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Révélations du Général Amadou Aya Sanogo, lors d’une conversation avec son Avocat Me Harouna Toureh

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«… J’ai conscience que ma responsabilité morale peut être engagée »

«… Ce qui s’est passé dans la nuit du M02 au 03 mai 2013 n’était … qu’une simple question d’instinct de survie de soldats…. »

Nous vous livrons l’extrait d’une conversation entre le Général Amadou Aya Sanogo et son Avocat Me Harouna M Toureh

Général Amadou Aya SANOGO : Je suis profondément affligé par la mort de dizaines de jeunes soldats maliens et étrangers dans cette guerre barbare et honteuse que leur livre partout les semeurs de terreur.

Je ne cesse de me poser la question de savoir : Comment arrêter et vaincre cette folie meurtrière ?

La réponse à mon avis est dans le regroupement de tout le peuple malien derrière une armée unie, requinquée, valorisée autour des idéaux et valeurs de la République.

Je sais par expérience qu’ils sont nombreux ceux qui à l’intérieur comme à l’extérieur du Mali travaillent à empêcher le peuple malien et son armée de se réunir derrière la bannière vert jaune rouge

Nos soldats, Sous – Officiers, et Officiers n’ont jamais manqué de courage sur les champs de bataille. Je le sais pour les avoir vus au combat et formés beaucoup d’entre eux.

J’exhorte les Officiers à valoriser toujours le courage des soldats, à systématiquement les fanatiser lors de la formation, avant, pendant et après chaque bataille afin de les conduire vers des objectifs clairs, précis et nets.

Général Amadou Aya SANOGO : Pendant mon bref passage à la tête de notre pays j’ai toujours fait preuve de mansuétude chaque fois que les règles de bonne gouvernance ou d’autorité contrarient la liberté et toutes les fois qu’il m’a été demandé de  peser de mon autorité pour empêcher tel ou tel forfait ou de rétablir l’ordre et la discipline.

J’ai fait libérer des hommes contre lesquels et selon les rapports d’enquête ou d’investigation pesaient de très lourds soupçons de crimes économiques et de complot contre la sureté de l’Etat, ce à la demande de hautes Personnalités religieuses, civiles et militaires, ce n’était pas par faiblesse, c’était aussi et surtout par humanisme.

J’ai eu le souci de préserver l’unité de l’armée et je peux affirmer que l’armée n’aurait pas été divisée de l’intérieur si des hommes à l’extérieur d’elle n’avaient pas entrepris de nous opposer les uns aux autres dans le seul but d’atteindre des objectifs politiques.

 

Général Amadou Aya SANOGO : -Ce qui s’est passé dans la nuit du 02au 03 mai 2013 n’était que le fruit d’une multitude de circonstances dramatiques, de mauvaises appréciations des faits de guerre, d’influences négatives de l’extérieur de l’armée c’était pour certains une simple question d’instinct de survie de soldats, qui après plusieurs jours de forte tension psychologique et morale sans sommeil, ni repos, au bord de l’épuisement physique, intoxiqués par des rumeurs d’arrivée massive contre eux de mercenaires venus de l’étranger etc. ont fini par craquer et faire le choix malheureux qu’on sait.

Et dans ces circonstances exceptionnelles et l’histoire des guerres foisonnent d’exemples du genre, l’irréparable a souvent eu lieu.

Mais pour avoir pris en mains les destinées de notre pays un laps de temps j’ai conscience que ma responsabilité morale peut être engagée.

Général Amadou Aya SANOGO : J’imagine combien sera vain le moindre mot compatissant de ma part à l’endroit des parents, veuves, enfants, amis et frères d’armes des victimes de cette nuit de grande perte pour la nation et pour l’armée malienne.

Je voudrais pouvoir les consoler tous de ce terrible chagrin, mais le soldat que je suis et les hommes de grand courage qu’ils furent, connaissent la citation apprise à la formation militaire selon laquelle « le soldat doit faire corps avec sa nation, il doit se battre pour mourir et non pour survivre ».

J’aurai été au nombre de ceux qui sont absents aujourd’hui ne changerait en rien la volonté de Dieu.

Je prie notre dieutout miséricordieux et tout compatissant afin qu’il apaise la douleur de chacun et tous et qu’il ne laisse dans le cœur des parents, veuves, orphelins, compagnons et frères d’armes de toutes les victimes de ses sombres jours que le tendre souvenir de leurs chers disparus.

J’adresse mes pensées amicales à tous mes compagnons d’infortune, libres, incarcérés, ou sous contrôle judiciaire et je dis :« dans une prison on ne trouve pas que des coupables il y a aussi des innocents qui y vivent un temps, leur destin scellé ».

 

La rédaction

Source: 22 Septembre

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