Il y a des vérités qui doivent se dire en un moment et en un lieu bien précis. Nous faisons référence à l’intervention du nouveau Président Macron lors du sommet du G5-Sahel le dimanche 2 juillet 2017 à Bamako, lorsqu’il dit que ‘’je suis heureux de la détermination du Président KEITA. Dans les prochains jours, le président va prendre des sanctions contre ceux qui s’opposent à la mise en œuvre de l’Accord et il va mettre en place de manière concrète des patrouilles mixtes en particulier à Kidal’’.
Nous pensons que le Président Français était intelligent ou alors, il n’a rien compris dans la fronde contre la constitution à présenter au Référendum.
En effet, ceux qui s’opposent à la mise en œuvre de l’accord, ce sont bien les rebelles de la CMA. Macron devrait avoir le courage de le dire en face des rebelles de la CMA. Le Président français sait-il que toutes ces pagailles viennent du fait que la France a empêché les troupes maliennes d’occuper Kidal après avoir chassé les djihadistes. On ne sait d’ailleurs pas quelles sont les raisons de cette interdiction. Pour nous, dans cette situation des zones d’ombre sont cachées au peuple malien. Immédiatement après la débâcle des FAMAS à Kidal contre une partie de l’armée française en mai 2014 la France a imposé au Mali, un accord militaire aux contours flous. La faute de nos dirigeants actuels c’est de tout avaler, lorsque la France le veut. C’était la même chose pour l’accord d’Alger. Rappelons que les forces vives de la nation ont donné au gouvernement de Modibo KEITA I, 13 pages de réserves sur ledit accord, qui ont été jetées à la poubelle à Alger. Si le Président dit mettre qui conque au défi de dire qu’il a été contre, cela révèle de la mauvaise foi de celui qui a en charge aujourd’hui de conduire le destin du Mali en crise profonde. Toutes les failles de l’accord ont été disséquées dans les journaux depuis la première monture jusqu’au projet final. Le Président IBK n’était-il pas au Mali ou n’avait-il pas de conseillers à la presse pour se faire informer ?
La France a bien coincé le Président IBK afin qu’il fasse signer l’accord sans faire référence aux 17 millions de maliens et leurs observations couchées sur 13 pages. IBK doit reconnaitre cela, s’il reste encore honnête. S’il avait tenu compte de l’avis de la majorité du peuple, l’accord n’allait pas nous entrainé dans une révision constitutionnelle taillée sur mesure, même s’il nie aujourd’hui cette situation. Donc ce n’est pas l’accord qui est en cause mais la constitution taillée sur mesure qui est en cause. Le Président IBK a voulu prendre au dépourvu le peuple par cette constitution élaboré à coup de 650 millions par la même France qui nous a empêché de revenir à Kidal.
Est-ce que c’est l’accord qui lui a demandé de nommer un tiers des sénateurs ? Est-ce que c’est l’accord qui lui a recommandé de nommer le Président de la Cour Constitutionnelle ?
Est-ce que c’est l’accord qui lui a donné le pouvoir de modifier désormais la constitution sans passer par le référendum ?
Voici des pratiques pour lesquelles, le peuple est contre majoritairement dans le nouveau texte constitutionnel.
Même si Macron lui donne des assurances, il ne viendra pas voter à la place des populations maliennes majoritairement hostiles à la dite révision constitutionnelle dans cette forme. Une relecture s’impose donc, car cette constitution sent mauvais. Cette relecture est une porte ouverte pour IBK afin qu’il se réconcilie avec son peuple. Le Président IBK doit savoir que seul, il ne parviendra jamais à dompter le peuple malien bout de souffle.
Badou S KOBA
Crise référendaire Macron s’invite débat
Source: Le Carréfour