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Il faut le dire… Mali, la gouvernance en panne.

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Le 16 avril 2017, le Président Ibrahim Boubacar Keïta  a assigné à son 4èmegouvernement, en moins de 4 ans, gouvernement dirigé par son 4ème premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, 4 priorités.

Bénéficiant à priori d’un jugement  d’homme probe et sérieux, le premier ministre  a jusqu’ici, su circonscrire les grèves perlées qu’il a héritées de son prédécesseur. Malheureusement pour lui, l’apaisement temporaire de ce climat social a été perturbé par l’adoption par l’Assemblée Nationale de la loi de révision constitutionnelle.

Il est curieux que dans sa déclaration de politique générale, le premier ministre n’ait pas eu à mentionner le referendum sur cette  loi. Plusieurs confrères  avaient noté « cet oubli » assez gros  dont le corollaire a été que sa prise en charge dans la loi des finances avait été  omise. C’est comme si les membres du gouvernement travaillent chacun de son côté, sans concertation ni coordination. Une loi fondamentale n’est pas n’importe quelle loi, c’est pourquoi dans son alinéa 3, le législateur a bel et bien précisé, sans référence à une quelconque occupation étrangère, : « Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire. » Apparemment, le président a une interprétation bien différente de la lecture que font les citoyens ordinaires qui ne sont pas assez outillés pour comprendre les non-dits ou encore  « l’esprit des lois ».

Un autre argument utilisé par le président et ses affidés, c’est la corrélation forte qu’ils établissent entre la révision constitutionnelle et la mise en œuvre des accords pour la paix.  A moins qu’ils ne détiennent  une version autre que celle qui a été traduite en différentes langues nationales et qui a été largement diffusée,  aucun article de ces accords ne fait allusion à une révision constitutionnelle.

Etrangement, on ne voit aucun ténor du RPM ou du gouvernement, aller au charbon pour défendre cette loi. Et pourtant, ce ne sont pas de bons débatteurs ou de juristes éprouvés qui y manquent.

Pour le moment, les plateaux de télévisions, les micros des radios ou les pages des journaux sont plutôt monopolisés par les « néo-alimentaires » zélés et des plumitifs sans scrupules.

Le premier ministre quant à lui semble donner la priorité au retour de Kidal dans le giron malien. C’est pourquoi, il a annoncé au cours de sa déclaration de politique générale, qu’il commettra une délégation de bons offices dans les zones où l’Etat n’a aucune présence sur le terrain.

Avait-il besoin de le clamer ? A notre humble avis, pour de meilleures chances de réussite, de telles missions devraient être d’abord secrètes.

Autre bourde, on a rédigé la charte pour l’entente nationale en vase clos et on l’a publiée le 20 juin, jour du 2ème anniversaire de la signature des accords par la CMA, espérant ainsi obtenir son adhésion.

Déception, la CMA se dit n’être pas concernée par cette charte dont le contenu est également ignoré des autres maliens dans leur quasi-totalité.

Maladresses, incompétences ou mépris,  les actions gouvernementales sont pour la plupart incomprises des populations, créant ainsi un sentiment de blocage du pays tel, qu’on est amené à dire que le Mali est en panne en sa gouvernance.

…sans rancune

Il faut dire Mali gouvernance panne

Wamseru A. Asama

Source: Delta News

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