Mieux vaut tard que jamais, dit un adage populaire. Dans la foulée, l’ancienne Première Dame du Mali, Adam Ba Konaré sort de son silence pour prodiguer des sages conseils au Président IBK en lui proposant d’organiser des concertations en vue de ratisser large au tour de son projet de révision constitutionnelle, en passe d’épouser d’autres tournures inquiétantes.
«Dégonflez tous les biceps, Monsieur le Président ! », tel est le titre d’une lettre ouverte qu’elle a adressée au Chef de l’Etat, la semaine dernière.
Les partis politiques de l’opposition, la société civile, les syndicats, les activistes, tous fédérés autour d’un mot d’ordre au-delà de leurs divergences, ont battu le pavé pour dire « Non » à la révision de la constitution initiée par IBK.
Interpelé, le pouvoir persiste et justifie la révision de la constitution par la prise en compte des dispositions stipulées dans l’Accord paraphé à Alger et signé en mi 2015 à Bamako.
«Si on bloque ce projet de la révision, l’application de l’Accord d’Alger II sera impossible », estime un proche collaborateur du Président de la République.
Minimisant la portée des manifestations contre la révision constitutionnelle, le Président IBK se veut imperturbable.
Dimanche dernier, c’est en conférence de presse avec le Président Macron, après la réunion du G5 Sahel, qu’IBK a levé toute équivoque sur l’avenir qu’il entend réserver à son projet de révision constitutionnelle.
«Si je retire ce projet de révision de la constitution, j’ai trahirais mon pays, et la situation de mon Peuple. Je ne le retirerai pas », a-t-il déclaré fermement.
Néanmoins préoccupée par le comportement des pros et anti-révision qui prend de l’ampleur, l’ancienne Première Dame du Mali, Adam Ba Konaré sort de sa tour d’ivoire et estime que seul le Président IBK peut calmer le jeu avant qu’il ne soit trop tard en écoutant son Peuple.
Pour elle, les contestations des opposants ne doivent pas faire fâcher le Chef de l’Etat qui doit plutôt les écouter.
Plus loin, elle indique que la constitution de 1992 est directement sortie des entrailles ensanglantées de la Révolution de 1991, elle a été rédigée en lettres de sang. Y toucher demande un large consensus, le plus large possible, ce consensus même qui a prévalu à sa rédaction.
Dans sa lettre pleine de sagesse, Adam Ba Konaré souligne que la démocratie est une dynamique de partage, un art de gouverner ensemble dans le respect des uns et des autres. Et, ajoute-t-elle, les grands chefs se reconnaissent par leur degré d’humilité.
«De l’humilité, encore de l’humilité et toujours de l’humilité ! Céder alors qu’on a les moyens de sévir honore et grandit un Chef », rappelle-t-elle.
En définitive, elle invite le Président de la République en ces termes :
«Montez au cran supérieur en annulant tout simplement votre projet. Le Peuple du Mali saluera votre sagacité. Faites preuve de bonne foi : dans un grand discours au ton renouvelé, du haut de vos fonctions régaliennes, adressez-vous à la Nation entière, et mettez tout de suite en place une structure de gestion du dossier, qui solliciterait et mobiliserait l’ensemble des acteurs de la société civile et des partis politiques, les Experts, les syndicats et les associations, les Religieux, et tout autre groupement ou individualités capables d’apporter son écot aux débats.
Donnez-vous le temps de ratisser large à travers de vraies concertations, de grandes assises nationales. Travaillez à leur organisation. Calmez le jeu ».
La balle est, donc, dans le camp du Président IBK. Calmer le jeu, c’est le Peuple qui gagne. Jouer comme bon vous semble !
O.M
Source: Le Soft
