionnelle doit amener le président à revoir sa copie.

Entrer dans un bras de fer avec les contestateurs, donc ramer à contre-courant de l’opinion nationale, ne pourrait qu’être contre-productif dans un pays où l’insécurité s’est installée de façon permanente sur toute l’étendue du territoire national. Si en 2013 le thème de l’insécurité a mis en scelle IBK, il est en mesure de le faire chuter en 2018.

L’adage dit qu’on n’organise pas en Afrique une élection pour la perdre, mais le pouvoir doit savoir reconnaitre des signes qui ne trompent pas. Une petite révolution mentale se met en place chez les citoyens qui pourraient résister à l’achat de conscience en 2018. En attendant, il urge de réunir toutes les forces vives de la nation face au défi sécuritaire.

Soumaila T. Diarra

Source: Le Républicain 

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