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REVISION CONSTITUTIONNELLE :  Le groupe parlementaire ADP-Maliba/SADI récuse le texte et promet l’enfer

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Pour les Honorables Amadou Thiam de l’ADP-Maliba et Oumar Mariko de la SADI, ce serait trahir l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, lui-même, le Peuple et la confiance en la Constitution de 1992 si le référendum arriverait à se tenir dans les conditions où se trouve actuellement le pays. «IBK serait l’auteur des milices dans le Nord», estimel’Honorable Mariko.

 

La conférence de presse de l’opposition parlementaire, le vendredi 7 juillet 2017, à la Maison de la Presse, a servi pour l’Honorable Amadou Thiam et son camarade Oumar Mariko de donner leurs avis sur la question de la révision constitutionnelle que traverse le Mali. Lisez plutôt.

 

Honorable Amadou Thiam récuse le texte

 

«Sur les propos récents du Président de la République (renoncer à ce référendum serait trahir le Peuple), c’est inquiétant dans le sens où pour le Président de la République, l’issue du référendum serait connue. Parce que, pour lui, il n’est pas envisageable que le Non puisse l’emporter. Il croit sincèrement que cela nous amène à douter de façon fondée de la transparence du scrutin.

 

L’Accord pour la paix et la réconciliation nationale qu’il brandit tous les jours a des préalables avant le référendum. Il était question dans la période intérimaire qui s’étendait de juin 2015 à juin 2017 de faire en sorte que les autorités intérimaires soient mises en place et qu’elles soient opérationnelles. Aujourd’hui, nous savons que le Gouverneur n’est pas à Kidal.

 

Il était aussi question que les patrouilles mixtes à travers le MOC soient mises sur tout le territoire. Mais, aujourd’hui, l’Armée n’est pas à Kidal et dans beaucoup de zones. C’est cette situation qui aurait permis d’avoir, de façon temporaire, une administration, l’Armée qui puisse sécuriser et permettre le retour des services sociaux de base et des Réfugiés et, dans l’Accord, on aurait pu aller au référendum.

Donc, je dirais partir au référendum dans ces conditions serait de trahir l’Accord pour la paix, lui-même. Ce serait de trahir le Peuple, de trahir la confiance en la constitution de 1992. Il est extrêmement important que nous prenions tout cela en compte.

 

Concernant l’arrêt de la Cour Constitutionnelle, il a été dit clairement dans les propos liminaires de l’Honorable N’Diaye que le 13 mars 2012, il y avait les gens du MNLA, on ne parlait pas d’occupation de Kidal. La Cour avait tranché pour dire que l’intégrité du territoire national était atteinte et qui n’y aurait avoir de révision constitutionnelle, le référendum. Mais, aujourd’hui, Kidal ne nous appartient pas. Donc, la Cour vient de faire un précédent fâcheux, qui risque de mettre en mal notre démocratie et la santé de nos institutions.

 

Pour conclure, l’opposition parlementaire continuera à mener ce combat dans un cadre démocratique pour faire en sorte que ce projet inconstitutionnelle et antidémocratique soit retiré.

En tant que Premier Vice-président de la coalition de la Plateforme « Ante, A Bana», j’ai le devoir de vous annoncer ici qu’une marche d’envergure nationale et internationale sera organisée et se tiendra le 15 juillet prochain. Nous vous informerons les itinéraires. Cette marche est républicaine et démocratique. C’est pour sauver le Mali, c’est pour sauver notre démocratie. Elle est citoyenne et populaire ».

 

Honorable Oumar Mariko promet l’enfer 

 

«Je pense que cet Arrêt de la Cour Constitutionnelle est une victoire de l’opposition sur toute l’étendue du territoire national.

 

La démocratie a eu une victoire. Mais, à mon avis, la Cour Constitutionnelle n’est pas allée au fond, elle est encore embrigadée par le politique. C’est ce qui est dommage. C’est très dommage dans la mesure où, dans un pays, le recours du citoyen ne dit pas la loi jusqu’au bout, ce recours constitue véritablement le problème, parce qu’il devient fauteur de trouble. Je souhaiterais que la Cour Constitutionnelle revienne là-dessus.

 

Et le Président Ibrahim Boubacar Kéïta doit comprendre qu’on lui a menti, qu’on lui ment pour lui faire plaisir et, puisque lui aussi il aime se faire plaisir, il a accepté le plaisir et il aime le mensonge.

 

Je dirais que la Constitution, c’est le Peuple. S’il trahit déjà la Constitution, il a trahi le Peuple. En réalité, ce qu’il dit est que ne pas appliquer ses engagements internationaux serait une trahison vis-à-vis du Peuple malien. Il n’a qu’à choisir entre trahir ses engagements internationaux et trahir le Peuple malien, parce que quelque chose ne va pas. Il doit plutôt respecter le Peuple malien. Et respecter le Peuple malien est de respecter la Constitution.

 

Sur les 703 Communes, je pense que les élections communales se sont déroulées dans six cent et quelques.

 

A partir de cet instant, lorsque la Constitution dit qu’il ne faut pas la toucher, elle, la Constitution, lorsque les Maliens vont être sevrés de leurs droits de voter alors qu’ils en ont envie, qu’il ne faut même pas engager un processus référendaire, Ibrahim Boubacar  Kéïta devrait savoir raison garder. Mais il ne l’a pas fait. Mais le problème est que si tu dors toutes la journée alors que tu es berger ; évidemment, tu serais obligé de courir toute la nuit dans tous les sens pour chercher chacun de tes animaux. Quand tu passes quatre années de ta vie au pouvoir à ne pas écouter les cris d’alarme, et de l’opposition et de ses composantes, et du Peuple malien, ce n’est pas au soir d’une fin de règne que tu vas courir dans tous les sens pour rattraper ce qui n’a pas été fait, il y a quatre ans.

 

Avant la révision constitutionnelle, il y avait beaucoup d’actes qui devraient être posés par le pouvoir ; notamment, le retour de la paix et de la sécurité. Mais qui s’est amusé à créer dans le pays des milices par-ci, par-là ?

 

Pour embraser davantage le Nord ? Qui a joué dans les conflits intracommunautaires ? Qui a joué à diviser le Mali et les Maliens en pro-Mali et en anti Mali, en ceci, en cela ? Qui a fait ce travail ? Et, maintenant, lorsque la communauté internationale tape du poing sur la table pour dire qu’on a besoin d’une gouvernance de réforme radicale, en cela, avant d’avoir terminé de poser les jalons de la paix, on va encore poser d’actes qui vont nous ramener dans une situation beaucoup plus meurtrière.

 

Je pense là que le Président IBK devrait faire son mea culpa et essayer de ressouder avec le Peuple malien, en revenant purement et simplement sur sa Constitution. Ce qu’un Ministre a qualifié de brochure. Sur la brochure, que la Cour Constitutionnelle veut imposer au Peuple malien.

 

Dire cela devant Emmanuel Macron, cela me gêne beaucoup que nous ayons les yeux rivés vers les puissances étrangères, fuissent-elles anciennes colonisatrices du Mali. Notre combat de 1991 de multipartisme est un combat de l’affirmation de la dignité de chaque Malien qui ne saurait prendre des leçons ni à Paris, ni à Washington, ni ailleurs.

 

Les Maliennes et les Maliens sont des Hommes débout. Je pense que leur vie ne se dessine pas à Paris. D’ailleurs, quand Paris décide de nos Vies, nous savons ce que ça veut dire pour nos émigrés en France, pour nos fameuses garanties de convertibilité. Mais lorsqu’un Chef d’Etat africain, un Chef d’Etat malien ne regarde que de ce côté-là, je pense qu’il a trahi le Peuple malien.

 

Ibrahim Boubacar Kéïta, en imposant cette constitution, en imposant le vote dans ces conditions-là, qu’il réfléchisse qu’il trahit le Peuple malien, parce que s’il le fait au profit de ses engagements internationaux, nous devons savoir que l’étape constitutionnelle n’est qu’une étape, pas prioritaire, pas première par rapport, donc, à ses engagements internationaux. Il n’a pas respecté ses engagements internationaux parce qu’à la date d’aujourd’hui il ne devrait pas avoir deux ou trois armées qui s’affrontent.

 

Non seulement  il y a des armées, même si elles ne s’affrontent pas, il y a des milices qui sont créées par-ci, par-là. Il y a une situation sécuritaire où le contrôle même du pays échappe complètement au pouvoir.

 

Ibrahim Boubacar Kéïta doit prendre la mesure de la situation et de se réveiller un peu, et de pouvoir rentrer dans des discussions sérieuses pour éviter cette situation à notre Peuple ».

 

Propos recueillis par D.C.A.

REVISION CONSTITUTIONNELLE   groupe parlementaire ADP Maliba SADI récuse texte promet l’enfer

 

Source: Le Soft

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