Les nombreux renversements de situation à la Cour pénale internationale (CPI) dans le procès marathon de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ne finissent plus de conforter l’idée d’un retour en Côte d’Ivoire de ces deux personnalités pour laver le linge sale en famille.
Témoins à charge qui déchargent
Jichi Mohamed dit Sam l’Africain, les généraux de l’armée ivoirienne dont l’ex-directeur général de la Police, Brédou M’Bia, le général Guiai Bi Poin, ancien commandant du Centre de commandement des opérations de sécurité (CECOS), Le général Edouard Tiapé Kassaraté, ancien chef de la gendarmerie…tous se sont succédé à la barre. En lieu et place des accusations, preuves à l’appui, contre Gbagbo, poursuivi pour crime contre l’humanité, leurs témoignages ont accouché d’une souris. Au contraire, ils ont dédouané l’ex-président ivoirien et son ministre de la jeunesse Charles Blé Goudé. Même son de cloche pour le 48ème témoin de l’Accusation Coulibaly Minafé Joseph qui a souhaité serrer la main à Gbagbo non sans demander son retour en Côte d’Ivoire.
Un camouflet pour la Côte d’Ivoire
Un ex-chef d’Etat conduit sous les quolibets par les nouveaux dirigeants de son pays à la vindicte publique et traité de tous les épithètes. Aujourd’hui, Gbagbo, quel autre dirigeant ivoirien demain ? Le paradoxe est éloquent lorsque les puissances occidentales qui ont établi cette Cour pénale internationale ne l’a ratifie pas. Par ailleurs, quel que soit le crime commis par un ressortissant de ces puissances sur un autre territoire, son extradition est exigée afin qu’il purge sa peine dans son pays. Hélas ce n’est pas le cas pour les pays du tiers monde tels que la Côte d’Ivoire qui se déculotte chaque jour dans le procès marathon de Gbagbo. Le sang sur les vêtements des femmes tuées à Abobo le 3 mars 2011 n’était pas du sang humain selon l’expert en ADN de la CPI, Pr Klostermann. Il n’y a pas eu d’obus au marché d’Abobo à en croire le 49ème témoin M. Fitchgerald, expert en engins explosifs. Tous deux témoins à charge de l’Accusation. Par-dessus le déshonneur vis-à-vis de la mémoire des victimes des deux camps, c’est la Côte d’Ivoire qui se ridiculise chaque jour.
Une réconciliation avec Gbagbo et Blé Goudé
La libération de Gbagbo et Blé Goudé, chainons manquants ou pierres angulaires de la réconciliation selon leurs partisans, est de plus en plus souhaitée aussi bien en Côte d’Ivoire qu’à travers le monde. La pétition en vue de leur libération avait enregistré 27 millions de signatures en sept mois. Du reste, le président de la Chambre, Cuno Tarfusser, soutient que tout milite pour une mise en libération, sous condition, de l’ancien chef d’Etat. Guillaume Soro, actuel président de l’Assemblée nationale, ex-secrétaire général de la rébellion ivoirienne, est inscrit dans une dynamique de réconciliation nationale. Il n’hésite plus à s’impliquer davantage pour le retour des exilés politiques dans leur pays.
En somme, les récents évènements qui se déroulent à la CPI devraient interpeller les autorités ivoiriennes. Le Président Ouattara entrera au contraire dans l’histoire s’il demandait la libération sans condition de Gbagbo et Charles Blé Goudé.
Procès Gbagbo linge sale laver famille
Source: IMATIN