Réclamation paiement droits ex-travailleurs Huicoma jeunes marchent Gouvernorat Koulikoro
Cela fait plus de dix ans que les ex-travailleurs de Huicoma attendent le paiement de leurs droits. Vivant dans la misère et ne sachant plus à quel saint se vouer, ces ex-travailleurs ont déménagé depuis le 5 janvier 2017 dans la cour de la Bourse de travail. Désespérés et intrigués par la situation de leurs parents, les enfants de ces ex-employés de Huicoma ont initié des actions de protestation pour amener les autorités à payer les droits des travailleurs.
C’est en synergie d’action avec des organisations de la société civile que les jeunes ont décidé de marcher pour exprimer leur indignation face au comportement laxiste des plus hautes autorités du Mali dans la gestion calamiteuse du dossier Huicoma. Partis de la station d’essence Yara, les manifestants ont traversé la ville de Koulikoro pour converger vers le Gouvernorat où ils ont été reçus par le gouverneur El Hadj Sékou Coulibaly qui avait à ses côtés le maire de Koulikoro Ely Diarra et d’autres personnalités. Dans la déclaration remise au gouverneur par Abdoulaye Samassékou Guindo (le président du Conseil communal de la jeunesse de Koulikoro), les jeunes réclament la réouverture et la restauration de l’Huicoma avec des équipements techniques modernes et adaptés pour une gestion efficiente et durable en vue du bien-être socio-économique de la population de Koulikoro et des milliers d’emplois créés pour la jeunesse malienne en général et celle de Koulikoro en particulier ; la redéfinition d’un nouveau plan social pour les ex-travailleurs de l’Huicoma-sa et procéder à son exécution immédiate.
Les manifestants : “Koulikoro ne participera pas aux prochaines élections tant que les ex-travailleurs ne seront pas mis dans leurs droits”
Les manifestants avaient beaucoup de griefs contre l’Etat. “Considérant qu’il n’y a pas de démocratie sans justice et constatant une pratique antidémocratique de l’Etat du Mali qui, après le transfert de ses actions à hauteur de 84,13% au groupe Tomota, n’a payé aucun plan social en faveur des travailleurs et sachant surtout la pertinence de ce patrimoine inestimable ; considérant que cette société était impliquée dans le développement économique et social du Mali et possédait de sérieux atouts industriels et commerciaux pour Koulikoro, Koutiala et Kita, ainsi à la date de la privatisation elle employait 1135 personnes (emplois directs) dont pour Koulikoro seulement, plus de 600 emplois directs, plus de 400 saisonniers et 60% des femmes de Koulikoro avaient comme activité génératrice de revenus, l’exploitation des résidus (déchets) déversés par l’usine ; considérant la destruction d’une partie du tissu industriel et d’autres activités de production de biens et services qui lui sont liés comme l’élevage à travers l’aliment bétail, donc sa fermeture a engendré la fermeture d’autres entreprises ; considérant qu’aujourd’hui, même si le pont de Kayo et la réhabilitation de la route Koulikoro-Bamako constituent un léger espoir, l’arbre ne doit pas cacher la forêt car à Koulikoro, le constat est amer : une ville toujours à la traîne sur le plan économique et social suite à la fermeture de l’Huicoma et les conséquences sont, entre autres, la perte d’espoir pour la jeunesse de Koulikoro à cause du manque de perspectives d’emplois dont la majorité continue de vivre des pensions de leurs parents ; des dislocation de foyers ; la précarité/conjoncture croissante, des travailleurs en situation de détresse ; des enfants déscolarisés; considérant qu’après plusieurs tentatives de résolutions à ce problème sans succès ; au regard de tout cela, la vaillante population de Koulikoro à travers sa jeunesse et d’autres organisations de la société civile est résolu à exposer dans une déclaration solennelle aux plus hautes autorités du Mali, l’opinion nationale et internationale que “Koulikoro ne participera pas aux prochaines élections tant que les ex-travailleurs de l’Huicoma ne seront pas mis dans leurs droits à savoir le paiement intégral d plan social ainsi que la redéfinition d’un cadre juridique portant sur la relance des activités de l’Huicoma-sa”, disait la déclaration. Ils ont invité le gouvernement à accorder une importance capitale à la présente déclaration qui traduit l’aspiration commune de tout un peuple.
“Ainsi, l’histoire de Koulikoro doit attirer l’attention des plus hautes autorités du Mali et nous sommes résolus à tenir bon pour redonner à la voix de la population de Meguetan son poids et sa valeur”, ont-ils averti.
Le gouverneur appelle à l’apaisement
Dans sa réponse à la déclaration, le gouverneur dira qu’il a entendu les doléances des manifestants. “S’il plaît à Dieu, je transmettrai à qui de droit votre déclaration. Lors de votre première marche, j’ai remis votre déclaration aux plus hautes autorités du pays. Si les autorités sollicitent des pourparlers, je vous demande de participer à ces rencontres. Je vous encourage dans vos démarches, mais tout en vous demandant de la patience, de la tolérance et de l’écoute, de l’apaisement. Si j’avais la solution aux problèmes des ex-travailleurs de l’Huicoma, aujourd’hui trouvera que ces problèmes étaient déjà résolus. Si ceux qui détiennent la solution aux problèmes vous demandent de venir aux pourparlers, je vous demande d’aller assister à ces rencontres. Ne refusez jamais d’aller à ces pourparlers. C’est ce que j’avais à vous dire”, a-t-il affirmé.
Et des manifestants rejetèrent cette proposition de dialogue du gouverneur. Car, ont-ils vociféré, “trop, c’est trop.
Nous avons beaucoup souffert du chômage, nos parents ont beaucoup souffert. Nous voulons travailler, nous voulons que les droits de nos parents soient immédiatement payés”. Après beaucoup de bruits, les manifestants se sont dispersés.
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Siaka Doumbia
Source: Aujourd’hui-Mali
Tenez bon et faites monter la pression trop c est trop. Il va vous distraire encore avec des pourparlers qui n ont que trop durer alors qu une décision responsable de quelques minutes suffit pour débloquer la situation. Courage le bout du tunnel n est plus loin mais surtout ne désarmer pas sinon ils vont dormir encore.