La mobilisation, que ce soit du côté des partisans du oui ou de celui des opposants à la révision constitutionnelle, ne faiblit toujours pas malgré la suspension du processus par le gouvernement. Ce sursis est non seulement consécutif à la saisine de la Cour Constitutionnelle par un groupe de députés de l’opposition qui met en cause la constitutionnalité de la décision de révision de la loi fondamentale, mais aussi et surtout de la très forte pression de la rue. En attendant la décision des neuf sages de la Cour, prévue d’ici fin juillet, la guerre de communication des deux camps continue de plus belle.
Le Camp du oui, qui est celui de la Majorité au pouvoir, dit être déterminé pour faire aboutir le projet de révision constitutionnelle et que ni la pression de la rue encore moins la demande expresse des leaders religieux ne le feront reculer. Après un premier quitus de la Cour, laquelle a trouvé que l’article 118 relatif à l’intégrité territoriale n’a été nullement violé, le gouvernement s’est senti des ailes. Le ministre Kassoum Tapo dira même que l’Etat avait carte blanche pour mener à son terme le processus de révision, n’eut été la plainte de l’opposition. Il martela qu’il serait hors de question de renoncer, surtout pas sous la pression de la rue. Pour l’honorable Zoumana N’Tji Doumbia, président de la Commission Lois, les griefs soulevés par l’opposition, que ce soit sur le Sénat, sur le mode de désignation du président de la Cour Constitutionnelle ou sur d’autres articles du projet, ne sont pas plus importants que les nombreuses avancées qui s’y trouvent. Il poursuivra même que le refus de l’opposition traduirait un manque de volonté politique de sa part. Entre temps, la majorité multiplie les activités de sensibilisation, en attendant le verdict de la cour constitutionnelle.
Le camp du non, qui est celui de l’opposition à la révision, a le vent en poupe surtout après sa grandiose marche du 17 juin, se dit lui aussi mobilisé face aux partisans du oui qu’il n’hésite pas à qualifier de démolisseurs de la démocratie malienne. De Mme Sy, présidente de la plateforme « An Tè A Bana » à Master Soumi, artiste et activiste de la société civile, en passant par Ras Bath, le célèbre chroniqueur et l’inusable Tiébilé Dramé de l’opposition, la mobilisation a le vent en poupe. Ils se disent confiants et déterminés jusqu’à la victoire du non. Pour ce faire, un meeting géant est prévu pour samedi 1er juillet afin de réaffirmer leur détermination à faire échec au projet de révision constitutionnelle. Ainsi donc, la décision de Manassa Dagnoko, présidente de la Cour constitutionnelle et de 8 autres membres de ladite institution est attendue pour raviver les débats ou les clore définitivement.
Youssouf Sissoko
Mot semaine Mobilisation
Soure: Info-Sept